Les limites des datas , selon Ugo Mola ....
L’agrégation des données (physiques, médicales, indicateurs de performance…) au service de la performance: Fabien Galthié en a fait une obsession depuis qu’il est à la tête du XV de France. Le sélectionneur a encore utilisé les chiffres à sa disposition pour tenter d’expliquer la défaite des Bleus face à l’Afrique du Sud (29-28), ou plutôt de minimiser une éventuelle faillite stratégique de son staff, en quarts de finale de la Coupe du monde de rugby.
"Selon les datas, on aurait dû marquer 37 points. Nous en avons marqué seulement 28", a expliqué Galthié. Mais les nouvelles technologies, outils dont l’intérêt au service de la performance n’est plus à prouver, ont aussi démontré les limites de leur utilisation. L’entraîneur du Stade Toulousain,
Ugo Mola, a livré un témoignage intéressant à ce sujet dans le cadre d’un échange auquel il participait sur la data et l’intelligence artificielle dans le sport.
Héros d’une finale du Top 14 mal embarquée pour le Stade Toulousain face à La Rochelle l’été dernier,
Romain Ntamack aurait pu sortir du terrain avant
sa chevauchée fantastique si son entraîneur s’était seulement fié aux données qui lui indiquaient de remplacer son demi d’ouverture. Ce dernier était en train de rater sa fin de match. Quelques minutes avant de surgir pour estoquer La Rochelle, le demi d’ouverture avait raté une pénaltouche cruciale.
"Tous les voyants disent qu’il faut le sortir, s’est souvenu Ugo Mola, dans des propos rapportés par
Midi Olympique. Mais quand il marque l’essai de la victoire à la 78e minute, il touche sa vitesse max absolue de la saison !"
"Ces outils doivent rester à la place de l’outil. Le risque des datas n’est-il pas qu’un coach s’en serve pour se dédouaner quand il est dans l’échec ?", aurait ajouté Ugo Mola. Avec une arrière-pensée pour Fabien Galthié ?
L'ancien international Richard Dourthe a utilisé cet angle d'attaque pour critiquer la prise de parole de Fabien Galthié: "Il enfume tout le monde avec ses datas, s'est-il agacé sur le plateau du Canal Rugby Club où il officie en tant que consultant. Je pense qu’il prend les gens pour des cons en fait. Parce qu’il ne fait que parler, il gère sa conférence de presse, c’est tout en communication, il reste calme… C’est très bien, tous les gens l’adorent, c’est parfait. Mais en fait il élude tous les points qui nous chagrinent, nous, les connaisseurs du rugby. C’est à dire pourquoi on a perdu ? Qu’elle a été la gestion du groupe ? Pourquoi il y a eu autant de blessés ?"