Peut on trouver un élément positif au confinement engendré,faute de mieux,par la pandémie au coronavirus?Oui peut étre la lecture....pour peu que que l'on a accepte,au moins momentanément de se "déconnecter".Abassourdi par la querelle autour des propositions du professeur Raoult et les épisodes du mauvais roman de science fiction qui nous est asséné médiatiquement avec en "guest star"le propagandiste Professeur Salomon,j'ai coupé ma télé et balancé mon smart phone (je n'ai aucune envie d'étre tracé méme quand je fais pisser mon chien).
Et c'est en cherchant dans ma bibliothèque quelque chose à lire que je suis tombé sur un ouvrage datant d'une dizaine d'années.L'ouvrage d'un grand scientifique qui s'était fourvoyé comme tant d'autres dans la politique,au point de risquer de ne passer à la postérité que comme le "dégraisseur du mammouth"éducation nationale...Triste sort.Je veux parler de Claude Allègre revenu enfin à la science,à la recherche et à la lucidité,avec un ouvrage "La science est la clé du XXI ième siècle".Ce livre didactique et intéressant est un panorama de l'état de la science et de la recherche en France en ce début de XXI ième siécle(nous sommes en 2009).Une réflexion philosophique sur la science en général et
sa relation à la politique et à la mondialisation,sur son role majeur dans les evolutions economiques et sociétales,pour peu que l'on se donne la peine d'enfin la "penser" comme on le faisait dés l'antiquité.J'ai donc une deuxième fois parcouru cet ouvrage et trouvé un début d'explication au procés en sorcellerie imposé à ce professeur Raoult,pourtant scientifiquement reconnu dans le monde entier,mais érigé dans son propre pays en bouc émissaire,Et encore nous sommes en 2009 et aucun chef d'état ne s'est encore hasardé à parler d'état de guerre,c'est à dire d'une situation exceptionnelle qui a en corollaire nécessité d'utiliser des moyens et des méthodes exceptionnels.Un autre argument développé ,parmi d'autres ,comme contributeur à Médiapart,dans un excellent article intitulé "Dérrière la polémique Raoult,la médiocrité des traitements médiatiques et politiques de la crise actuelle",par le sociologue Laurent Mucchielli.
Mais revenons au livre de Claude Allégre à travers quelques extraits.A chacun son opinion ,la mienne est faite
"C'est la science qui change le monde.L'economie exploite les résultats de la science et cherche à y greffer des appendices.La politique organise et tente de controler une évolution qui ne cesse de lui echapper".Et oui
"L'histoire des civilisations est d'abord le résultat des progrés de la science et de la technique.Le reste suit"
"La difficulté est que les hommes politiques sont habitués aux décisions démocratiques,c'est à dire à suivre l'opinion de la majorité,alors qu'en science,le consensus (le désormais célèbre "en méme temps")n'est pas le bon critère dés qu'il s'agit de véritables ruptures intellectuelles ou technologiques.Les idées novatrices sont toujours minoritaires"
"Il est indispensable de ne pas trop planifier,de laisser la compétition des idées se derouler,tout en organisant la souplesse d'adaptation.Cela demande tout un état d'esprit,qui pénétre tout le tissu intellectuel,social et financier et qui permet aux petites structures innovantes de se developper,qu'il s'agisse d'équipes scientifiques ou de PME."
"Tout un chacun pense que,lorsque la science sait elle peut prévoir.Lorsque la prévision est impossible c'est que notre connaissance du système est imparfaite".Le hasard est un mot pour cacher notre ignorance disait le grand spécialiste des probabilités ,Emile Borel.Et bien c'est faux.Ce que nous appris la logique du chaos,c'est que l'on pouvait connaitre parfaitement un phénomène,avoir parfaitement déterminé l'equation mathématique qui traduit son évolution et étre incapable de traduire cette dernière"
" A coté des decouvertes spectaculaires,il ne faut pas négliger les progrés continus de la médecine clinique.Certes il y a toujours une idée de manoeuvre basé sur l'analyse d'un processus fondamental ou le comportement d'une molécule,mais l'essentiel des progrés sera du à des essais thérapeutiques"
"L recherche scientifique ne se conçoit pas sans l'ego des chercheurs et la volonté de se singulariser.Et c'est heureux.Si il n'y avait pas cette compétition nous tomberions dans l'élaboration d'un consensus sterile"..."La coopération est devenue une obligation de la science moderne.Mais cette coopération ne sera fructueuse que si,en filigrane,existe l'émulation"
"Selon cette théorie (théorie de la "mimesis" du philosophe René Girard)il y a antagonisme entre l'individu qui cherche à se singulariser et le groupe qui cherche à s'uniformiser pour se rassurer".."Par contre si l'originalité d'un individu est trop grande (suivez mon regard)il est sacrifié par le groupe selon la pratique du bouc émissaire.La création est d'abord une démarche individuelle et minoritaire"
"Il est donc trés important pour le developpement de la science future que l'on reconnaisse le droit à l'originalité et donc le droit à la déviance par rapport à l'opinion moyenne"
"La science est par définition anti démocratique,la démocratie tue l'innovation.Ce n'est pas la majorité qui qui décide de la vérité scientifique,pas plus du temps deGaliée,d'Einstein et des Curie,qu'aujourd'hui.Le consensus n'a de valeur qu'aprés une génération,comme l'exprime trés bien Max Planck"
Que l'on fonde un principe de précaution sur l'opinion scientifique majoritaire n'est guère évitable,mais cette opinion ne doit pas étre l'opinion officielle"
Du principe de précaution et de son utilisation dans cette crise nous parlerons demain,à l'aune d'un autre ouvrage