D'accord avec Eric.
D'abord, Omicron est dominant et sera rapidement ultra-dominant. Car une grande contagiosité couplée à une faible virulence et à l'inefficacité des vaccins sont des atouts de poids dans la compétition entre les souches. Donc, bien avant les 3 mois d'"efficacité" de la troisième dose, il n'y aura pratiquement plus de Delta. Et seuls resteront en course des souches, éventuellement dérivées d'Omicron, mais nécessairement plus contagieuses encore et moins sensibles aux vaccins.
Comme on va m'accuser de méchant complotiste, je vous soumets la séquence suivante. Le 21 décembre, on trouvait dans la presse (
https://www.lejsl.com/sante/2021/12/21/covid-19-le-variant-omicron-desormais-largement-majoritaire-aux-etats-unis) :
Titre : Une dose de rappel augmente fortement les taux d'anticorps, à un niveau suffisant pour neutraliser Omicron
"Cinq mois après vaccination, les anticorps présents dans le sang ne sont plus capables de neutraliser Omicron", note l'Institut Pasteur dans une étude qu'il a menée avec l'Université de Louvain (Belgique) et prépubliée sur le site spécialisé bioRxiv. "Cette perte d'efficacité est également observée chez les personnes infectées par le SARS-CoV-2 dans les 12 mois précédents".
"Une troisième dose de rappel avec le vaccin Pfizer, ou l'injection d'une dose de vaccin chez les personnes ayant fait antérieurement une infection, augmente fortement les taux d'anticorps, à un niveau suffisant pour neutraliser Omicron",
précise l'Institut Pasteur.
Alors, je vous mets le lien vers l'article scientifique du fameux institut, posté le 15 décembre :
https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2021.12.14.472630v1.full.pdf
Le résumé suffit à comprendre que les résultats des chercheurs contredisent totalement leur institution (ou plutôt que celle-ci ment monumentalement, comme dirait M Prévert) : “Sera from Pfizer or AstraZeneca vaccine recipients, sampled 5 months after complete vaccination, barely inhibited Omicron. Sera from COVID-19 convalescent patients collected 6 or 12 months post symptoms displayed low or no neutralizing activity against Omicron. Administration of a booster Pfizer dose as well as vaccination of previously infected individuals generated an anti-Omicron neutralizing response,
with titers 5 to 31 fold lower against Omicron than against Delta. Thus, Omicron escapes most therapeutic monoclonal antibodies and to a large extent vaccine-elicited antibodies.”
Pour les non-anglophones, la traduction automatique : Les sérums de vaccinés Pfizer ou AstraZeneca, échantillonnés 5 mois après la vaccination complète, ont à peine inhibé Omicron. Les sérums de patients convalescents COVID-19 collectés 6 ou 12 mois après les symptômes présentaient une activité neutralisante faible ou nulle contre Omicron. L'administration d'une dose de rappel de Pfizer ainsi que la vaccination des individus précédemment infectés ont généré une réponse neutralisante anti-Omicron, avec des titres 5 à 31 fois plus faibles contre Omicron que contre Delta. Ainsi, Omicron échappe à la plupart des anticorps monoclonaux thérapeutiques et dans une large mesure aux anticorps induits par le vaccin.
Donc, face à Omicron, le booster (la troisième dose) perd de 80 à 97% (c’est cela, 5 à 31 fois moins) du peu d’efficacité qu’il avait face à Delta (60% selon les dires de notre gouvernement cet été, 40% selon les Israéliens au même moment). 3 à 20% de 40-60%, c'est peanuts.
Confirmé dans un autre article, de Cameroni et al., posté le 21 décembre sur BioRxiv :
"Preliminary reports indicated that the neutralizing activity of plasma from Pfizer-BioNTech BNT162b2 vaccinated individuals is severely reduced against SARS-CoV-2 Omicron, documenting a substantial, albeit not complete, escape from mRNA vaccine-elicited neutralizing antibodies. Another report also showed that vaccine effectiveness against symptomatic disease with the Omicron variant is significantly lower than with the Delta variant19.
Si vous en voulez encore, j'en ai dans ma besace, comme cette étude du génome d'Omicron qui montre qu'il est très éloigné des autres souches "historiques", dont Delta, et "suggère" fortement (c'est le terme consacré dans la rédaction scientifique quand on n'est pas totalement sûr) qu'il a évolué après avoir acquis une spécificité sur les rongeurs, dans une sorte de "ping-pong" (sic) entre espèces, en revenant chez l'homme. Tiens, ça confirme les vues déjà anciennes d'un certain Dr Raoult qui s'était penché sur le rôle des visons d'élevage dans l'évolution de variants subitement très novateurs.
Ah! J'oubliais : pour les formes graves, j'attends de voir où et comment c'est publié. Mais (1) je ne vois pas comment on peut supprimer les formes graves avec une immunité négligeable, et (2) tout le monde semble d'accord qu'avec Omicron il y en a déjà beaucoup moins (du moins dans les pays où peu de gens sont vaccinés).