Débat : Joseph Pascot et le mur des légendes

[9catalan]

Une petite bio sous la brique? Ça risque de faire petit. Je plaisante.

Plus sérieusement c’est un débat presque philosophique qui revient régulièrement avec d’autres thématiques (affaires Polensky, Depardieu, etc…) mais peut-on séparer l’œuvre de l’artiste, de l’Homme (avec un grand H)? Ici peut-on séparer la carrière rugbystique de Pascot de la carrière politique? Choix cornélien.

Moi je crois que cela dépend du crime, déja. On ne compare pas un cleptomane et un crime contre l'humanité. Ensuite, on peut juger l'homme, juger l'artiste, mais ne pas se priver de l'oeuvre. Personnellement, je ne m'empecherais pas de regarder les films de Depardieu ancien. Enfin c'est un cas épineux car il est pour l'instant présumé innocent. Mais, la question pourrait se poser pour aller voir un concert récent de Bertrand Cantat par exemple. Pour moi l'ordre a une importance. Car moi, ce que je rejette quand je rejette finalement, ce n'est pas une oeuvre. C'est le regard de la société sur cette ouvre. Le fait que que l'on puisse négliger quelque chose, l'oublier sciemment. Un peu comme mon débat avec Blutch. Venir cracher sur ce que Tisley a fait avant son méfait me parait injustifié. Et c'est là que le la sensibilité de chacun rendre en jeu.

Pour moi, Joseph Pascot n'était pas un nazi quand il a joué pour l'USAP. Il ne faut pas oublier que la période était sombre. Alors attention, je ne justifie ni ne défend aucune collaboration. D'après mes recherches, Joseph Pascot n'a pas organisé de massacres. On ne parle pas de rené Bousquet où de Brasillach. Il ne faut pas oublier que Mitterand aussi a été ministre sous vichy.

Je ne pense que cet homme soit un grand homme. Il a apparement su justifier d'acte de résistance pour annuler sa condamnation de 5 ans d'interdiction de droit civique. On peut en conclure que il n'a pas été jugé responsable de gravité particulière avec une condamnation si légère. Et que donc il a été reconnu au moins plus ou mois résistant.

Je considère donc pour mon opinion que Joseph Pascot n'est pas un monstre. Peut être un salopard, mais pas reconnu pour des actes monstrueux.

Je considère donc que d'enlever sa plaque n'aurait pas de sens. Il a fait partie de l'histoire de l'USAP et de la France. Pas l'histoire dont on est le plus fier.

Donc pour moi, je ne sais pas si Joseph Pascot mérite sa plaque sur le mur. Mais une fois que elle y est je ne vois pas d'arguments pour l'enlever.

 

[Michel Mitchell]

Vous vous plantez complètement sur ce Joseph Pascot. Je connais un mec qui connaît une meuf qui est pote avec le patron d'une meuf dont le beau frère est le commercial Nissan de chez Groupe Maurin automobiles.
Et ce Joseph Pascot est le seul qui a réussi à vendre le seul exemplaire du break Nissan Tino d'Occitanie.

Depuis, le mec est une légende dans le milieu.

 

[Jean catalan a chaville]

D’accord avec @Quin desgaï, c’était une période trouble de l’histoire de France et juger aujourd’hui ça n’a pas de sens, déplus le gus était commissaire au sport il savait sûrement les actions entreprises par son gouvernement et les cautionnait mais c’est pas non plus Darnand, Henriot ou Laval. Je pense que l’enlever aujourd’hui ça n’a pas de sens et ça s’inscrit plus dans une démarche puritaine à la con un peu comme Lyautey et cie.

 

[nunu66]

Je profite d'un débat sur le mur des légendes pour une question plus légère.
J'ai vu en passant qu'il y a des briques barrés en noir. Je me suis pas attardé sur les noms. Mais est-ce qu'il s'agit svp de personnes décédées ?

 

[Magicmany10]

Ouvrir ce genre de débat sur le forum de l’usap c’est un peu comme inviter un Bernard Pivot au club Dorothée dans les années 90.
Au mieux ça peut faire rire 5 minutes.

La prochaine fois, lançons un débat sur la période révolutionnaire, la marseillaise et le sort réservé à ce pauvre Louis XVI.
Ça devrait être intéressant et animé.

 

[Kyb]

Chacun.e verra midi à sa porte quant à la question que vous soulevez, je crois, de façon appropriée, @jfm66
Comme vous l'approchez, il s'agit d'une question peut-être philosophique, mais d'abord étique et mémorielle.
Inscrire JPascot sur le Mur, c'est faire acte histoire d'une part, de mémoire d'autre part. Ce qui me gène émane de la seconde et rejoint ce qui est dit précédemment quant à la partition identitaire des individus. Peut-on acclamer un cinéaste condamné pour viol ? Ici, peut-on faire (bonne) mémoire d'un condamné (je connais mal sa biographie et son casier judiciaire, mais Bruno Ontoniente m'en a aussi parlé plusieurs fois, par exemple) ? Et à comparer, le nom de Gilbert Brutus figure-t-il sur notre mur, l'un des artisans du club et du sport dans le Roussillon et en France, mort dans les prisons du pouvoir auquel appartenait et que soutenait JPascot ?
Alors il ne s'agit pas, comme l'écrivait par exemple Paul Ricœur, de juger tout un chacun au nom d'une interprétation ou d'une prise de partie dans l'Histoire. Car cette subjectivité fondamentale serait alors seulement de la Mémoire. Mais plutôt et justement de faire un travail de mémoire, en rappelant comme vous le soulevez adroitement je crois, @jfm66 , les rôles et le déshonneur profond jusqu'à en être condamné en justice par ses contemporains, de JPascot. Côté Usap, la communication focalisée sur l'apparition de ce Mur il y a quelques années, mélange de monument (étymologie du terme liée à la mémoire) et de financement participatif public, m'a toujours assez étonné jusque dans le dépôt de gerbes par les représentants des institutions politiques...
Ou comment le club a changé de couleur politique ? Ou serait-ce encore et plutôt l'inverse : le club en vitrine des diversités et versatilités politiques du bassin nord-catalan et des époques ?

 

[chris6674]

Juger nos anciens et cette époque avec autant de facilité et d'idées reçu me deconcerte.

Bien au chaud, en 2024, loin de la Russie où Navaly vient de mourir, de l'Iran, de la Chine, je suis d'accord pour que l'on enlève la pierre de Joseph Pascot, que l'on déboulonne Poutine, Xi Jinping, Ebrahim Raissi, ...... .

 

[Undelraco]

D’accord avec @Quin desgaï, c’était une période trouble de l’histoire de France et juger aujourd’hui ça n’a pas de sens, déplus le gus était commissaire au sport il savait sûrement les actions entreprises par son gouvernement et les cautionnait mais c’est pas non plus Darnand, Henriot ou Laval. Je pense que l’enlever aujourd’hui ça n’a pas de sens et ça s’inscrit plus dans une démarche puritaine à la con un peu comme Lyautey et cie.

Justement parce que la période était trouble, elle a permis de dégager des gens bien d'un coté et de parfaits salauds et tout une série de positions intermédiaires qui ont pu varier avec le temps.

Le trouble de la période doit rendre prudent avec la reconnaissance publique a pu débaptiser des rues, des bâtiments, des universités ou des amphis (et bien d'autres lieux) parce qu'ils portaient le nom de personnes plus que compromises dans ou avec le régime de Vichy.

Le trouble de la période et les divers rebondissements intervenus entre 40 et 44 incitent par contre à la nuance donc plutôt à éclairer le public sur les aspects blancs mais aussi le coté noir. Pascot a été frappé de 5 ans d'indignité nationale mais acquitté pour faits de résistance (et/ou soutiens chez les résistants). Il n'a pas participé au génocide ni a la traque des résistants. Il n'a pas de sang sur les mains.

Par contre il a servi Vichy et Pétain avec et à la suite de Borotra. Il a approuvé longtemps l'occupation et la collaboration et de sa place réglé des comptes en interdisant le XIII et quelques autres disciplines (ce qui est un peu gênant au moment où la hache de guerre est enterrée avec les Dragons).

Mais la question n'est pas facile. Les ministères sont assez embêtés puisque certains ont leur mur de ministres précédents et qu'à la Justice le portrait de Laval n'est pas si loin de celui de Badinter.

Peut être faut il des QR codes sur les murs de brique de l'USAP expliquant qui était la personne et le joueur et donc pas que pour Pascot.