Non mais me dites pas que vous vous emerveillez de la fabuleuse équipe du Japon qui a détruit le Chili? On est tellement habitué de voir du médiocre tout les week ends qu'on oublie que le Japon est vraiment médiocre et que le Chili n'en parlons pas. Qui savait franchement qu'ils avaient une équipe nationale?
Moi. Et ils m'ont fait plaisir hier après le match lamentable des Pumas. Une classe d'écart dans l'envie et l'agressivité.
Et pour tout te dire leur progression a été fulgurante. 2019 ils finissent encore derniers du ARC (Americas rugby championship) en perdant 8-71 contre les USA...en 2022 ils battent ces mêmes américains sur 2 matchs pour leur voler la place en CDM.
Entre temps il s'est passé quoi ? gros travail du staff oui, la Fédération qui met des moyens, mais surtout création de la province de Selknam pour jouer le Super Rugby Americas.
Le SRA c'est une idée géniale de championnat pro qui regroupe des équipes majoritairement composées des équipes nationales d'Uruguay -le club mythique de Penarol- Chili, Brésil, Paraguay, Colombie +une (ou 2) antichambre des Pumas. Ces équipes ont dans chaque staff des Argentins avec un bon niveau technique qui ont structuré ces franchises et fait encore progresser individuellement des joueurs déjà techniquement doués.
Résultat: en l'espace de seulement 2 ans, toutes ces équipes nationales d'Amérique du Sud ont connu une grosse progression, supplantant même déjà les Nord Américains -eux même déjà jamais trop ridicules en CDM- pour les Uruguayens et les Chiliens.
A petite échelle, celle du rugby sur le continent Américain, c'est un tremblement de terre.
Les Canadiens se sont fait bouffer (et pourtant quels joueurs merveilleux ce pays nous a donné), les Américains avec leur Major League de retraités et leur formation archaïque aussi. D'ailleurs ces américains eux-même ont voulu y intégrer une de leurs franchises cette année (les American Gators) qui...se sont pris tôle sur tôle, ne battant que les Cobras Brésiliens.
Alors ouais les Condores vont se prendre des tôles en France, mais ce qui a été accompli en 2 ans est déjà remarquable et mérite le respect. Ne perdre qu'avec 30 points d'écart face à l'ancien quart de finaliste quand les Etats-Unis t'en mettaient 70 dans la tronche trois ans plus tôt, c'est beau.
En début de match et globalement pendant plus d'une mi-temps, les Japonais avec leurs schémas de jeu très carrés n'ont pas compris ce qui leur arrivait à voir ces condores leur fondre dans les pieds et couper leurs offensives comme des morts de faim et relancer tous les ballons.