• Rentre dans la mêlée des discussions enflammées ! :) Inscris toi en 2 minutes, et même en 10 secondes grâce à ton compte Facebook ! Les supporters t'attendent pour partager des avis ! JE M'INSCRIS ›››

Des livres et nous

FAUST

Passe du temps sur le forum
Inscrit
29 Juillet 2012
Messages
4 713
Réactions
6 225
Ouais ouais vas-y fais ça!

T'aime bien venir chercher mais quand tu prends une calotte tu t'escapes
 
Dernière édition:

Vadier

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
21 Août 2018
Messages
5 062
Réactions
2 065
En ces temps difficiles et devant les polémiques scientifiques et médicales ,j'ai cherché dans mes vieux bouquins,quelque chose qui nous ramenerait à cet univers qui envahit en l'instant quasiment tout l'espace intellectuel.Et j'ai pensé à Georges Cabanis un de ses grands médecins comme il y en eu tant à son époque,celle du consulat et de l'empire,l'époque de la naissance de la médecine moderne.Moins célèbre que ses contemporains,Bichat ou Laennec,il aura été un précurseur.Cet érudit corrézien traducteur de l'Illiade "qui se révait poéte"et fut philosophe et surtout médecin,joua un role politique important auprés des grands de l'époque.Il fut selon l'expression du Docteur André ROLLE,l'auteur de l'ouvrage,"le médecin de brumaire" aprés avoir été aussi celui de Mirabeau.On imagine que ça laisse des traces.Mais Georges Cabanis fut avant tout un médecin et un penseur de la médecine.Il s'était fait connaitre en publiant "Du degré de certitudes de la médecine" (nous y sommes plongés en cet instant)qui donna lieu à de violentes polémiques,mais qui déjà avait marqué les esprits,pour finalement sans se décourager publier en 1802 un ouvrage révolutionnaire "Les rapports du physique et du moral de l'homme".Il fut le premier,avec Mesmer qui lui fut un charlatan,à demontrer les effets du pshychisme sur la physiologie,la maladie.Certes les théories enoncées apparaissent de nos jours largement dépassées ,certaines fantaisiste,mais le fond est resté,et on peut affirmer que Geoges Cabanis revolutionna la médecine.Gloire à lui.Et puis reprenant cet ouvrage,je me suis dit,"non encore des polémiques médicales,ce serait trop" et j'ai reposé le livre sur son étagère.Ah le gout du classement,au moins quand il concerne mes livres...Juste à coté respect de l'ordre alphabétique oblige figurait un ouvrage sur Chamfort,cet "inconnu illustre" selon la définition de Claude Arnault l'auteur.Un personnage hors du commun .Va pour Chamfort me suis je dis.Mais de lui nous parlerons longuement demain ...ou aprés demain.
 

Vadier

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
21 Août 2018
Messages
5 062
Réactions
2 065
Chamfort;mais qui fut cet homme?C'est à la résolution de cette enigme que Claude Arnaud s'est attelé dans une véritable étude psychologique et historique,au travers de laquelle il tente de comprendre le cheminement d'un personnage ambigu,contradictoire,misanthrope mais idéaliste,nihiliste,trahissant autant qu'il fut trahi,pas par vénalité ou par calcul médiocre,mais par volonté farouche de demeurer indépendant.
"la nature ne m'a point dit "ne sois pas pauvre" et encore moins "sois riche"mais elle me crie "sois indépendant"
Ce jeune homme,connu essentiellement de nos jours pour ses "Maximes",brillant,trés brillant,au point d'avoir eu la tentation de s'estimer comme un génie,provoqua autant de rejet que de fascination chez ses contemporains comme plus étonnant ,chez des personnages aussi considérables que Chateaubriand,Nietzsche,jusqu'ç Cioran et Camus.Il cotoya Rousseau,Voltaire,Diderot,Rivarol,Talleyrand,prépara la révolution avec Mirabeau sur lequel il exercera une emprise intellectuelle incroyable et rentra dans l'arène révolutionnaire,sans le souhaiter vraiment,sans savoir au fond pourquoi,tout en demeurant dans le giron de l'Ancien régime qu'il abhorrait.
Et Claude Arnaud de poser ces questions "comment soutient onla mort de Louis XVI aprés l'avoir fait pleurer avec sa tragédie?"."Comment se suicide t on sous la terreur aprés avoir sacrifié son argent,sa santé,sa vie privée,à la liberté? Et l'on pourrait rajouter,comment ce jeune si intelligent,à l'aise en société,beau,que les femmes s'arrachaient et qui ne se priva pas de les aimer et de les utiliser,connut il une brève existence aussi sombre?Peut étre faut il aller chercher une explication dans sa naissance et surtout dans la connaissance précoce de la réalité de sa naissance,de ses origines et de ses géniteurs.Car Chamfort de son vrai nom Sébastien Roch Nicolas est un "batard".Il est né à Clermont Ferrand de Jacqueline de Vinzelles membre de la haute noblesse de la ville et de sa relation adultère avec un chanoine de la cthédrale Nicolas.A la naissance du futur Chamfort,un parent du chanoine,l'épicier Nicolas,perdit un enfant en bas age.Jacqueline de Vinzelles proposa à l'épicier de procéder à un echange d'enfant.Le nouveau né est alors baptisé sous le nom et les deux prénoms d l'enfant mort.Déclaré de parents inconnus,Sébastien Roch Nicolas devient le fils de l'épicier Nicolas et de sa femme Thérèse."Le conte de fées négatif commence"
Trés tot,à dix ans,informé de ses origines,Nicolas quitte Clermont pour intégrer le collège des Grassins à Paris.Nicolas travaille peu,mais trés tot il "plane" sur ses camarades et devient "Meilleur élève de France".Trés tot aussi il rentrera en conflit avec ses maitres.Voici ce qu'il pense des collèges
"Ces prisons ou le hasard rassemble
des esprits inégaux qu'on fait ramper ensemble"

Il est viré.Il tentera de quitter la France avec un camarade,sans succés et réintègrera le collège u il sera à nouveau nommé plusieurs fois "meilleur élève de France".
Il ne pardonnera jamais à sa mère et nourrira une rancoeur inextinguible vis à vis de l'aristocratie et probablement de la nature humaine.Il se lance dans la littérature sous le pseudonyme de Chamfort,avec "La jeune indienne".Il ne doute de rien.La Harpe qui deviendra son ami avant de l'ereinter à l'occusion de la représentation de sa pièce "Mustapha"à Fontainebleau,lui remet les pieds sur terre.
Ses conquètes féminines se multiplient.Il se servira d'elles pour régler ses comptes avec la noblesse.Jusqu'à ce que l'une d'entre elles ,qu'ilne saura jamais brisera sa vie.Chamfort tombe malade.On parle de maladie vénérienne ?le beau Chamfort est défiguré.Atteint dans son physique il errera de cures en cures.Le voila parti pour une cure d'abstinence,un "adieu aux femmes".Et puis sans qu'il le cherchat une autre femme viendra une nouvelle fois bouleverser sa vie.Il connaitra l'amour,le vrai,lui qui se demandait si cela pouvait existerElle se nomme Marthe Buffon.Elle est "vieille"(53 ans c'est vieux à l'époque).Quelques mois de bonheur.La seulpériode heureuse de sa vie conviendra t il.Un bref intermède dans un ocean de noiceur.Elle mourra dans ses bras.Ce fut une catastrophe.Aide par des amis aristrocrates ,Choiseuil en particulier,il remontera la pente,sa misanthropie tiédira...provisoirement.
Puis vient la révolution et sa rencontre avec Mirabeau.Il l'a traversera comme d'habitude,à coup de metamorphoses,d'autres diront de trahisons.Dans le giron de l'aristocratie qu'il détestait d'abord,puis en une osmose inconcevable mais réelle avec Mirabeau,Girondin ensuite,puis Jacobin,il finira sous les verrous pour s'étre opposé à Marat.Voici ce que Mirabeau disait de lui.
"Je ne puis pas me refuser au plaisir de frotter la tète la plus electrique que j'ai jamais connu"
Et Chamfort sur Mirabeau
"Mirabeau est prècisèment le briquet qu'il manque à mon fusil"
Chamfort accompagnera Mirabeau jusqu'au boutA l'occasion de sa maladie et de sa mort in rencontrera Cabanis que j'évoquais précédemment.Mais au delà de Mirabeau,il réussit ce tour de force de se facher avec ceux qui l'estimaient;Rousseau,Voltaire,et méme intellectuellement à postériori il parvint à agacer Nietzsche qui pourtant l'adorait.
Emprisonné donc sous le terreur,il tentera de se suicider dans sa prison dans des conditions atroces.Il n'atteindra pas son but;mée son suicide (et poutant il y mit du coeur)aura été un echec.Il mourra quelques temps plus tard,dégligué,borgne ,sur une jambe et pauvre d'un infection générée probablement par ses plaies mal soignées.
Chamfort obtint il une forme de consécration post mortem?"La collaboration fait de ce dernier un Bolchevic,la lbération un révolté,Celine un modèle de concision qui lui fait honte"Mais pour Cioran et Camus il est une référence.
Camus dans sa préface aux Maximes."salue une volonté toujours prète à payer le prix de sa supériorité,une dureté pour les autres et soi mème,un idéal de sainteté désespérée qui culminent dans une aventure aussi sanglante que les plus grandes conquètes"De nos jours,dans le monde de la pensée,Chamfort est peu évoqué,comme pour ne pas s'encombrer de cette ombre mystérieuse.Mais il est là toujours présent dans les esprits.Et si c'était cela sa revanche posthume?
L'auteur Claude Arnaud voit en lui un misanthrope,un intellectuel elitiste et pessimiste et unmysogine."L'inégalitaire qu'il a été toute sa vie,l'individualiste cetain de la supériorité absolue de l'intelligence sur la naissance et la richesse,mais détestant tous les signes soociaux de supériorité".
En conclusion;comment est ce possible?Comment un jeune homme si brillant peut il connaitre un itinéraire aussi sombre ,méme en le sabotant parfois lui mème?...Probablement et essentiellement en réponse à l'abandon d'une mère
 

Vadier

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
21 Août 2018
Messages
5 062
Réactions
2 065
L'intervention de "L'instit"à propos de la réforme de l'orthographe m'a incité à fouiller dans mes vieux bouquins.J'en ai retenu deux.Le premier de Claude Hagège date de 1992 "Le souffle de la langue"(Voies et destins des parlers d'Europe).Claude Hagège est un européen convaincu,convaincu et cohérent.Contrairement à d'autres ,il n'avance pas masqué.Il est pour une Europe fédérale et plaide pour "une ouverture permanente à la multiplicité"notamment en matière de linguistique,son domaine.Il est convaincu que l'Europe doit étre celle de la multiplicité des langues et dénonce,et sur ce point il a raison,"la domination d'un idiome unique,l'anglais".Il explique comment l'anglais comme langue unique dans un "nouveau monde",les Etats Unis,pouvait étre pertinent,car représentant un signal identitaire pour un grand territoire cherchant une identité,mais qu'il ne pouvait en revanche se substituer ,dans la "vieille Europe"caractérisée par la multiplicité des cultures,aux langues qui vont avec.L'analyse est juste.Hélas pour lui,le temps passe;l'anglais a gardé et renforcé sa prééminence et l'Europe fédérale qu'il appelait de ses voeux a du plomb dans l'aile,pour ne pas dire plus,et ce n'est pas fait pour me déplaire.
Il parle aussi d'une de ses langues européennes ,la notre,le français;de sa vocation européenne trés ancienne,de son rayonnement et de son influence,jusqu'à des temps pas si reculés.Le coup d'arrét selon Claude Hagége survient en 1763 avec la signature du traité de Paris "qui met fin à la guerre entre la France et l'Angleterre pour la domination de l'Amérique du Nord et avait scellé le destin du français dans ce continent plein de promesses et par contrecoup en Europe,comme on le voit aujourd'hui.La France cédait à l'Angleterre,le Canada,la vallée de l'Ohio,la rive gauche du Mississipi et la plus grande partie des Antilles.Ainsi le français était chassé d'une terre qui allait devenir un des centres mondiaux des affaires.L'anglais,appuyé sur un rivage de l'Atlantique aux Etats Unis et sur l'autre à la Grande Bretagne devenait la langues des relations entre les continents".Selon Ferdinand Brunot (Histoire de la langue français 1968)"La véritable universalité ...était perdue par notre langue".En ce sens Hagège se montre bien plus pessimiste que Rivarol qui dans "Discours" en 1783 "n'aperçut pas davantage que ses contemporains,les signes annonciateurs d'un déclin.En 1783...Le Traité de Versailles...proclame l'indépendance des Etats Unis grace au concours de de la France.Rivarol le mentionne avec chaleur concluant son livre par ces mots "L'histoire de l'Amérique se réduit désormais à trois époques;égorgée par l'Espagne,opprimée par l'Angleterre et sauvée par la France".Et Hagège conclut ainsi ce chapitre "en 1992...la situation privilégiée dont jouit encore ,parmi les 9 langues de travail ,le français,langue de création et non de simple traduction,a été remise en cause par l'entrée du Royaume Uni et de l'Irlande dans le Marché Commun.L'anglais et l'allemeand seront les bénéficiaires des nouvelles adhésions"On ne peut pas mieux penser.Et Hagége de poursuivre "De la position du français en Europe dépend l'avenir de la francophonie".En 1992,Hagége ne pouvait imaginer que 25 ans plus tard,le minitère de la francophonie serait supprimé....
Et de conclure ainsi "le développement des exigences culturelles,en réaction de lassitude face à l'insolente frénésie du profit,donnera toues ses chances au français";Il doit étre bien malheureux aujourd'hui,lui qui reconnaitra en 2012 "L'anglais détruit notre pensée"ou encore "Imposer sa langue,c'est imposer sa pensée"
En effet...On ne saurait mieux dire
 

L'instit

USAPiste convaincu
Inscrit
27 Juillet 2012
Messages
466
Réactions
372
Je ne connaissais pas cet auteur, je vais voir si je peux le trouver quelque part.
Merci pour cette évocation.
 

Vadier

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
21 Août 2018
Messages
5 062
Réactions
2 065
Je ne connaissais pas cet auteur, je vais voir si je peux le trouver quelque part.
Merci pour cette évocation.
Merci.Le deuxième ouvrage que je te,tenterai de résumer est bien différent.Il s'agit d'un histoire du livre et donc de l'écriture.Un livre magnifique pour ceux qui s'intéressent à ces questions,une somme,"Histoire et pouvoirs de l'écrit" de Henri Jean Martin qui était professeur à l'ecole des Chartes et directeur d'études à l'école pratique des hautes études.Mais il me faut un peu de temps pour tenter de restituer la trame de ce volumineux ouvrage qui fut publié pour la première fois en 1988 et qui donc n'évoque qu'en conclusion la révolution numérique et ses conséquences .Il est décédé en 2007
 

Vadier

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
21 Août 2018
Messages
5 062
Réactions
2 065
En réponse à "Cep de vigne",j'évoquais les romans de Georges Orwel "1984" et "La ferme des animaux".C'est précisément sur ces deux ouvrages que s'appuie Michel Onfray pour tenter de dresser "Une théorie de la dictature" titre de l'un de ses derniers livres.
"il est admis que 1984 et La Ferme aux animaux d'Orwell permettent de penser les dictatures du XX ième siècle.Je pose l'hypothèse qu'ils permettent egalement de concevoir les dictatures de toujours"
Et Onfray de dégager 7 pistes principales.7 evidemment,7 le "nombre magique",celui de la "totalité" aussi,et de "l'Apocalypse".Voici ces 7 temps;Détruire la liberté,Appauvrir la langue,Abolir la vérité,Supprimer l'histoire,Nier la nature,Propager la haine,Aspirer à l'empire.Onfray décline chacun de ces temps en moments particuliers.Le résultat est convaincant mème si il peut paraitre sur certains "moments" excessif ,encore qu'il faille considérer que nous ne soyons qu'au début de cette sinistre évolution.Onfray fait d'ailleurs la distinction entre les leçons à tirer de "1984" et celles de "la ferme des animaux".
"...1984 n'est pas aussi noir que la ferme des animaux.A plusieurs endroits il existe en effet une petite clarté dans le premier roman,mème si elle parait infime...Que faut il faire de cet espoir?Est ce une leçon dans l'esprit libertaire de La Boétie qu'Orwell nous donne en laissant croire à son lecteur que la dictature n'existe que par le consentement de ceux sur lesquels elle s'exerce et qu'il suffirait au peuple,aux "prolos",de ne plus consentir pour que la dictature ne soit plus?on peut le croire.(Et je le crois,mais il n'y a plus de temps à perdre)
"Mais ne serait ce pas un voeu pieux?Car la ferme des animaux donne une autre leçon.Du moins on n'y trouve pas une seule parcelle d'espoir.La Révolution est trahie,le peuple en est la victime,point à la ligne....
Et Onfray de conclure"Qui disconviendra aujourd'hui que le portrait du totalitarisme brossé par Orwell fait songer peu ou prou à une peinture de notre époque"
Extraits des 7 temps définis par Onfray
Détruire la liberté. Nous sommes dans une société surveillée ou la parole,la présence,l'expression,la pensée ,lles idées ,le déplacement sont traçables et repérables.De sorte que toutes les informations engrangées prmettent l'instruction d'un dossier à destinaton du tribunal de la pensée"....Toutes ces informations se trouvent agglutinées dans un nuage,le fameux i-cloud,qui a remplacé les anges du ciel vide du Dieu judéo chrétien.C'est le coffre fort dans lequel nous plaçons le larcin que nous commettons nous mème de nos propres biens afin de l'offrir à nos voleurs..."Cette entreprise de controle généralisée n'a evidemment pas été présentée comme telle....mais comme un signe de progrès donc de progressisme,une preuve de modernité donc de modernisme...."
Appauvrir la langue. "Le début de la fin eut lieu quand à l'école,au coeur nucléaire du sanctuaire de l'apprentissage de la langue il fut question de détruire une méthode de lecture ayant fait ses preuves depuis des générations au profit de nouvelles méthodes qui réjouissaient de prétendus experts en une prétendue science de l'éducation,mais au détriment des éléves devenus des apprenants...."
"La haine du texte,de la page,de la feuille,du livre ,du papier,se double d'une vénération pour la parole,l'oralité,le verbe,le mot,la chose dite_signe de régression car c'est d'elle que nous venons.L'oralité avait ses vertus,mais nous n'en retenons que les vices"
Abolir la vérité . " A la façon de l'apprenti sorcier,le déconstructionnisme qui génère la pensée d'aprés Mai 68 lache dans la nature des chimères qui prolifèrent.Si il n'y a plus de vérité,mais seulement des perspectives,alors tout devient possible.Pourquoi dés lors s'en priver.,Quiconque sera incapable de me prouver que les chambres à gaz ont existé fera de facto la démonstration qu'elle n'ont pas existé...3
" Quand la mort de la vérité est annoncée,le mensonge dispose d'un boulevard.Merci Foucault,merci Deleuze"
Supprimer l'histoire. "L'histoire est instrumentalisée.On pourrait bètement imaginer que l'histoire consiste à enseigner les faits avérés.La Bastille a été prise le 14 Juillet 1789,en les plaçant dans un contexte qui les explique.Pourquoi,,Comment?Avec qui? Dans quel but?;;;etc etc..."Le pedagogisme a effacé l'histoire chronologique au profit d'une histoire thématique anhistorique.Plus question de permettre à l'élève de se situer dans le temps,donc dans l'espace,entre un passé qui l'a précédé,un présent dans lequel il se trouve et un futur dans lequel il va....Désormais il faut étre anhistorique et cosmopolite.Citoyen de la terre et donc du monde.Arrière petit fils de Lucy l'africaine et futur grand père du sujet transhumain.Quand il n'y a plus d'histoire,le réel est produit par n'importe qui."
"L'intoxiqué de moraline se moque de ce que l'histoire enseigne pour faire un usage polémique et politicien de cette notion.Sera dite d'extrème droite,toute droite qui ne souscrit pas au projet libéral maastrichien,toute pensée ,méme de gauche qui ne communie pas dans cette religion européiste"
Nier la nature. "La question du sexe du genre ne se pose plus en terme de nature,mais de culture"...."La aussi,la encore ,la moraline empèche la généalogie.La nature s'opposerait à la culture,première sottise qui empèche de penser.Plus l'une serait grande,plus l'autre serait petite".."La culture n'est pas dans la nature,on ne la trouve pas en campagne mais dans les villes.Elle est urbaine.Cette bétonisation des ames,cette bitumisation des intelligences,ce cimentage de la raison,contribuent à l'effacement de la nature qui ne se trouve plus envisagé que dans la configuration de l'ecologie urbaine et de façon anthropique;selon cette vision du monde urbano centrée." ..."L'homme reste au centre de la nature.....Si la planète se rechauffe,c'est uniquement de sa faute....L'historien aura beau dire que....Il sera immédiatement traité de climato sceptique,donc rangé dans le camp du mal"
Propager la haine. "Effondrement de la morale traditionnelle,impunité de l'anonymat permise par les réseaux sociaux,la haine est devenue monnaie courante...La logique du bouc émissaire tient le haut du pavé.Dans la configuration post moderne la haine va à ceux qui ne s'agenouillent pas devant les vérités révélées de la religion auto proclamée progressiste"
Aspirer à l'empire; "L'Empire est en marche.Quel empire?La fin des nations a été voulue par les acteurs de l'Europe de Maastrich"
"Affirmer que le capitalisme aspire à la domination planétaire ne saurait relever du complotisme.C'est son projet avoué....L'Europe maastrichienne a été pensée...comme une machine de guerre capitaliste dont le coeur nucléaire est le libéralisme.Le marché doit y faire la loi.;;;" "Cette forme de darwinisme social se présente comme la formule progressiste à laquelle il faudrait souscrire sauf à étre consdéré comme un ennemi du genre humain"

Et Michel Onfray de conclure ainsi son livre
"je ne suis pas bien sur de vouloir etre progressiste.Je crois que l'ane Benjamin de la Ferme des animaux ne l'était pas lui non plus"haha
Dns un prolongement logique à cette "théorie de la dictature"Michel Onfray a ,pour mon plus grand bonheur,annoncé le lancement d'une nouvelle revue ,à paraitre en Juin sous le titre "Front Populaire"Y participeront des gens de divers milieux et de différentes obédiences,politiques,journalistes,historiens,essaystes, et memes ...des gilests jaunes et depuis hier....Didier Raoult.Onfray en est ravi et bien plus modestement,moi aussi:coucou:
 

Vadier

Passe sa vie sur le forum
Inscrit
21 Août 2018
Messages
5 062
Réactions
2 065
'"Choses vues".Pour ceux qui l'ignoreraient,il ne s'agit pas d'un roman de Victor Hugo,mais d'une sorte de chronique,compilée remarquablement par Franck Laurent professeur de littérature française à l'Université du Maine.Une chronique particulière,une sorte de journal avec "des pages écrites à postériori,comme de simples notes mais réunies,selon le désir de Hugo,en 1887 par son ami Paul Meurice et éditées en un premier volume sous le titre "Choses vues".La version dont je parle ici est une version en "livre de poche",une sorte d'anthologie selon l'expression de Franck Laurent.Une anthologie que par bonheur,il annote en permanence remarquablement,permettant ainsi,à un lecteur doté d'une culture et d'une connaissance moyennes de l'histoire et des moeurs de la deuxième moitié du XIXième siècle de s'y retrouver.Et malgré tout l'aide du Larousse et du Littré,n'est jamais complétement superflue.
Voici ce qu'écrit Franck Laurent dans sa préface.
"D'un homme dont chacun connait le nom,on aimerait tout savoir.D'un homme qui témoin et acteur,a été mélé de prés àl'histoire de son temps,on voudrait apprendre tout ce qu'il en a vécu et compris.C'est à ce désir ,peut étre légitime,un peu naif aussi,que Paul Meurice repondit en publiant,deux ans seulement aprés la mort de Victor Hugo,"Choses vues"...Depuis "Choses vues"n'a céssé de tenir lieu à la fois de "Mémoires d'Outre tombe"à celui qui voulut étre "Chateaubriand ou rien" et de journal intime....Mais "Choses vues" ne relève vraiment d'aucun de ces genres".
Dan Choses vues on trouve un peu de tout.Le transfert des cendres de Napoleon aux Invalides en 1840.Hugo était présent.Le 22 Février 1848 débute ce qui deviendra une révolution.Hugo quitte la Chambre pour assister aux affrontements place de la Concorde.Il sera aussi témoin de l'agonie de Balzac.Hugo traverse ainsi et souvent participe à tous les bouleversements politiques ,littéraires,sociétaux,de la deuxième moitié du XIX ième siècle,sans compter les siens,souvent tragiques.Choisir dans cette somme de témoignages,tout en s'efforçant d'étre concis,n'est pas si simple.J'ai choisi trois extraits.L'un attrait au voyage,le second à la politique,le dernier à l'intimité de Hugo.
Le premier extrait date du 20 Octobre 1842.
"A Alger"
L'autre jour à Alger,nous entrions dans ce mois d'Octobre qui est si beau quand il est beau.Le soleil se couchait splendidement.Le ciel était bleu,l'air était tiède;la brise caressait le flot,le flot caressait la rive;de magnifiques rayons horizontaux découpaient,pour l'amusement des yeux qui errent ça et là tandis que l'esprit tève,de bizarres trapèzes d'ombre et de clarté sur cet amphithéatre de maisons carrées,plates,basses et blanches qui est Alger et qui a vu Haradian Barberousse et Charles Quint.Une joie profonde et secrète,cette joie inexprimable qui,en de certaines heures et dans de certaines saisons,palpite au fond de la nature,semblait aimer et faire vivre sur le rivage,dans la plaine et sur les collines,tous ces beaux arbres qui épanouissent leur verdure eternelle dans la sombre et éclatante poésie de l'Orient.Le palmier qu'a chanté Homère,l'aloés qu'a célébré Hafiz,le lentisque dont a parlé Daniel,le figuier dont a parlé Job.Un bateau à vapeur,qui venairt de France,et qui portait un nom charmant,le "Ramier",était amarré au mole;la cheminée fumait doucement,faisant un petit nuage capricieux dans tout cet azur,et de loin on eut dit le narguilé colossal du géant Spahan.Tout cet ensemble était grand,charmant et pur.Pourtant ce n'était point ce que regardait un groupe nombreux,hommes ,femmes,arabes,juifs,européens,accourus et amassés autour du bateau à vapeur.Des calfats et des matelots allaient et venaient du bateau à terre,débarquant des colis sur lesquels étaient fixés tous les regards de la foule.Sur le débarcadère des douaniers ouvraient des colis,et à travers les ais des caisses entrebaillées,dans la paille à demi écartée,sous les toiles d'emballage,on distinguait des objets etranges;deux longues solives peintes en rouge,un panier peint en rouge,une lourde traverse peinte en rouge dans laquelle semblait emboitée par un de ses cotés une lame épaisse et enorme de forme triangulaire.
Spectacle en effet plus remarquable que le palmier,l'aloés,le figuier et le lentisque,que le soleil et que les collines,que la mer et que le ciel.
C'était la civilisation qui arrivait à Alger sous la forme d'une guillotine.

Désolé mais afin de ne pas étre trop long et parce que d'autres occupations m'appellent,je reviendrais ce soir pour les deux autres extraits
 
Haut Bas