Pro D2 - L’Usap a-t-elle lancé sa saison ?
Emilien Vicens
il y a 10 minutes
PRO D2 - Victorieux à Carcassonne, et forts de deux succès en trois matches, les Catalans ont enclenché une dynamique positive. Mais leur saison est-elle pour autant lancée, alors que le jeu déployé par les Sang et Or souffrent encore de plusieurs carences ? Les réceptions de Mont-de-Marsan puis Grenoble s’annoncent révélatrices.
Les débuts de saison se suivent et ne se ressemblent pas tout à fait du côté de
Perpignan. L’an passé à la même époque, l’Usap ne parvenait toujours pas à trouver son rythme de croisière, freinée par un premier succès à l’extérieur long à se dessiner ainsi qu’une indiscipline chronique et handicapante. Cette fois, les Sang et Or ont rapidement débloqué leur compteur de victoire hors de leurs bases. Pour autant, la performance réalisée à Carcassonne (23-26) n’occulte pas les nouvelles carences du collectif catalan, et n’est en aucun cas un gage de réussite pour la suite de la saison. À l’aube de deux matchs consécutifs à domicile (Stade Montois puis Grenoble, NDLR), les Roussillonnais sont en quête de confirmation. «
Carcassonne sera réellement notre première victoire à l’extérieur que si on arrive à s’imposer à la maison, samedi. On a fait 50% du chemin, il faut gagner Mont-de-Marsan », prévient d’emblée
Patrick Arlettaz. «
Sans manquer de respect à Carcassonne, Mont-de-Marsan c’est le niveau au-dessus. Il y a des gros joueurs, ils savent jouer aussi bien avec les avants que les trois-quarts. Ça va être le plus gros match que l’on ait eu sur ce début de saison », poursuit Lucas Bachelier. «
On l’a vu la saison dernière, l’Usap est une équipe qui met un peu de temps à démarrer. On a eu pas mal de changements dans l’effectif. Il est clair qu’enchaîner les matches et les victoires peut nous faire du bien. C’est un premier moment charnière. Cela nous permettrait de pointer le bout du nez en haut du classement et de montrer aux autres clubs que l’Usap est bien là. Ce match pourrait aussi faire taire les critiques sur pas mal de points », espère de son côté Quentin Walcker.
Conquête et soutiens offensifs, les grands chantiers
Les critiques justement. Si sur un plan comptable, les coéquipiers de
Damien Chouly n’ont pas grand-chose à se reprocher, hormis un ou deux points de bonus laissés en route, ces derniers ont révélé plusieurs défaillances au cours des premières journées. Inconstante, l’Usap est surtout malmenée devant. Tour à tour, la formation catalane a souffert d’un manque de soutiens offensifs au sol puis d’une conquête, mêlée et touche confondues, très fébrile. «
J’entends les critiques. Les défaillances, elles sont là. On a des yeux, des ressentis. On le sait. Les critiques nous font avancer. On a du boulot », assure Quentin Walcker. «
La conquête n’a pas marché ce coup-ci, elle a marché face à Biarritz. Sur les premiers matches, les rucks étaient catastrophiques, puis contre Carcassonne c’était beaucoup mieux. Je pense que c’est le temps que tout le monde se règle et remette la tête dans le droit chemin, que l’on apprenne de nos erreurs. La conquête, c’est aléatoire, c’est un travail de groupe. Il faut une osmose, c’est en train de prendre », assure le pilier gauche. Malgré plusieurs points d’interrogation, les 240 minutes disputées depuis le début de la saison ne permettent pas d’établir un premier bilan fiable. L’inquiétude n’est pas encore à l’ordre du jour au sein du staff sang et or. «
C’est pas de l’inquiétude, mais on a pris conscience de ces difficultés. Le fait d’avoir gagné à Carcassonne ne gomme pas tout, et je crois que nous avons été lucides dès le coup de sifflet final. On ne gagnera pas beaucoup de matchs comme ça, il nous faut une conquête solide », explique sereinement Patrick Arlettaz. «
C’est compliqué de tout mettre bout à bout, et c’est pour ça que l’on souhaite enchaîner le plus de matches possibles. Pour l’instant, nous n’avons pas été capables de combiner une conquête forte et une conservation efficace. Force est de constater qu’il nous faut de la continuité. Une fois que ce sera le cas, on pourra greffer tout le reste. Si on veut exister et jouer les premiers rôles de ce championnat, il faut tout. On voit bien à quel point la concurrence est féroce. Dès que l’on s’oublie un peu, on est très vite punit », poursuit l’entraîneur usapiste.
La jeunesse, renfort attendu et déjà décisif
Au rayon des satisfactions, Ben
Volavola semble avoir mis tout le monde d’accord le week-end dernier contre l’USC. Avec 21 points inscrits et un sans-faute face aux perches, l’international fidjien apporte déjà une plus-value, aussi bien à l’ouverture qu’en second centre. Mais l’ancien joueur du
Racing 92 n’est pas le seul à répondre présent. Comme depuis plusieurs années, Perpignan s’appuie sur un large contingent de jeunes joueurs. Huit d’entre eux ont moins de 22 ans et ont déjà été utilisés sur les trois premières rencontres de la saison : Akato Fakatika (pilier, 19 ans), Sacha Lotrian (pilier, 20 ans), Vakhtang Jintcharadze (pilier, 20 ans), Matteo Rodor (ouverture, 20 ans), Melvyn Jaminet (arrière, 21 ans), Lucas Velarte (talonneur, 22 ans), Alban Roussel (deuxième ligne, 22 ans), Lucas
Dubois(ailier, 22 ans). «
Sincèrement, leur niveau pas mal du tout. Pas beaucoup d’équipes de Pro D2 se permettent de faire ça. On n’est pas au top, tous, mais en attendant, ils répondent présents. On dit qu’un joueur de première ligne acquiert sa maturité à 28-30 ans… Imaginez la marge de progression qu’ils ont, et que j’aie aussi. Et déjà de voir leur niveau aujourd’hui, c’est respectable », souligne Quentin Walcker. «
L’Usap est un club où la formation est importante. Tous les ans, on a des jeunes qui ne sont pas trop attendus et qui, au final, tirent l’équipe vers le haut. Cette saison, c’est surtout en première ligne. Ils pointent le bout de leur nez, avec leur insouciance. Ils ont fait des super matches jusqu’ici. On compte sur eux cette saison », conclut
Tom Écochard. Cadre de l’effectif sang et or aujourd’hui, le demi-de-mêlée est lui aussi passé par la formation catalane. Il fut lancé très tôt dans le grand bain du Top 14, en 2012, deux semaines seulement après avoir soufflé ses vingt bougies. Presque une décennie plus tard, l’Usap est toujours portée par sa jeunesse, aussi précoce que talentueuse. Aussi essentielle que les Pujol,
Chateau,
Acebes, Chouly et autres patrons du collectif perpignanais. Un groupe qui monte en puissance, doucement mais sûrement, à l’aube de deux réceptions importantes. Pour lancer définitivement la saison 2020-2021.