TROIS ANS HORS DES SIX, TROIS ANS DANS LES SIX
Le « SIX » du titre « TROIS ANS HORS DES SIX, TROIS ANS DANS LES SIX » n’est pas le « CAFE SIX », rendez-vous des supporters parisiens de l’USAP, lieu précieux où le supporter parisien de l’USAP est sûr de voir tous les matchs télévisés de l’USAP et où il est sûr de trouver d’autres amoureux de l’USAP avec qui parler de l’USAP avant, pendant, et après le match.
Le « SIX » du titre, c’est le « TOP6 », graal de la phase régulière du TOP14, synonyme de qualification pour la HCUP et synonyme de qualification pour la phase finale du TOP14.
En effet, avant ce Montpellier-USAP, 26e et dernier match de la phase régulière du TOP14, le supporter de l’USAP est confronté à ce cruel constat : pour la troisième saison consécutive, son équipe favorite ne va pas finir dans les six premiers et, pour la troisième saison consécutive, Montpellier, son adversaire du jour, dernier rival régional après la disparition de l’élite de Béziers et Narbonne, va finir dans les six premiers.
Un potentiel « 8e de finale » transformé en un match sans enjeu
Pour ce 26e et dernier match de la saison régulière de TOP14, nous, supporters de l’USAP, avions rêvé d’un « 8e de finale » explosif avec pour enjeu, pour chacune des deux équipes, une place dans les 6 premiers et une qualification pour les phases finales du TOP14.
Malheureusement, la défaite à domicile face à Castres, concurrent direct pour les 4e 5e et 6e places, et la défaite à l’extérieur chez le relégable Agen ont ruiné tous nos espoirs.
Ce potentiel « 8e de finale » s’est transformé en un match sans enjeu pour l’USAP, écartée des six premières places, et sans rival pour la 7e place, tandis que Montpellier, assuré de figurer dans les 6 premiers, affichait pour objectif, pour ce dernier match, le bonus offensif pour espérer terminer 4e et recevoir à domicile pour le barrage d’accession en ½ finale le week-end suivant.
Un match sans enjeu pour l’USAP mais une USAP décidée à vendre chèrement sa peau
Pour ce dernier match de la saison, l’USAP, privée de nombreux titulaires, se présentait avec une équipe mixte composée de titulaires, de remplaçants et de joueurs plus habitués à évoluer avec l’équipe Espoir (Bézian titularisé à l’aile de la 3e ligne ; Arnaudiès, Catala, Custoja alignés sur le banc des remplaçants).
Cette confrontation entre une équipe de Montpellier, résolue à obtenir le bonus offensif pour conquérir le droit de disputer le barrage à domicile, et une équipe de l’USAP disputant un match sans enjeu avec une équipe mixte, pouvait laisser craindre un match à sens unique et un cavalier seul des Montpelliérains.
Les premières minutes nous rassuraient avec une équipe de l’USAP appliquée et décidée à ne pas s’en laisser compter. Et s’il fallait une démonstration de plus que l’USAP n’était pas venue disputer un match de kermesse, la première mêlée apportait cette démonstration puisque la mêlée se terminait par un « échange d’amabilités » entre Castex, le pilier droit de l’USAP, et Nariashvili, le pilier gauche de Montpellier.
L’USAP, bien organisée en défense, résistait bien et Montpellier n’obtenait ses premiers points qu’au bout de dix minutes pour mener 3-0.
Montpellier impose sa puissance
Mais, au fil des minutes, Montpellier impose sa supériorité. La mêlée de l’USAP, comme trop souvent cette saison, est mise au supplice par la mêlée adverse. Les joueurs de Montpellier insistent là où ça fait mal, en multipliant les percussions autour des mêlées et des regroupements, et en redemandant des mêlées.
Cette domination est concrétisée, à la 22e minute, par un essai de pénalité accordé par l’arbitre à l’issue d’une série de mêlée aux 5 mètres où l’USAP est contrainte, à plusieurs reprises, à la faute pour ne pas encaisser un essai sur mêlée enfoncée.
Montpellier continue à dominer et à contraindre l’USAP à la faute, et un deuxième essai est rapidement marqué, cinq minutes après, par Montpellier qui, à la 27e minute, mène déjà 17-0 et 2 essais à zéro.
Kisi Pulu fait son entrée dès la 31e minute. Cela semble avoir des effets positifs puisque, suite à une nouvelle série de mêlées à cinq mètres de la ligne de sa ligne de but, l’USAP, jusque-là lourdement sanctionnée en mêlée, obtient sa première pénalité sur une mêlée. Mais, les joueurs de l’USAP sont trop souvent contraints à la faute par la domination montpelliéraine et, suite à une énième faute de l’USAP, Pulu récolte un carton jaune et ressort du terrain à la 35e, à peine 4 minutes après être entré.
Montpellier profite de suite de l’infériorité numérique de l’USAP et marque son troisième essai. A la 36e minute, Montpellier a déjà atteint son objectif de bonus offensif et mène 22-0 et trois essais à zéro.
Sur la sirène, David Mélé a une occasion d’ouvrir le score pour l’USAP mais sa pénalité des 22m en face passe malheureusement à côté.
La deuxième mi-temps commence comme la première a fini, Montpellier domine et, à la 49e minute, Montpellier marque un quatrième essai et mène 29-0 et quatre essais à zéro.
4 essais de l’USAP dans la dernière ½ heure
A ce moment, les supporters de l’USAP ont craint une déroute sans précédent.
Mais les joueurs de l’USAP eurent le mérite de ne pas baisser les bras et, dans une dernière ½ heure avec plus d’espace et des défenses moins resserrées, ils réussirent à marquer quatre essais pour finir le match sur un score de 50-22, et sept essais à trois.
Montpellier avait sauvegardé son bonus offensif (toutefois insuffisant, Castres ayant arraché le bonus défensif au Racing) et l’USAP avait sauvé l’honneur après avoir craint le pire.
L’impressionnante progression de Montpellier
Pour Montpellier, l’histoire se répète : pour la troisième saison consécutive, Montpellier termine dans les six premiers et, pour la troisième saison consécutive, Montpellier doit se déplacer pour disputer le barrage à l’extérieur contre la même équipe, Castres.
La progression de Montpellier est néanmoins impressionnante : en 2010, Montpellier était une équipe qui luttait pour la relégation ; dès la saison suivante, avec l’arrivée du tandem d’entraîneurs Béchu-Galthié, Montpellier s’est hissé jusqu’à la finale et, depuis, elle se maintient régulièrement dans les six premiers.
Dans son excellent livre « Confessionss d’un mercenaire kiwi », paru en 2007, John Daniell explique que, lorsqu’il a quitté l’USAP pour Montpellier en 2003, il a eu l’impression de passer d’un club avec une organisation très professionnelle à un club avec une organisation moins professionnalisée : il décrit Montpellier comme un club avec une organisation « gitanesque » ; un club jouant dans un stade « suranné », le stade Sabathé ; un club où les joueurs sont ballotés d’un terrain à l’autre pour les entraînements ; un club où les joueurs doivent se débrouiller eux-mêmes pour nettoyer leurs équipements.
En quelques années, Montpellier a beaucoup changé : Montpellier joue désormais dans le moderne stade Yves-du-Manoir, stade rempli de supporters encourageant Montpellier pour ce dernier match ; l’arrivée du tandem Béchu-Galthié a porté le club dans les six premiers du TOP14 ; l’arrivée du président Altrad a donné des moyens financiers plus importants à Montpellier et, après ce cycle de 3 ans dans les six premiers, Montpellier s’est lancé dans un recrutement, pour la saison 2013-2014, qui montre clairement une volonté de commencer un nouveau cycle pour encore franchir un nouveau seuil et rivaliser avec les meilleurs, Clermont, Toulon et Toulouse.
L’USAP : continuité d’un cycle hors des six premiers ou début d’un nouveau cycle ?
Si, pour Montpellier, ces trois saisons dans les six premiers semblent faire partie d’un même cycle, pour l’USAP, on veut croire que ces trois saisons hors des six premiers ne font pas partie d’un cycle homogène, synonyme d’un déclin du club, mais sont, plutôt, trois saisons très différentes dont la troisième pourrait être le début d’un nouveau cycle : la saison 2010-2011 était plutôt la fin d’un cycle de 4 saisons avec Jacques Brunel comme entraîneur ; la saison 2011-2012 fut une saison bien décevante avec un nouvel entraîneur, vite remercié, et des résultats et un jeu très décevants ; cette saison 2012-2013 ressemble plutôt à un début de nouveau cycle avec un nouveau trio d’entraîneur, un groupe renouvelé, et une volonté de faire évoluer le jeu de l’USAP.
Même si l’USAP termine pour la troisième fois consécutive hors des six premiers, il n’en reste pas moins qu’elle obtient son meilleur classement en TOP14 depuis trois saisons avec cette septième place qui lui permet d’espérer une qualification en HCUP pour la première fois depuis trois ans. En Amlin Cup aussi, même si la saison s’est terminée par une déception, les résultats sont nettement meilleurs que ceux de la saison dernière.
3 vœux pour l’USAP
Maintenant que la saison de TOP14 est finie pour l’USAP, il nous reste à tourner nos yeux vers Dublin le 17 mai pour espérer une victoire du Leinster qui qualifierait l’USAP pour la HCUP 2013-2014.
Il nous reste aussi à tourner nos yeux vers les résultats des équipes de jeunes de l’USAP : ce même week-end où l’USAP disputait son dernier match de TOP14, les juniors Reichel et Crabos ainsi que les cadets Alarmecery disputaient victorieusement leurs 1/8e de finale et se qualifiaient pour les 1/4 de finale.
On suivra avec intérêt leur parcours, ils symbolisent ce dont nous rêvons pour l’USAP : rester une des 3 seules équipes à ne pas avoir quitter l’élite ; retrouver une place dans les six premiers du championnat ; mais aussi, rester un club formateur qui offre aux meilleurs joueurs du département la possibilité de se confronter aux meilleurs de leur catégorie d’âge et l'opportunité de rejoindre un jour l’élite.