ça se confirme !!!
Les internationaux du Pacifique victimes de chantage ?
Selon une enquête publiée dans The Independent, certains clubs européens feraient du chantage à leurs internationaux venus du Pacifique pour les inciter à ne pas jouer en sélection. Le Racing-Métro se trouve notamment au cœur des accusations.
Coup de tonnerre dans le monde de l’Ovalie. Parue dans les colonnes de The Independent, une longue enquête secoue le rugby international. Dans l’article en question, un chantage mis en place par les clubs européens pour retenir leurs internationaux issus des sélections du Pacifique est évoqué. Certains proposeraient de l’argent à leurs joueurs pour les inciter à refuser une convocation en équipe nationale, notamment lors de la dernière Coupe du monde. Au cœur des accusations du quotidien anglais se trouve le Racing-Métro, suite aux déclarations de Simon Mannix. Entraîneur des arrières pendant quatre saisons avant d’être viré en novembre 2011, le Néo-Zélandais pointe du doigt son ancien club. « Le Racing-Métro avait des Fidjiens (Sireli Bobo, Jone Qovu, Josh Matavesi) qui ont refusé d’aller à la Coupe du monde… parce que le club leur donnait un chèque s’ils restaient à Paris. » Au moments de faits, les joueurs avaient évoqué des « raisons personnelles » pour justifier leur décision. Invité à réagir, Jacky Lorenzetti a nié en bloc avoir enfreint les règlements de l’IRB, qui obligent les clubs à libérer leurs employés sur les périodes internationales.
Dans les textes officiels, il est également précisé qu’il est interdit d’inciter, de quelque manière que ce soit, les joueurs à refuser une convocation. Selon Damien Hopley, président de l’association internationale des joueurs de rugby (IRPA), l’IRB serait pourtant au courant de certains agissements. « Elle connaît cette pratique, indique-t-il. C’est impératif que la Coupe du monde soit représenté par les meilleurs joueurs contre les meilleurs. Nous sommes impatients de recevoir une réponse formelle à un problème qui menace l’intégrité de cette compétition fantastique. » Ancien international fidjien, Nicky Little confirme le « chantage » dans lequel sont impliqués certains internationaux. Passé par Dax, les Saracens, Padoue ou encore Bath, il a beaucoup bourlingué en Europe et lui aussi accuse les clubs. « Depuis de nombreuses saisons, les joueurs évoluant en Europe ont été victimes de chantage pour ne pas jouer pour leur pays, ou devaient payer quand ils étaient avec leur équipe nationale. »
Directeur exécutif de l’IRPA, Rob Nichol confirme que ce problème doit être résolu au plus vite pour ne pas nuire au rugby international. « Nous avons pris connaissance de plusieurs situations où ce genre de choses s’est passé mais les joueurs concernés n’ont pas voulu prendre les mesures nécessaires. Si les clubs peuvent passer outre le règlement, ils le feront. » Outre le cas des Fidjiens du Racing, celui de Samu Manoa filtre dans les colonnes de The Indepdendant. Selon Eddie O’Sullivan, le sélectionneur des Etats-Unis, le deuxième ligne de Northampton, tonguien d’origine mais éligible avec les Eagles, disposerait dans son contrat d’une clause lui interdisant de jouer en sélection. Ce que les Saints démentent. « C’était le choix de Samu de ne pas aller en Nouvelle-Zélande avec les Etats-Unis », répond un porte-parole du club. Il n’en reste pas moins que le pavé dans la mare lancé par le quotidien anglais risque de faire des remous dans les prochains mois.