Ce matin, on a entendu une nouvelle fois le "journaliste" Eric Brunet vitupérer contre les Grecs qui "ont emprunté des centaines de milliards à l'Europe" et "ne payent pas d'impôt".
De tels raccourcis à une heure de si grande écoute radiophonique sont inadmissibles. Il n'est pas interdit à Brunet d'être plus précis :
- les Grecs ont une TVA beaucoup plus faible que dans la moyenne des autres pays européens, certes ;
- en revanche, les salariés grecs payent l'impôt sur le revenu. Sur les tranches les plus basses, le taux d'imposition était même, jusqu'en 2013 (pas vu les taux en 2014), plus élevé qu'en France.
Et encore une fois, les contribuables européens "payent pour la Grèce" (et encore, une faillite d'Athènes coûterait seulement 8 euros à chaque français selon l'économiste Jacques Littauer) parce que les institutions européennes ont accepté de remplacer les banques en tant que créanciers.
Il est par ailleurs amusant d'entendre M. Juncker donner des leçons d'orthodoxie financière à tout le Sud de l'Europe, lui qui a travaillé pendant des décennies au Luxembourg, l'une des plus grandes lessiveuses d'argent sale du continent.
Tsipras n'a fait que respecter ses engagements de campagne électorale (et encore, il a fait des concessions en faveur des créanciers). Son tort est d'avoir cherché à orienter son peuple en faveur du "non", alors qu'il aurait dû expliquer de la manière la plus neutre possible les conséquences du "oui" comme du "non".