"L'inquiétant principe de précaution" de gerard Bronner sociologue et Etienne Gehin agrégé de philosophie et sociologue.
Ce petit livre dense ,précis,parfois difficile,n'est pas un pamphlet ou un livre polémique.Les auteurs s'en expliquent tout au long de l'ouvrage,à l'appui de cas bien précis parfaitement décortiqués.Le principe de précaution n'est pas pour eux une ineptie,loin de là.Il a ses vertus et ses vices souvent cachés ou plutot selon leur expressions invisibles.Non leurs reproche concernent l'idéologie qui le porte et qu'ils nomment "précautionisme",qu'ils assimilent à une forme de populisme,conforté par la décision politique d'inscrire ce principe dans le marbre en le constitutionnalisant,et pas uniquement pour une rccherche du bien commun,mais aussi malheureusement pour de tristes motivations electoralistes,sans avoir anticipé le moins du monde les dégats qu'un tel principe pouvait engendré utilisé de manière maximaliste.Ils n'ont pas tort.
"De mème que certains populismes se nourrissent de la xenophobie,d'autres de leur aversion pour les possédants et les puissants,d'autres encore de leur conception simpliste de l'égalité,le précautionnisme flatte les intuitions trompeuses que l'esprit humain peut nourrir à propos des situations de risque et d'incertitude.Il nourrit cette partie de notre esprit qui focalise son attention plus sur les couts que sur les bénéfices,surestime largement les faibles probabilités,préfère dans le doute s'abstenir"
"le précautionnisme,ses non dits,et méme les élements parfois impensés qui en font un danger redoutable pour nos sociétés.Un danger,le mot n'est pas trop fort,car si les auteurs de ce livre ne se sentent pas opposés au principe de précaution,qui bien souvent est l'expression de la sagesse mème,le précautionnisme lui en est la face obscure et malfaisante.Comme toutes les ideologies il a de bonnes intentions,mais engendre et engendrera des couts matériels et humains exorbitants.De ce point de vue,le précautionnismerappelle,par un effet de symétrie,le Méphistophélés de Goethe "qui veut le mal,mais parfois le bien"quand ,lui,veut le bien mais fais parfois le mal.Seulement ,voici;le mal que produit cette idéologie n'inspire pas l'effroi car il est,d'une certaine façon,indirect et socialement invisible."
Alors ce "principe de précaution"devait il étre appliqué dans le cadre de l'épidémie au coronavirus?Si oui,quand?Comment?Devra t il étre appliqué lorsque l'épidémie sera en cours d'extinction?
Devait il étre appliqué?Oui et dés le mois de février,quand l'évolution alarmante de l'épidémie en Chine était connue.Comment ? En testant tous ceux qui exerçaient des fonctions stratégiques et pas seulement les soignants.En imposant à tous ces gens le port du masque et la distanciation.En interdisant tous les regroupements.(Réunions diverses et variées,manifestations sportives et culturelles ,attroupements etc..);En fermant les frontières ou au moins en renforçant considérablement les controles.Or cela n'a pas été fait à cette époque et partiellement par la suite.Cela n'a pas été fait par idéologie et calculs politiques(voir l'organisation insensé d'élections),par manque,manque de tout,de masques ,de test,de respirateurs,de lits de réanimation ,de personnel qualifié etc etc..mais manque aussi de courage politique et de capacité décisionnaire.
Aujourd'hui qu'en est il?Aprés divers atermoiements,nous sommes passés à un autre stade,l'épidémie est là et la principe de précaution a moins de pertinence.Il est dépassé.Nous en sommes au confinement généralisé,mais le confinement n'est pas un élément du principe de précaution.Ce n'est rien d'autre qu'un instrument contre la mort.La mort qui s'est invitée et qui est au bout du chemin,de tous les chemins...Et ça change tout.
Les auteurs du livre expliquent que lorsque les effets pervers n'imposent pas l'effroi,ils sont socialement "invisibles".Un virus ne suscite (ne suscitait)pas l'effroi,comme si c'était virtuel (problème de préfixe peut étre)mais aujourd'hui la mort est là,elle est visible et provoque légitimement l'effroi.Nos dirigeants et les scientifiques qui les conseillent et sur lesquels ils se defaussent non pas su apprécier le degré d'acceptabilité de la mort à sa juste valeur.Hors de nos jours il est voisin de zéro et tout a été fait ces dernières décennies pour qu'il en soit ainsi.La bataille est d'ores et déja perdue,seuls le confinement et le courage et la compétence des professionnels de santé de terrain,tant décriés avant l'épidémie(tous ces privilégiés incompétents et cupides,qui s'en mettent plein les fouilles),je caricature à peine,sauvent les meubles.
Viendra ensuite le temps du déconfinement,il viendra.Quand?Nul ne le sait,mais ce jour là le principe de précaution devra s'appliquer dans toute sa rigueur et le déconfinement devra étre global.Rien ne serait pire que de le sequencer quels que soient les critères choisi.Le "en mème temps" serait funeste,il n'a pas sa place en de telles circonstances.Un principe de précaution appliqué comment?En testant tout le monde mais avec des tests sanguins(l'ecouvillon dans les narines ne servira à rien)et en ne déconfinant que ceux dont on est sur qu'ils ont fabriqué des anticorps suffisamment pour étre immunisés.Les autres devront attendre...Le fera t on,en aurons nous les moyens?En aurons nous la volonté et le courage politique,?J'en doute