Hakatalan
USAPiste sérieux
42)
https://www.lindependant.fr/2018/05/01/usap-grenoble-une-demie-a-digerer,3983953.php
Les Catalans ont puisé dans leurs réserves mentales pour vaincre le Stade Montois en demi-finale.
Une première fois, ça ne s’oublie pas. Si l’extase est au rendez-vous, ce peut même être un moteur pour la vie. Et comme l’appétit vient en mangeant... La métaphore amoureuse, loin d’être fortuite, exprime à merveille le maelström d’émotions qui a (ré) uni l’équipe de l’USAP à son public, dimanche dernier à Aimé-Giral face à Mont-de-Marsan (victoire 28-8), en demi-finale d’accession au Top 14. Dans une version romantique, la citation de Jean-Pierre Rives s’imposerait : « Le rugby, c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour et quand il n’y a plus de ballon, il reste les copains. » Plus prosaïquement, il s’agira pour les sang et or de baisser le curseur émotionnel pour mieux remettre le couvert en finale face à Grenoble, dimanche à Toulouse.
Le retour de la passion
Rien n’est pire pour l’USAP que de susciter l’indifférence, comme ce fut progressivement le cas lors de l’exercice 2015-16 (7e du championnat). Mais rien n’est plus beau que de ressusciter la passion, à l’image de cette saison, qui connaît son point d’orgue en phases finales. La gestion des émotions - paramètre incontournable - s’est invitée brutalement dans la vie de l’USAP, provoquant une montée en puissance de la fin de la saison régulière jusqu’à la demie, quinze jours plus tard.
Il n’a ainsi pas échappé au public que plusieurs joueurs avaient les larmes aux yeux à leur descente du bus pour rejoindre le vestiaire au milieu d’une marée humaine bigarrée de sang et d’or. Dans la foulée, ils passèrent à côté de leur sujet dans le premier quart d’heure de jeu face aux Montois. Avant, pendant, après le match, les supporteurs catalans ont fait l’actualité et retourné le cerveau de l’équipe, qui a réussi à se transcender. Mais jusqu’à quel point les sang et or ont-il perdu de l’influx dans cette communion ? Une seule certitude pour l’heure : Le stade Ernest-Wallon sera très majoritairement investi par les supporteurs de l’USAP. Mafi et ses partenaires joueront en « terrain neutre à domicile », une singularité historique qui peut se révéler à double tranchant : inhiber ou galvaniser les esprits, telle est la grande question.
La victoire de Freshwater
Le rugby se gagne devant, une évidence qui a encore trouvé sa traduction lors de la demie. Tandis que l’USAP éprouvait des difficultés à réciter son jeu en raison d’une multitude d’en-avants et d’un trop-plein de pression, elle a su rester maître de la possession et acculer le Stade Montois sur ses bases arrières grâce à sa conquête. Le travail de l’entraîneur des avants, Perry Freshwater, a ainsi permis de tenir la baraque et de rester confiant en l’issue du résultat. On peut ainsi parler de monologue en mêlée, où le pack catalan a remporté 91 % de ses introductions et mis constamment son homologue landais au supplice. Un handicap rédhibitoire aux yeux de Christophe Laussucq, l’entraîneur du SMR, qui a d’ailleurs fait de la mêlée l’une des clés du match USAP-Grenoble.
La touche aussi a plané, même si elle doit s’analyser en deux temps, avec ou sans Raphaël Carbou sur le terrain. Si l’USAP n’a remporté que 60 % de ses lancers (6 gagnés, 4 perdus), elle a surtout failli dans le dernier quart d’heure, après que Seilala Lam a succédé à Carbou au talon (63e minute). Revenant de blessure (adducteurs), le remplaçant samoan manquait de compétition et a raté trois lancers. Il faut dire aussi qu’à cet instant le match était plié et ne dégageait plus la même rigueur. Sur lancers adverses, l’USAP a volé trois ballons (sur onze).
Royale 3e ligne
La mainmise des « gros » ne s’est pas limitée à la conquête directe. Dans le sillage d’une troisième ligne au four et au moulin, les Catalans sont également parvenus a s’imposer dans la bataille des rucks, l’un des points forts de Mont-de-Marsan, qui a très bien défendu en première mi-temps. Le flanker Brazo s’est distingué en touche mais il a surtout inscrit le premier essai de l’USAP à un instant crucial (30e). Dans le côté fermé, son alter ego Karl Chateau a sorti un énorme match dans le combat, avant d’inscrire à son tour le 2e essai, celui de la délivrance. Quand au N.8 Genesis Mamea Lemalu, il fut fidèle à lui-même : en marche avant constante. Si les sang et or parviennent à imposer leur puissance et leur agressivité aux Grenoblois, un grand pas vers la victoire sera fait.
Grenoble la menace
Voilà plusieurs semaines que le directeur sportif de l’USAP, Christian Lanta, avertit son groupe en interne de la menace représentée par le FCGR, l’équipe la plus solide du championnat à ses yeux. Sans surprise, encore faut-il savoir assumer son statut, le relégué du Top 14 s’est imposé dans le haut du tableau, ne descendant jamais au-dessous de la 4e place au classement. Les Grenoblois, plus gros budget prévisionnel de la poule avec 13,4 millions d’euros (contre 10,4 M€ à l’USAP), ont tout d’un favori à la remontée directe. Costauds au milieu du terrain, à l’exemple de la paire de centres Taufa-Hunt, les Isérois possède plusieurs individualités de niveau Top 14, tels Visinia, Setephano, Taumao...
https://www.lindependant.fr/2018/05/01/usap-grenoble-une-demie-a-digerer,3983953.php
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Le N.8 de l’USAP, Genesis Mamea Lemalu, s’est une fois de plus révélé très précieux à l’impact et dans le combat lors de la demi-finale gagnée (28-8) contre Mont-de-Marsan, dimanche dernier à Aimé-Giral. - Perpignan
Les Catalans ont puisé dans leurs réserves mentales pour vaincre le Stade Montois en demi-finale.
Une première fois, ça ne s’oublie pas. Si l’extase est au rendez-vous, ce peut même être un moteur pour la vie. Et comme l’appétit vient en mangeant... La métaphore amoureuse, loin d’être fortuite, exprime à merveille le maelström d’émotions qui a (ré) uni l’équipe de l’USAP à son public, dimanche dernier à Aimé-Giral face à Mont-de-Marsan (victoire 28-8), en demi-finale d’accession au Top 14. Dans une version romantique, la citation de Jean-Pierre Rives s’imposerait : « Le rugby, c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour et quand il n’y a plus de ballon, il reste les copains. » Plus prosaïquement, il s’agira pour les sang et or de baisser le curseur émotionnel pour mieux remettre le couvert en finale face à Grenoble, dimanche à Toulouse.
Le retour de la passion
Rien n’est pire pour l’USAP que de susciter l’indifférence, comme ce fut progressivement le cas lors de l’exercice 2015-16 (7e du championnat). Mais rien n’est plus beau que de ressusciter la passion, à l’image de cette saison, qui connaît son point d’orgue en phases finales. La gestion des émotions - paramètre incontournable - s’est invitée brutalement dans la vie de l’USAP, provoquant une montée en puissance de la fin de la saison régulière jusqu’à la demie, quinze jours plus tard.
Il n’a ainsi pas échappé au public que plusieurs joueurs avaient les larmes aux yeux à leur descente du bus pour rejoindre le vestiaire au milieu d’une marée humaine bigarrée de sang et d’or. Dans la foulée, ils passèrent à côté de leur sujet dans le premier quart d’heure de jeu face aux Montois. Avant, pendant, après le match, les supporteurs catalans ont fait l’actualité et retourné le cerveau de l’équipe, qui a réussi à se transcender. Mais jusqu’à quel point les sang et or ont-il perdu de l’influx dans cette communion ? Une seule certitude pour l’heure : Le stade Ernest-Wallon sera très majoritairement investi par les supporteurs de l’USAP. Mafi et ses partenaires joueront en « terrain neutre à domicile », une singularité historique qui peut se révéler à double tranchant : inhiber ou galvaniser les esprits, telle est la grande question.
La victoire de Freshwater
Le rugby se gagne devant, une évidence qui a encore trouvé sa traduction lors de la demie. Tandis que l’USAP éprouvait des difficultés à réciter son jeu en raison d’une multitude d’en-avants et d’un trop-plein de pression, elle a su rester maître de la possession et acculer le Stade Montois sur ses bases arrières grâce à sa conquête. Le travail de l’entraîneur des avants, Perry Freshwater, a ainsi permis de tenir la baraque et de rester confiant en l’issue du résultat. On peut ainsi parler de monologue en mêlée, où le pack catalan a remporté 91 % de ses introductions et mis constamment son homologue landais au supplice. Un handicap rédhibitoire aux yeux de Christophe Laussucq, l’entraîneur du SMR, qui a d’ailleurs fait de la mêlée l’une des clés du match USAP-Grenoble.
La touche aussi a plané, même si elle doit s’analyser en deux temps, avec ou sans Raphaël Carbou sur le terrain. Si l’USAP n’a remporté que 60 % de ses lancers (6 gagnés, 4 perdus), elle a surtout failli dans le dernier quart d’heure, après que Seilala Lam a succédé à Carbou au talon (63e minute). Revenant de blessure (adducteurs), le remplaçant samoan manquait de compétition et a raté trois lancers. Il faut dire aussi qu’à cet instant le match était plié et ne dégageait plus la même rigueur. Sur lancers adverses, l’USAP a volé trois ballons (sur onze).
Royale 3e ligne
La mainmise des « gros » ne s’est pas limitée à la conquête directe. Dans le sillage d’une troisième ligne au four et au moulin, les Catalans sont également parvenus a s’imposer dans la bataille des rucks, l’un des points forts de Mont-de-Marsan, qui a très bien défendu en première mi-temps. Le flanker Brazo s’est distingué en touche mais il a surtout inscrit le premier essai de l’USAP à un instant crucial (30e). Dans le côté fermé, son alter ego Karl Chateau a sorti un énorme match dans le combat, avant d’inscrire à son tour le 2e essai, celui de la délivrance. Quand au N.8 Genesis Mamea Lemalu, il fut fidèle à lui-même : en marche avant constante. Si les sang et or parviennent à imposer leur puissance et leur agressivité aux Grenoblois, un grand pas vers la victoire sera fait.
Grenoble la menace
Voilà plusieurs semaines que le directeur sportif de l’USAP, Christian Lanta, avertit son groupe en interne de la menace représentée par le FCGR, l’équipe la plus solide du championnat à ses yeux. Sans surprise, encore faut-il savoir assumer son statut, le relégué du Top 14 s’est imposé dans le haut du tableau, ne descendant jamais au-dessous de la 4e place au classement. Les Grenoblois, plus gros budget prévisionnel de la poule avec 13,4 millions d’euros (contre 10,4 M€ à l’USAP), ont tout d’un favori à la remontée directe. Costauds au milieu du terrain, à l’exemple de la paire de centres Taufa-Hunt, les Isérois possède plusieurs individualités de niveau Top 14, tels Visinia, Setephano, Taumao...