C'est dans l'Indep:
Rendez-vous avait été pris hier midi à la brasserie d’Aimé- Giral. Mais point de Joseph Carlisle à l’horizon. Une faute de goût inhabituelle pour le demi d’ouverture anglais, arrivé à l’USAP début janvier en tant que joker médical, exempt de tous reproches jusqu’à maintenant et encensé pour sa prestation de dimanche dernier contre Agen (37-20). Pendant ce temps-là, Enzo Selponi s’offrait en solitaire une séance de rab sur la pelouse d’Aimé-Giral. Victime d’une fracture du péroné le 2 décembre contre Narbonne (66-13), l’autre N.10 des sang et or est attendu en pleine forme à l’aube du dernier bloc de la saison. Carlisle-Selponi : un match dans le match qui devrait animer le money-time des Catalans. « Ils ont deux profils différents, c’est intéressant car ce poste est très important dans notre organisation. Le N.9 est responsable du rythme, le N.10 est en charge des options de jeu », détaille l’entraîneur Patrick Arlettaz. Évacuons d’emblée tout fantasme naissant : la concurrence entre les deux hommes s’arrêtera en mai. Et l’USAP, par la voix d’Arlettaz, l’assume complètement. Un : le recrutement est bouclé à ce poste avec l’arrivée l’an prochain du Lyonnais Jacques-Louis Potgieter (32 ans, 1,78 m, 89 kg), qui rejoindra Selponi et Romuald Séguy, sous contrat jusqu’en 2019. Deux : le club n’a pas l’argent pour s’offrir quatre ouvreurs. Trois : le staff n’oublie pas combien Selponi s’est montré précieux dans la reconquête de l’USAP cet automne. Le dé- bat est donc clos. ■ L’occasion fait le larron Mais en attendant de filer à l’anglaise, Joe Carlisle (30 ans, 1,88 m, 84 kg) fait plus que dépanner. À la grande satisfaction « d’Arlette » : « Joe est une très bonne surprise. Sincèrement, dès sa première semaine avec nous, j’ai été étonné par sa capacité à comprendre ce qu’on attendait de lui dans notre système de jeu. Pour un mec parachuté, il s’est immédiatement fondu dans le projet et n’a jamais été largué. » L’occasion a fait le larron. Profitant de la faillite des London Welsh (deuxième division anglaise), l’USAP a jeté son dévolu sur Carlisle, titularisé dès son arrivée à Mont-de-Marsan le 7 janvier et désormais pierre angulaire de l’équipe depuis six matches. Auteur de 17 points contre Agen, redoutable d’efficacité dans l’alternance piedmain, l’Anglais a imposé son style et comblé certaines lacunes du jeu catalan. Arlettaz entre dans les détails : « Vous seriez surpris des statistiques. Dimanche, Carlisle a joué sept ballons à la main et trois au pied. C’est déséquilibré au profit du jeu à la main, tant mieux, c’est ce que je veux. En revanche, là ou il marque les esprits, c’est qu’il est très cohérent et efficace dans son jeu au pied. Selponi, qui est joueur dans l’âme, doit apprendre cette justesse-là. » On connaît le dicton : abondance de biens ne nuit pas. Vincent Couture