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Chronique ELS DE PARIS : En aïgua de botifarra ( USAP - Stade Français )

Carto

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fana 38 sang et or

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Et ben ça sa vaut le coup d'être lu, merci encore :bravo::bravo::bravo::bravo: et ALLEZ :drapeau:
 

CATALAZUR

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Bravo et savourez à sa juste valeur ce moment unique que vous avez largement mérité:bravo::bravo:
 

Els de P@ris

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RATURES ET GRIBOUILLAGES

Après l’escapade parisienne qui, malgré a défaite, laisse à notre penya un souvenir impérissable, notre USAP se voyait accorder un long séjour à la maison, entre championnat et coupe d’Europe. Et ce n’est rien de dire que le menu présenté est copieux, avec un double examen, national et européen, avec comme examinateurs rien moins que deux Olympiques habitués à jouer les premiers rôles depuis des années, mais également le grand Stade toulousain qui, même s’il annonce qu’il ne fait pas de son déplacement catalan un grand oral, nous a habitués au numéro de celui qui fait mine de ne pas avoir révisé et repart avec une mention très bien. Mais avant de parler des sections européennes, il ne fallait certainement pas oublier la nouvelle épreuve de notre examen de passage en classe « phases finales », qui soulignait deux points : d’abord, l’interdiction de toute note inférieure à la moyenne, conséquence d’un premier trimestre poussif. Mais également la qualité de l’adversaire du jour, qui possède ce que nous ne possédons pas encore, à savoir le résultat d’un projet de plusieurs années, mené par des enseignants de grande qualité, qui donne un ensemble particulièrement solide et régulier, à défaut d’être génial. Pas forcément ce qui vous fait major de promotion, mais ce qui vous place à coup sûr dans le premier quartile. Pour notre collectif qui en est à peine à réviser ses gammes, le test était redoutable, et le match aller nous avait montré que, si la cuirasse tarnaise n’était en rien imperméable, elle sanctionnait de façon impitoyable la moindre erreur de jugement. Une copie propre était exigée, et on sait que cette année, les matches de l’USAP ont souvent davantage ressemblé à des brouillons, aussi brillants que navrants, qu’à des travaux propres, clairs et structurés. Pas étonnant avec un tout nouveau projet de jeu, mais il n’est plus temps de se lamenter sur les rythmes d’apprentissage des uns et des autres ou sur les projets pédagogiques plus ou moins adaptés, il faut gagner pour espérer passer les oraux du mois de mai. Restait une autre inconnue : au-delà de la maîtrise de leurs leçons, nos joueurs présentent depuis Grenoble des signes d’usure physique et mentale peu compatibles avec ce genre d’échéance. Mais c’est la capacité à faire face à la répétition des épreuves qui fait aussi la différence… De nombreuses questions donc, mais tout cela s’effaçait dans la journée face à une terrible nouvelle, la mort de notre ancien ailier fidjien Samu Naulu, tout juste 31 ans, élève particulièrement doué dont les blessures à répétition avaient gâché la scolarité, mais prix d’excellence en camaraderie et qui laisse tous ceux qui l’ont côtoyé, de Perpignan à Canterbury, dans la peine… Face à cela, le reste paraît dérisoire, mais pas de quoi reporter l’épreuve, il fallait donc y aller…

Pas de ratures, pas de gribouillages face à une équipe opportuniste en diable, tel était le mot d’ordre ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’allait pas être déçus… Face au vent, notre USAP se lançait dans une grande offensive comme l’étudiant trop pressé se lançant dans la rédaction de son travail sans avoir analysé son sujet auparavant. Un tel empressement, véritable péché mignon de nos joueurs cette saison, présente un risque majeur de hors-sujet. Jusque-là, cette prise de risque ne nous a pas apporté grand-chose, et coûté quelques pénalités. Mais là, une passe hasardeuse de notre fort en thème gallois filait dans les bras de l’autre Celte du jour, qui avait le malheur d’émarger dans la classe adverse. 7 points de débit au bout de quelques secondes, on se frottait les yeux, mais c’était vrai, et on se disait que telle mésaventure nous pendait au nez depuis un moment. Impossible d’effacer un tel pâté sur la feuille, il fallait reconstruire comme si rien ne s’était passé et remettre les choses à l’endroit. Hélas, rien ne semblait aller en ce début d’épreuve, et l’USAP semblait incapable de comprendre la problématique du soir : en-avant et mêlée chahutée, une action où Mélé manquait de provoquer une interception fatale. Comme souvent cette saison, nos joueurs avaient décidé de choisir un jeu de passes complet et déployé, et une première action donnait le ton, avec Planté et Piukala en perce-murailles, mais avec une nouvelle rature qui empêchait d’aller au bout de la réflexion. De la bonne volonté, mais des fondations fluctuantes, telle pouvait être l’appréciation de ce premier quart d’heure, ponctué par une première touche perdu, un David Marty se trompant de plaquage face à Romain Martial et une nouvelle faute donnant 10 points de crédit à nos adversaires. Autant dire qu’on frôlait le conseil de discipline. Fort heureusement, les Tarnais se montraient tout aussi turbulents et indisciplinés, avec des fautes évitables (et parfois peu évidentes, reconnaissons-le), qui nous permettaient de grignoter 3 points, puis d’investir le camp adverse. Hélas, notre touche demeurait régulièrement punie, par ce qui se fait sans doute de mieux en France en la matière il est vrai, ce qui rend encore plus incompréhensible le choix de ne pas taper une pénalité dans les 22m et de prendre une touche évidemment perdue, la punition venant vite quand on ne respecte pas certaines règles de base… Et comme Sona Taumalolo était amené à recopier 100 fois « je dois lâcher le joueur plaqué », notre maigre récolte de points se retrouvait vite annihilée. Pourtant, nos joueurs ne démordaient pas de leur plan de jeu ample et débridé, mais assez peu maîtrisé, les gestes de grande classe, tel cet offload de Narraway pour Hume, alternant avec les maladresses en tous genres. Cependant, la pression était sur le CO, et nos joueurs parvenaient à recoller un peu, puis à faire exclure temporairement Talès, incapable de maîtriser le théorème interdisant de couper volontairement vers l’avant une droite parallèle à la ligne d’avantage. Hélas, notre plume galloise manquait la cible et malgré les contestations du public, l’USAP restait à distance respectable, profitant peu de sa supériorité numérique jusqu’à la pause. À ce moment, on était partagé entre l’inquiétude face à ces approximations en tous genres et la domination relative de la fin du premier acte, laissant imaginer que nous avions tout pour imposer notre patte sur le match…

Le temps de recharger les batteries et les encriers, et la seconde partie de l’examen reprenait sur les mêmes bases, avec une USAP entreprenante, brillante à certains égards avec un Gavin Hume percutant et rigoureux, mais trouvant toujours le moyen de faire une faute au moment de remettre la copie pour évaluation : d’abord par une nouvelle pénalité vendangée par notre buteur, puis par une combinaison testée et approuvée contre l’ASM, non validée par le jury pour avoir écrit dans la marge. Ce verdict commençait à nous faire penser que la réussite n’était pas vraiment de notre côté. Mais cela ne décourageait pas nos joueurs, qui continuaient à se jeter avec conviction dans de très amples et complexes équations, hélas toujours ratées suite à de bêtes étourderies de calcul. Le CO passait son temps à nous regarder faire, attendant son heure, et ce qui devait arriver arriva à l’heure de jeu. Sur leur seul ballon de contre de la mi-temps, les Tarnais surprenaient nos joueurs encore pris dans leurs ambitieuses spéculations offensives et obtenaient une sanction à proximité de notre ligne. Mais au lieu de prendre les trois points comme aurait fait n’importe quel élève sérieux et appliqué, Rory Kockott remarquait que nos joueurs étaient plus occupés à regarder le plafond que le tableau, et en profitait pour filer à l’essai. Difficile de faire plus cruel, mais on le sait, le haut niveau est impitoyable. Cet essai avait cependant le mérite de remettre nos joueurs sur terre, et sur un des rares ballons exploitables sur touche, notre Henry national envoyait Alasdair Strokosch en dame. Ledit Henry apportait ce supplément de puissance, tout comme le jeune surdoué de la pile Seb Tao, et ce n’est en rien un hasard si l’action de notre second essai était initiée par l’un et conclue par l’autre. Cela aurait pu suffire, mais les Tarnais avaient décidé de ne plus se contenter de contrer nos arguments. Sur les deux offensives répondant à nos essais, l’une aboutissait à une pénalité, l’autre manquait de plier le match, ce qui permettait à nos adversaires de rester plus avancés dans le programme. Pourtant, les occasions d’arracher la moyenne ne manquèrent pas à l’USAP : mais une pénalité lointaine rappelant les lacunes de l’USAP dans le jeu au pied long, une énième touche perdue et une énième maladresse confirmaient que notre équipe avait décidément trop manqué de rigueur et de régularité dans son travail pour espérer passer en classe supérieure au classement. Les Tarnais repartaient avec un succès qui, s’il était très largement nourri des fautes adverses, montrait une plus grande maîtrise collective, celle qui fait la différence entre une équipe habituée aux phases finales et une équipe en brouillon.

Avec ce nouvel échec, plus la peine de rêver à un quelconque prix d’excellence ou accessit cette saison. Pas la peine non plus de crier à la catastrophe et à faire de notre groupe un tas de cancres mal dirigés. L’USAP a montré sur ce match l’étendue de ses qualités et de ses limites, avec une volonté d’entreprendre et des capacités à réaliser des choses brillantes, mais avec un manque de maîtrise qui rappelle à la fois la fraîcheur des nouvelles notions qu’elle essaie d’intégrer, mais aussi l’usure physique et mentale d’un groupe sur la brèche depuis des semaines (ce qui rappelle l’exercice 2010-2011). On a vu, et on voit avec Montpellier, la différence avec des équipes homogènes et en place depuis plusieurs saisons. L’USAP est en reconstruction, on le sait, mais ses capacités et la passion nous rendent impatients. Elle a buté samedi sur ses limites du moment, mais a également beaucoup manqué de réussite. Reste à assurer cette 7e place qui peut valoir un précieux accessit européen, mais aussi à retrouver nos meilleurs ennemis toulousains, pour montrer que si cette équipe manque de rigueur et de densité à l’échelle d’une saison, elle peut rivaliser avec les meilleures bêtes à concours sur un match ! Reste à voir si elle a encore assez d’encre dans le stylo, mais on peut être sûr qu’elle ne manquera jamais de cœur, surtout si elle est poussée comme il se doit par ceux de ses supporters dans sa cathédrale !
 

Joan Combat

USAPiste balbutiant
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Un plaisir de lecture, comme toujours : intéressant, copieux, très bien écrit. Une copie de fort en thème ;-) :6775:
 

Carto

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Lecture agréable , réaliste , :bravo::bravo:
 
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