Ceux qui attendent de Macron qu'il autorise lundi soir la prescription d'hydroxychloroquine par les médecins de ville risquent d'être déçus. Cette décision ne pourrait être prise que sur des bases scientifiques. Ni lui, ni vous, ni moi, ni les médecins, n'ont aujourd'hui la réponse. Je pense qu'il a seulement voulu montrer qu'il écoutait tout le monde et essayer de calmer le jeu (à mon avis, en vain) sur cette polémique surréaliste. Comme il sait que 59% des Français pensent que ce médicament est efficace (sur quelles bases ? sans doute l'envie de croire, d'avoir un traitement, c'est humain, c'est ce qu'on attend généralement du médecin : "prenez ça et vous serez guéris"), il a voulu montrer qu'il n'avait aucun a priori et que les théories complotistes qui fleurissent sur ce sujet étaient infondées. Mais ce serait grave de prendre ce type de décision uniquement sous la pression populaire. Idem pour les masques qui, s'ils ne sont pas FFP2, ne protègent pas plus celui qui le porte que le respect d'une distance de un ou deux mètre(s). Ce qui n'empêche pas certains élus locaux, pour répondre à la demande de sur-sécurité de leurs administrés, de demander le port du masque obligatoire (car 72% des Français sont pour, là encore au mépris de l'état actuel des connaissances scientifiques). Heureusement qu'on n'a pas le RIC sur ce type de sujet (c'est une belle idée en théorie, mais très dangereuse en pratique, on le voit bien ici)...