Transferts - Comment le Racing 92 va faire entrer Farrell et Kolisi dans sa masse salariale
Afin de faire entrer Owen Farrell dans sa prochaine masse salariale, le Racing 92 a dû remodeler le visage de son effectif. On parle ici de douze départs quasi certains…
Lundi soir, le
Racing 92 a donc
officialisé la signature d’Owen Farrell (32 ans, 112 sélections et 1237 points marqués avec le XV de la Rose) pour les deux prochaines saisons, confirmant ce que nous révélions
sur notre site, Rugbyrama.fr, le 5 janvier dernier. Un transfert retentissant par le palmarès XXL du joueur et son aura outre-Manche, ainsi que sa personnalité clivante sur la planète rugby. Aussi, cette mutation n'est pas sans déclencher une vague de questionnements sur la rémunération du joueur et son intégration au futur salary cap du club de Hauts-de-Seine, qui compte déjà dans ses rang une autre star planétaire en la personne de
Siya Kolisi, capitaine des double champions du monde Sud-africains. Alors, comment le
Racing 92 a-t-il construit le financement de ce transfert. On vous explique tout.
Une indémnité de transfert qui n'entre pas au salary cap
Afin de s’attacher les services du demi d’ouverture des Saracens, les dirigeants franciliens ont dû verser une indemnité d’environ 500 000 euros afin de racheter au club londonien la dernière année de contrat du meneur de jeu anglais. À ce titre, cette somme ne rentrera pas dans le salary cap du club francilien pour une raison simple et qu’Emmanuel Eschalier, le directeur général de la Ligue Nationale de Rugby, nous expliquait récemment ainsi : " Si le joueur convoité a encore un an de contrat à honorer avec son employeur actuel et que l’indemnité de rachat de contrat représente deux années de salaire, rentre donc dans le salary cap du club rejoint une année de salaire. Si le joueur a encore un an de contrat et que le montant de l’indemnité équivaut à un an de salaire, aucune somme ne rentre alors dans le salary cap. À ce titre, l’idée n’était pas d’empêcher les rachats de contrat mais de les réguler, afin qu’ils ne prennent pas des formes disproportionnées et qui nous feraient automatiquement basculer dans une logique de marché des transferts ». Ainsi, le salaire d’Owen Farrell en
Angleterre étant aujourd’hui estimé à 700 000, les 500 000 euros d’indemnités versés par le Racing ne sont pas basculés dans l’enveloppe salariale du club.
Douze départs pour trois seulement arrivées
Pour autant, la question que se posent certains rugbyphiles d’ici et d’ailleurs depuis l’officialisation de l’arrivée d’
Owen Farrell en
Top 14 est la suivante : comment le club francilien, qui dispose déjà du capitaine des champions du monde Siya Kolisi en son effectif, va-t-il s’y prendre pour rester dans les clous du salary cap, dont l’enveloppe est pour rappel restreinte à 10,7 millions d’euros ? Selon nos informations, l’entité ciel et blanche s’apprête à considérablement dégraisser un effectif pour le moins pléthorique et où les récents départs de Finn Russell ou Virimi Vakatawa (ils furent deux gros salaires du club) avaient d’ores et déjà permis de dégager un peu d'espace.
Du côté des Hauts-de-Seine, il est déjà attendu que Trevor Nyakane (34 ans), le pilier des champions du monde sud-africains, quitte la France pour rejoindre le Premiership ou l’Afrique du Sud. En première ligne, l’international français Cedate Gomes-Sa (30 ans, 10 sélections) devrait lui aussi changer d’employeur et, avant que le Lou n’engage le Néo-Zélandais Jermaine Ainsley, il y avait d’ailleurs eu quelques touches entre le club lyonnais et le Racingman.
Un autre international confirmé, en la personne de Juan Imhoff (35 ans, 42 sélections) dira vraisemblablement adieu à un club où il a débarqué voici douze ans : Imhoff devrait logiquement rebondir à l’étranger, en Premiership ou au Japon. Wenceslas Lauret, lui aussi calibré international français (27 sélections), mettra un terme à sa carrière quand ailleurs, Olivier Klemenczak, Francis Saili, Anthime Hemery, Veikoso Poloniati, Baptiste Chouzenoux et Christian Wade ne devraient plus être Racingmen la saison prochaine.
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Des paris à certains postes
Enfin, les internationaux fidjiens Kitione Kamikamica et Peniami Narisia devraient également s’en aller. En conclusion, pour faire entrer ses trois recrues majeures (Demba Bamba, Romain Taofifenua et Owen Farrell) dans sa masse salariale, le Racing a donc dû réduire son effectif de façon considérable et, au poste de talonneur par exemple, faire confiance à des jeunes aux salaires plus modestes, comme ce sera le cas de l’espoir clermontois Benjamin Boudou. Mais se faisant, les Racingmen se mettront-ils l’an prochain en danger à certains postes ?