A Argenteuil, une femme voilée disant avoir été frappée par deux hommes jeudi a porté plainte vendredi sans parler d'agression à caractère raciste. Un rassemblement contre "l'islamophobie" a donné lieu à de fortes tensions devant la mairie.
C'est une histoire au scénario encore imprécis. A Argenteuil, une femme voilée disant avoir été frappée par deux hommes jeudi a porté plainte vendredi sans toutefois évoquer de caractère raciste à l'agression, ce qui a pourtant suscité une vive émotion dans la communauté musulmane de la ville et donné lieu à un rassemblement contre l'islamophobie dans la même journée.
La jeune femme de 21 ans a été entendue en fin de matinée par les enquêteurs, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier. Elle "a raconté avoir été agressée jeudi vers 10H30 par deux individus, juste après s'être entretenue au téléphone avec sa mère", a-t-il expliqué. Elle a précisé que ses agresseurs lui avaient "arraché son voile" et avaient coupé un bout de son vêtement, avant de prendre la fuite. "L'un d'entre eux lui a alors donné un coup de pied à la hanche", a-t-il ajouté.
Incohérences et divergences dans les discours
Au départ, la version de jeudi était quelque peu différente. Le jour de son agression présumée, la jeune femme avait expliqué avoir reçu des coups de pieds au ventre alors qu'elle était enceinte, selon une source policière citée par l'AFP jeudi. Autre incohérence. La veille, le parquet de Pontoise avait précisé qu'elle se "trouvait avec son compagnon". Le lendemain, M. Jannier déclare que la jeune femme se trouvait seule au moment des faits.
Les policiers ont aussi relevé "d'importantes divergences" sur la description des agresseurs. Son entourage avait décrit la veille des hommes au crâne rasé. Plus précis, Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie, qui s'était exprimé jeudi sur cette affaire, avait même déclaré qu'il s'agissait de "deux skins". Et aujourd'hui, "elle n'a pas parlé de skinheads", a précisé le procureur. "Au départ, elle a pensé qu'ils voulaient lui voler son téléphone", a dit le procureur. "Il n'y a pas eu de propos islamophobes, de propos en lien avec sa religion au vu de son profil vestimentaire", a-t-il ajouté. "Aucun témoin" de la scène "ne s'est à ce stade manifesté", a précisé le procureur, affirmant que l'enquête se poursuivait sur les circonstances de l'agression.
Rassemblement pour dénoncer un climat d'islamophobie
A l'appel d'associations et de collectifs d'habitants, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vendredi pour dénoncer un climat d''islamophobie", lors d'une manifestation émaillée d'incidents. "Les agressions islamophobes se succèdent et les politiques regardent ailleurs", a dénoncé devant la foule Abdelaziz Chaambi, président de la coordination contre le racisme et l'islamophobie (CRI), association défendue aussi par Me Hosni Maati.
Dans ce climat tendu, des altercations verbales ont également éclaté entre les manifestants, certains menaçant de se rendre devant le commissariat d'Argenteuil pour manifester leur colère. "Je vous demande de rester calme. Calmez-vous s'il vous plaît", a imploré un homme qui s'est présenté comme le père de la jeune fille agressée jeudi. "Ne leur laissons pas l'occasion de nous prendre pour des sauvages", a-t-il ajouté.
Le maire dénonce toute tentative de "récupération"
Parmi les manifestants se trouvaient de nombreux jeunes musulmans traditionalistes, portant de longues barbes, et des femmes voilées. Le député-maire socialiste de la ville, Philippe Doucet, a été hué et visé par des jets de projectiles en papier alors qu'il tentait de s'adresser aux manifestants et des altercations ont éclaté aussi entre manifestants. M. Doucet a dénoncé toute tentative de "récupération" et d'"instrumentalisation". "Il y avait 500 personnes, dont plus de la moitié n'étaient pas d'Argenteuil", a-t-il affirmé, évoquant des gens venus de "Lyon", "Bondy" ou "Mantes-la-Jolie". "La municipalité ne laissera pas importer la violence, d'où qu'elle vienne", a-t-il ajouté.
Ce n'est pas la première histoire du genre. Cette agression présumée intervient près de trois semaines après celle d'une autre femme voilée et deux jours après des affrontements entre policiers et habitants à la suite d'un contrôle d'une femme portant le voile intégral islamique.
Elle n' a eu aucune sanction est en plus elle va manifester contre l'islamophobie en voile intégrale...ont va chez ont doit vivre comme eux ( normal ) mais chez nous ont doit encore vivre comme eux ?!? BREF VIVE LA FRANCE !!!!!!!