L'USAP a eu chaud
Victorieux 20-16 de Toulouse, samedi soir, les Catalans peuvent s'estimer heureux de l'emporter à domicile, outrageusement dominés dans les vingt dernières minutes. Bonus défensif pour les Toulousains.
Il reste un quart d’heure. Toulouse, jusque-là amorphe, ridiculisé en mêlée au point d’être obligé de faire sortir très rapidement dans le match sa première ligne titulaire (Montes, Van Den Heever, Baille), incapable d’aligne trois passes, encaissant un essai dès la sixième minute par Guitoune (meilleur marqueur du Top 14 avec six essais au compteur) s’est réveillé. Avec l’entrée, surtout, du pilier Census Johnston. Le rugby commence bel et bien devant. Et là, comme par magie, le jeu toulousain s’est mis en place.
Menés 17-6 à l’entame de la seconde période, les Toulousains, qui se sont fait engueuler dans le vestiaire, se sont trouvés. Ça a commencé à la 56e par une action qui a réveillé le stade, assoupi par le faux rythme imprimé. Le centre international Gael Fickou, qu’on ne présente plus, a percé la défense catalane, et Luke McAlister, entré à la 15e (Beauxis touché au pied droit), a su trouver les bonnes passes pour lancer ses partenaires. Résultat, le demi de mêlée Sébastien Bézy inscrivait un essai de filou (58e, 17-13), percutant son vis-à-vis au passage.
Tout commence par la mêlée
Toulouse, fort au finish, peut nourrir des regrets d'avoir joué si tard. McAlister, en verve, transformait et inscrivait derrière un but de pénalité (64e, 17-16). Perpignan serrait alors son jeu, bien obligé, tandis que Toulouse, au contraire, se lâchait. Plus que neuf minutes. Assez pour faire basculer le match. La tension était palpable. L’arrière international gallois James Hook, qui avait manqué juste avant un but de pénalité dans ses cordes, réussissait là un drop majuscule (74e, 20-16) qui donnait un peu d’air aux Catalans.
Mais les dernières minutes restaient irrespirables. Deux mêlées devant l’en-but perpignanais mettrait les coéquipiers de Romain Terrain au supplice. Toulouse héritait d’une pénalité (79e), reprenait la mêlée, sûr de sa force dans cette phase de jeu. Le public avait beau encourager son équipe, le pack rouge et noir restait en position de marquer. Trois passes, Poitrenaud pour Donguy devant la ligne, renversement, interception perpignanaise et fin du match. L’USAP tenait sa victoire et Toulouse, fort au finish, pouvait nourrir des regrets d’avoir commencé à jouer si tard.
R.E.