Vadier
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Le deuxième extrait date de 1860
"Mr Guizot dans son histoire de la révolution d'Angleterre,t;1 p 14,dit que sous Henri VIII,il y avait en Angleterre deux reformes."L'une,incertaine,servile,plus attachée à des intéréts temporels qu'à des croyances,alarmée du mouvement qui l'avait fait naitre,et s'efforçant d'emprunter au catholicisme tout ce qu'elle pouvait retenir en s'en séparant;c'était celle du prince et des hauts dignitaires ecclésiastiques.L'autre,spontanée,ardente,méprisant les considérations mondaines,acceptant toutes les conséquences de ses principes,vraie révolution morale,entreprise au nom et avec la passion de la foi;c'était celle du peuple et du bas clergé"
Remplacez réforme par libéralisme,catholicisme par royalisme,croyances par convictions,foi par liberté,hauts dignitaires par hauts fonctionnaires,clergé par léttrés,vous avez toute l'histoire du doctrinarisme et du socialisme,faite et bien faite par M. Guizot.
Ne soyons plus anglais ni français ni allemands,soyons européens.Ne soyons plus européens,soyons hommes.Soyons l'humanité.
Il nous reste à abdiquer un dernier égoisme:la patrie
Le troisième extrait est intime.Il se situe le 27 décembre 1873.Quand l'immense Hugo laisse parler son coeur,je ne sais quel terme utiliser.Tant pis,je choisi un mot trés banal à force d'étre galvaudé;il me parait le plus juste.C'est magnifique.
27 Décembre
"C'était hier.Il était midi.J'étais rue Pigalle.Je travaillais.On m'a apporté un mot de Gouzien.Une voiture était en bas.Je m'y suis jeté comme j'étais,en caban de chambre,en pantalons à pieds et en pantoufle.Je suis arrivé rue Drouot.Je suis monté,je suis rentré dans la chambre.Les rideaux du lit étaient fermés.Alice était sur un fauteuil comme évanouie.Madame Gouzien la soutenait et pleurait.Gouzien et Emile Allix étaient là,accablés.J'ai écarté les rideaux.Victor semblait dormir.J'ai soulevé et baisé sa main,qui était souple et chaude.Il venait d'expirer et si son souffle n'était plus sur sa bouche,son ame était sur son visage.J'ai baisé Victor au front et je lui ai parlé bas.Qui donc entendrait si ce n'est la mort?Oh,j'ai une foi profonde.Je vous reverrai tous,vous que j'aime et qui m'aimez.Je suis resté longtemps penché sur Victor,je l'ai béni,et je lui ai dit de nous bénir et de nous prendre sous les ailes qu'il a maintenant.
Louis Blanc est venu,et M Lionnet qui a déssiné à la lampe Victor endormi.
Encore une fracture et une fracture suprème,dans ma vie.Je n'ai plus devant moi que Georges et Jeanne.
Au moment ou j'écris ceci,un corbillard blanc passe sous ma fenètre
O mon doux Victor bien aimé.
Victor est François Victor,son fils ,mort la veille a 45 ans de la tuberculose
"Mr Guizot dans son histoire de la révolution d'Angleterre,t;1 p 14,dit que sous Henri VIII,il y avait en Angleterre deux reformes."L'une,incertaine,servile,plus attachée à des intéréts temporels qu'à des croyances,alarmée du mouvement qui l'avait fait naitre,et s'efforçant d'emprunter au catholicisme tout ce qu'elle pouvait retenir en s'en séparant;c'était celle du prince et des hauts dignitaires ecclésiastiques.L'autre,spontanée,ardente,méprisant les considérations mondaines,acceptant toutes les conséquences de ses principes,vraie révolution morale,entreprise au nom et avec la passion de la foi;c'était celle du peuple et du bas clergé"
Remplacez réforme par libéralisme,catholicisme par royalisme,croyances par convictions,foi par liberté,hauts dignitaires par hauts fonctionnaires,clergé par léttrés,vous avez toute l'histoire du doctrinarisme et du socialisme,faite et bien faite par M. Guizot.
Ne soyons plus anglais ni français ni allemands,soyons européens.Ne soyons plus européens,soyons hommes.Soyons l'humanité.
Il nous reste à abdiquer un dernier égoisme:la patrie
Le troisième extrait est intime.Il se situe le 27 décembre 1873.Quand l'immense Hugo laisse parler son coeur,je ne sais quel terme utiliser.Tant pis,je choisi un mot trés banal à force d'étre galvaudé;il me parait le plus juste.C'est magnifique.
27 Décembre
"C'était hier.Il était midi.J'étais rue Pigalle.Je travaillais.On m'a apporté un mot de Gouzien.Une voiture était en bas.Je m'y suis jeté comme j'étais,en caban de chambre,en pantalons à pieds et en pantoufle.Je suis arrivé rue Drouot.Je suis monté,je suis rentré dans la chambre.Les rideaux du lit étaient fermés.Alice était sur un fauteuil comme évanouie.Madame Gouzien la soutenait et pleurait.Gouzien et Emile Allix étaient là,accablés.J'ai écarté les rideaux.Victor semblait dormir.J'ai soulevé et baisé sa main,qui était souple et chaude.Il venait d'expirer et si son souffle n'était plus sur sa bouche,son ame était sur son visage.J'ai baisé Victor au front et je lui ai parlé bas.Qui donc entendrait si ce n'est la mort?Oh,j'ai une foi profonde.Je vous reverrai tous,vous que j'aime et qui m'aimez.Je suis resté longtemps penché sur Victor,je l'ai béni,et je lui ai dit de nous bénir et de nous prendre sous les ailes qu'il a maintenant.
Louis Blanc est venu,et M Lionnet qui a déssiné à la lampe Victor endormi.
Encore une fracture et une fracture suprème,dans ma vie.Je n'ai plus devant moi que Georges et Jeanne.
Au moment ou j'écris ceci,un corbillard blanc passe sous ma fenètre
O mon doux Victor bien aimé.
Victor est François Victor,son fils ,mort la veille a 45 ans de la tuberculose