dans Libé aujourd'hui
A peine commencée, la tournée du XV de France dans l’hémisphère Sud vire au cauchemar, émaillée par plusieurs scandales. L’arrestation, lundi 8 juillet en Argentine, d’
Hugo Auradou et Oscar Jégou, deux joueurs du XV de France
visés par une plainte pour violences sexuelles, et
les propos racistes tenus plus tôt durant le week-end sur les réseaux sociaux par le joueur du RC Toulon Melvyn Jaminet continuent de mettre à mal
le mythe des valeurs du rugby. Pour
Libération, Seghir Lazri, sociologue du sport à l’Iris EHESS et au laboratoire SEP de l’Insep, analyse les derniers déboires des joueurs français à l’aune de la socialisation particulière de ce sport.
Quelle est la place accordée aux femmes dans le milieu du rugby masculin ?
Dans le rugby masculin, les femmes ont un rôle bien précis. La mère et l’épouse sont là les jours de match, pour supporter, mais pas après la rencontre, dans ces espaces où elles pourraient être victimes de violences. Pour les préserver de ces risques, l’idée qu’elles doivent être exclues est partagée. Les seules présentes sont souvent considérées comme des «filles faciles», ce qui peut entraîner des phénomènes de déviance. L’anthropologue Anne Taouter, qui a écrit l’ouvrage
Etre rugby, explique à raison que les seules femmes acceptées dans ces milieux-là sont déconsidérées et discréditées aux yeux de la société. C’est propre au sport de haut niveau, mais le rugby illustre bien ce phénomène.