Médisant le gars, petit rappel :
TOP 14 - Président emblématique de l'Usap dans les années 2000 et jusqu'à son éviction, en 2007, Marcel Dagrenat s'exprime longuement, ce vendredi dans les colonnes de Midi Olympique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a rien perdu de son sens de la formule.
En donnant ce vendredi la parole à Marcel Dagrenat, c'est une boîte à madeleines, de Proust donc, que
Midi Olympique a offert aux supporters catalans. Son nom n'évoque pas directement le titre de 2009, décroché sous la présidence de Paul
Goze. Beaucoup d'aficionados sang et or n'oublient pourtant pas Dagrenat et l'associent au souvenir de ce dernier sacre de l'Usap.
Depuis son départ de la présidence perpignanaise, Dagrenat se fait pourtant discret. "
Je suis désormais retraité mais je m'occupe tout de même de mes affaires. De l'immobilier, essentiellement. Je m'occupe aussi de ma famille et je voyage. Je vis toujours dans la banlieue de Perpignan." Une fois prises les nouvelles, Dagrenat entre dans le vif du sujet, dans un long entretien qu'il accorde ce vendredi à
Midi Olympique. Et il n'a rien perdu de son mordant.
" Chapeau ! Quatre après, on était en Pro D2 avec un gros déficit"
L'économie du rugby ? Parlons-en...
"On offre actuellement des salaires qui n'ont rien à voir avec l'économie du rugby. Mais à mon époque, ça commençait déjà. Un jour, j'ai reçu un pilier qui était un troisième choix à son poste. Le genre de gars qui n'aurait joué qu'en cas d'épidémie. Je lui avais proposé 8000 euros par mois. Vous savez ce qu'il m'a répondu ? "Tu te fous de ma gueule ?" Cette scène m'a toujours marqué. 8000 euros, c'est sept fois le Smic et c'était un gars qui écrivait "papa" avec trois "P" qui me disait ça."
C'est sur ce ton franc, direct, parfois cinglant que Dagrenat ouvre la boîte de ses anecdotes qui convoquent, inévitablement, les souvenirs d'un grand Usap. Jusqu'au titre de 2009, auquel il n'est pourtant directement lié. Mis en minorité par ses co-actionnaires et écarté en 2007 de la présidence, il revendique pourtant une petite paternité dans l'obtention de ce bouclier. Un rien amer...
"En partant, je leur ai laissé un budget, un effectif et un entraîneur. Ils ont rajouté Dan Carter, c'est vrai." Un recrutement suivi d'un titre. Mais pas sans revers à la médaille, toujours selon Dagrenat.
"J'aurais rêvé de faire ce recrutement mais je pense que l'Usap n'en avait pas les moyens. Quand Paul Goze a réussi ce coup, j'ai dit : "Chapeau !" Quatre après, on était en Pro D2 avec un gros déficit."