Source l'Equipe
Face à Pau pour la dernière journée de Top 14, Perpignan croit encore en ses chances de qualification à la phase finale
Septième, l'USAP peut rêver d'une qualification surprise en phase finale. Mais les Catalans doivent d'abord gagner à Pau samedi soir et espérer d'autres résultats favorables.
Le climat était lourd mais l'ambiance légère, jeudi matin à Aimé-Giral.
« Des mauvaises langues disaient que vous étiez à l'apéro » ;
« Tu as quel âge toi ? 19 ans ? Tu devrais arriver au sprint alors ! », chambre David Marty après avoir patienté quelques minutes en salle de presse, en attendant des confrères retardataires qui regardaient la fin de la séance d'entraînement matinale.
Il faut dire que l'USAP est loin de l'angoisse qui l'escortait à la même période de l'année ces deux dernières saisons. Pas de barrage de maintien à l'horizon mais l'espoir fou des barrages, les vrais, et d'une phase finale du Top 14 à laquelle le club catalan n'a plus participé depuis 2010.
« On vit des bons moments donc on a envie que ça continue un peu plus... On était passés en mode phase finale avant Bordeaux, on a réussi à passer cette première étape(37-30, samedi 1er juin),
on se prépare maintenant à jouer un huitième de finale à Pau », glisse Marty, l'entraîneur principal qui portait le numéro 13 sang et or en 2010, jusqu'à cette finale perdue face à Clermont (6-19). Une autre époque.
Drôle de huitième, quand même, car une victoire dans le Béarn n'est pas la seule condition pour finir dans le top 6. Grosso modo, il faut espérer que Castres (8e) ne prenne pas plus de points à Bayonne dans le même temps et que le Racing (6e) rentre bredouille de La Rochelle.
« Il n'y a pas de calcul à faire car on doit d'abord gagner à Pau, ce qui sera tout sauf simple, poursuit Marty.
C'est une équipe très performante chez elle qui joue encore le top 8 et une qualification en Coupe d'Europe, et qui nous a battus six fois sur nos sept dernières confrontations... »
Privée de certains cadres comme le centre et capitaine Jeronimo de La Fuente (cuisse), l'ailier Alistair Crossdale (genou), l'arrière Tommaso Allan (commotion) et le deuxième ou troisième ligne Jacobus van Tonder (commotion), l'USAP veut tout de même faire durer le plaisir d'une année 2024 presque exceptionnelle.
Presque, car il y a
cette défaite à domicile contre Clermont (28-35, le 11 mai) qui prive samedi les Catalans du luxe de maîtriser pleinement leur destin lors du dernier round.
« Avec des si, on peut bâtir un monde, glisse le pilier Pietro Ceccarelli dans un français parfait.
On a montré autre chose contre Bordeaux donc il faut mettre de côté les regrets et penser au match de samedi, le plus important de tous. »
« On ne doit pas avoir peur d'aller chercher quelque chose de beau, ajoute le troisième-ligne Patrick Sobela, qui vit sa première saison à l'USAP et ne cache pas ses ambitions.
Il faut qu'on ait la mentalité de vouloir gagner le titre, de jouer tous les matches pour les gagner, sans calcul. Aujourd'hui, on a une chance d'être dans les six, ça fait un moment que le club attend ça, on sait à quel point c'est difficile aujourd'hui de se qualifier donc il ne faut pas la rater. On a raté une balle de match contre Clermont, on en a une autre ce week-end... Personne ne joue pour finir neuvième. On joue pour le top 6, donc si on n'y était pas, on serait déçus. On verra si la victoire suffit ou pas, mais il faut juste regarder tout là-haut. »
En cas de qualification, qui serait une authentique surprise, l'administratif a déjà commencé à étudier les options de voyage la semaine prochaine - Stade Français ? Toulon ? Bordeaux ? -, ce qui est toujours plus agréable que d'envisager un déplacement à Mont-de-Marsan ou à Grenoble pour jouer son maintien sur un match. Et un bon moyen de se rappeler que, quoi qu'il arrive au Hameau ce soir, la saison de l'USAP est réussie.