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La défense de l’USAP au révélateur toulonnais
TOP 14 - Premier gros test pour les Catalans samedi soir contre Toulon à Aimé-Giral (21h). Corrigée la semaine dernière à Lyon (47-3), c’est avec l’avant-dernière défense du championnat que l’USAP s’apprête à recevoir un candidat au top 6.
Ambiance détendue mais sérieuse, jeudi matin au Parc des sports de Perpignan. Le lourd revers encaissé au Matmut Stadium de Gerland contre Lyon est désormais loin derrière. D’ailleurs, il n’a pas vraiment l’air d’avoir plongé l’USAP dans le doute.
Dans le Rhône, Patrick Arlettaz a pris le soin d’effectuer une large rotation pour permettre à plusieurs cadres de se reposer, comme Melvyn Jaminet. Avec treize changements par rapport à l’équipe qui s’est imposée face à Biarritz le 11 septembre (33-20), difficile de tirer des enseignements de ce déplacement qui ne faisait pas partie des priorités du staff catalan. Mais à la sortie, l’addition est lourde pour l’USAP.
“Vu l’engagement des mecs, le score est dur” concède le pilier Arthur Joly.
Treizième défense du championnat
En deux déplacements, à Brive et Lyon, Perpignan a encaissé 83 points et 10 essais. Treizième défense du championnat, juste devant le Stade Français, l’USAP va devoir sortir les barbelés samedi soir contre une équipe toulonnaise qui s’est enfin libérée contre ces mêmes Parisiens (38-5), dimanche soir à Mayol. Si les deux premiers déplacements se sont soldés par deux lourdes défaites, Perpignan a présenté un autre visage, notamment en défense, contre Biarritz à domicile malgré deux essais encaissés.
Une première référence qui permet aux Catalans d’avoir une bonne base de travail.
“On prend des points trop facilement sur des petits détails, des oublis, un mauvais placement. Ce sont des petites fautes rédhibitoires. Mais on l’a travaillé toute la semaine. Il faut qu’on soit plus précis dans les zones de marque, en attaque comme en défense. C’est ce qui nous manque à l’heure actuelle pour nous mettre en confiance et faire douter l’adversaire” reconnaît le manager Patrick Arlettaz.
Pour l’expérimenté pilier Arthur Joly, arrivé cet été en provenance du Stade Rochelais, ces lacunes défensives pourraient s’expliquer par un manque d’automatismes :
“A Lyon, le score est lourd par rapport à l’engagement qu’ont mis les mecs. Le système défensif est bon, c’est le même que l’an dernier. Mais ce n’est que le quatrième match et peut-être que nous, les nouveaux, n’avons pas encore bien tout assimilé”.
Contre Toulon, la défense catalane passera un véritable test grandeur nature, dans la cour des grands. Malgré un début de saison difficile, les joueurs de Patrice Collazo ont débloqué la machine contre le Stade Français avec cinq essais à la clé et le bonus offensif. Face à la puissance, la densité et la vitesse des Varois, Perpignan sait à quoi s’attendre pour ce premier gros morceau.
“C’est une grosse artillerie qui va vouloir faire une grosse entame. Ce sera dur physiquement. Il ne va pas falloir être timide. Il faut se lâcher dans ce championnat” prévient Arlettaz.
Toulon puis Pau, deux réceptions importantes pour accrocher le bon wagon
Douzièmes, les Catalans abordent deux réceptions qui vont dessiner les contours de leur saison. Un mini-bloc dans le bloc si l’on peut dire, expliquant les choix de rotation pris par le staff sang et or à Lyon. L’objectif est clair :
“marquer notre territoire à la maison, dixit le manager.
On compte sur notre fraîcheur. Il faut tout mettre de notre côté pour avoir un résultat positif samedi contre Toulon. Et le staff a jugé que c’était le meilleur moyen de procéder comme ça”. Interdiction en revanche de parler de tournant décisif pour Arthur Joly, qui devrait retrouver sa place dans le groupe ce week-end :
“C’est un match important. Un tournant ? Non. Si c’est déjà un tournant à la quatrième journée, ça va être long”.
L’USAP le sait depuis le jour où elle a soulevé son bouclier de Champion de Pro D2 la saison dernière : son retour dans l’élite du rugby professionnel se cantonnera à une lutte à distance pour sa survie. Et engranger cette confiance qui manque encore est primordiale avant de recevoir la Section Paloise, concurrent direct pour le maintien, le 2 octobre. Pour cela, un succès contre Toulon ne serait pas de trop.
Si les Catalans ne veulent pas rater le coche, ils sont donc condamnés à réaliser un “exploit” comme le souligne Patrick Arlettaz qui pèse ses mots :
“Gagner contre Biarritz, c’est normal mais encore fallait-il le faire. Contre Toulon, ce sera un exploit. On a un des plus petits budgets de Top 14. Ça ne veut pas dire que c’est impossible et on a envie de le réaliser. Et ça ne s’arrête pas là, il faudra en faire plusieurs. C’est notre lot pour cette saison”.
Malgré deux lourdes défaites mais un succès prometteur sur les Basques, l’USAP reste lucide. Mais elle a surtout envie de bien faire au stade Aimé Giral et d’offrir à ses supporters ce premier “exploit” pour se donner de l’air.