"Y a t il un erreur qu'ils n'ont pas commise".Voila un livre qui décoiffe.Certains jugeront qu'il s'agit d'un brulot.Le professeur Christian Perronne est un spécialiste des maladies infectieuses,chef de service à l'hopital de Garches.Il a vécu cette pandémie au coeur du volcan ,dans la fournaise.Ces apparitions sur les plateaux télés ont montré un homme discret,presque timide,à l'élocution parfois hésitante,mais qui offrait la particularité d'étre l'un des rares à n'avoir jamais changé d'avis,y compris dans son soutien au Professeur Raoult et à son traitement.Il a aussi conseillé pendant 15 ans,plusieurs gouvernements sous Chirac,Sarkozy et Hollande.Dans ce livre ,il se lache et le sous titre de son ouvrage "l'union sacrée de l'incompétence et de l'arrogance"en atteste.Incompétence de certains membres du comité scientifique et arrogance de nos dirigeants.Et il n'y va pas de main morte.Le comité scientifique est ereinté et en particulier son président Jean François Defraissy.Perronne,qui les connait tous,et depuis longtemps,décrit un aeropage de gens dont certains sont compétents mais n'ont pour seul souci que de plaire au Roi,d'autres incompétents notoires,d'autres tellement éloignés du terrain depuis tant d'années qu'ils ont tendance à le devenir et d'autres encore inutiles au sens ou ils n'ont rien à faire ni à apporter du fait de leur spécificité.Une sorte de comité de salut public composé et désigné par un Louis Philippe.
Il nous parle longuement des masques et des mensonges ains que de l'état d'esprit des soignants abasourdis par tant d'incurie.Peronne décrit un hopital,le sien ko debout,des collaborateurs à qui il ne sait plus que dire,mais qui font face souvent au prix de leur propre vie.
Pour les test ,c'est encore pire.Il n'y a méme plus l'excuse d'une politique initiée précédemment comme pour les masques.Un gachis invraissemblable,ou l'on a refusé,méprisé,toutes les initiatives,ou l'on s'est privé avec une arrogance rare,de compétences,d'un altruisme magnifique,et des bonnes volontés.Un truc ahurissant.Il raconte comment le soir dans l'attente de réponses à fournir à ses collaborateurs il se tapait la téte sur la table.
Il consacre un intéressant chapitre sur les conflits d'intéréts entre certains membres du conseil et les grands laboratoires pharmaceutiques.Il nous parle aussi ,de la destruction programmée de l'hopital public depuis 20 ans.Il evoque largement la polémique sur le traitement à la chloroquine ,condamné d'avance,avant méme la moindre étude uniquement parce qu'il était préconisé par Didier Raoult.
Extraits
"Face à cette guerre sans précédent,ou il y avait le feu à la maison France,les membres du Conseil réclamaient de prendre leur temps,beaucoup de temps,pour tout valider sur le plan scientifique,avant de prendre la moindre décision.Il fallait par une longue,trés longue procédure,vérifier que la lance à incendie était homologuée avant de se risquer à combattre les flammes..."
"La crise du coronavirus a plus durement touché la France que d'autres pays,parce qu'elle était gérée par des personnes,certes bouffies de certitudes,mais n'ayant pour la plupart aucune expérience de la gestion d'une crise sanitaire.Alors qu'il fallait se mettre dans une logique de médecine de guerre,ou chaque jour compte,elles ont poursuivi leur tain train quotidien comme si de rien n'était."
"Avant de nous quitter,la ministre de la santé Agnés Buzyn prend deux mesures phares,confirmées par son successeur Olivier Veran quand il arrive le 17 Février;il envoie à l'etranger les derniers masques qui nous restent,c'est déjà fort,mais et c'est encore plus fort,il ramène le virus en France,à bord des avions de l'armée de l'air.C'est un des aspects les plus méconnus de la crise sanitaire qui nous a frappé...Un communique du Quai d'Orçay annonce en effet,qu'un Airbus A 390,affrété par la France,a bien envoyé en Chine 17 tonnes de matériel médical.Quelques jours plus tard on apprend par un article du Point daté du 29 Février,que le foyer épidemique de l'Oise est parti de la base aérienne de Creil.Parce que les dizaines de personnes,militaires et civils,qui ont participé au rapatriement des Français vivant à Wuhan,n'ont pas été confinées aprés leur retour."
"j'en veux plus encore à ceux qui sont à la manoeuvre aujourd'hui.Pour s'étre fait dépister,et souvent hospitaliser aussi,sans aucun symptome grave,à titre préventif en clair.Pendant qu'ils claironnent à la "populace" que pour eux se laver les mains et prendre du Doliprane suffira.Oui je leur en veut pour cela.Mais ce n'est rien à coté de ceci "Tester tous les patients présentant des symptomes conduirait à saturer la filière de depistage".C'est ce que l'on peut lire,mi février,sur le site du gouvernement.Un seul mot me vient alors à l'esprit,menteurs.Car nous ,soignants,savons parfaitement ce qu'il en est;des tests,la France n'en a pas. "
"Chers gaulois,le chef Verantorix interdit pourtant la distribution de la potion magique du druide Raoultix.Connait il les principes fondamentaux qu'il faudra graver en lettres d'or sur le mur du ministère! "Mieux vaut une bonne autopsie qu'un traitement sans preuve"ou bien "Mieux vaut mourir sans prendre de risques que de mourir avec des methodes non encore certifiées".Voila ,je crois que tout est dit sur la gestion de l'hydroxychloroquine en France.On a été aussi bons que pour les masques,les tests et le dépistage."
Et je rajouterai;Quand on fait face à un ennemi mortel et que l'on n'a pas de fusil a disposition,on utilise le couteau que l'on a à portée de main.C'est à mes yeux une des clés essentielles pour comprendre la gestion calamiteuse de cette crise.Et au delà,on retrouve encore le fameux principe de précaution (dont j'ai parlé plus haut)philosophiquement parfaitement recevable,parfois indispensable,mais qui appliqué à tort et à travers,à géométrie variable,comme un outil partisan ou destiné à justifier une politique ou une absence de politique,devient désastreux.Et si l'on rajoute son pendant,la judiciarisation excessive,obsédante,outrancière et donc dangereuse de notre société,conséquence de l'effacement du politique face à l'adversité,on obtient le résultat que l'on connait