USAP Batlle fait la maille
L'ailier, qui devrait quitter l'USAP, livre sa meilleure saison. Avec 7 titularisations en Top 14, où Perpignan reçoit Grenoble, Armand Batlle a encore une marge de progression.Armand Batlle est le cauchemar des commentateurs qui écorchent systématiquement son nom. Il n'a pourtant pas un interminable patronyme d'ailier fidjien ou d'avant géorgien... Le sien est catalan, tout simplement. 'Batlleu', 'Bayle', il a entendu toutes les prononciations de ce qui phonétiquement se traduit par 'baille'. Jusqu'à en voir de toutes les couleurs avec Armand bye-bye... Car, après un début de saison tonitruant avec quatre titularisations lors des quatre premières journées de Top 14, l'ailier, moins tranchant, a été raffûté du couloir. "J'ai eu un trou d'air en décembre", reconnaît-il volontiers. Cinq mois se sont écoulés entre sa 5e et sa 6e titularisation, contre le Stade Français à Aimé-Giral le 23 février (32-16). Et encore, les circonstances n'ont pas été idéales. L'international à VII a remplacé Richard Haughton, victime d'une déchirure au mollet à l'échauffement, au pied levé.
"J'essaie de donner le maximum"
"Ce n'était pas évident. Quand un joueur est intégré, qu'il ait beaucoup joué ou pas, il doit répondre présent et être au niveau des autres. A l'entraînement, tu es dans un fauteuil, mais en match cela n'a rien à voir au niveau du rythme, des repères offensifs et défensifs, des contacts. C'est ce qui est compliqué", avoue le joueur formé au SCA Rivesaltes, à l'USAP depuis 2001. A Mont-de-Marsan, seul rescapé de l'hécatombe frappant les trois-quarts aile - Sid, Haughton, blessés, Planté, suspendu - Armand enquille à nouveau. "Malheureusement pour moi, j'ai le sentiment de jouer que lorsqu'il y a des blessés. J'en suis conscient" constate-t-il sans acrimonie. A chaque fois qu'il en a l'occasion, le joueur, aux qualités physique et de vitesse très intéressantes, et perfectible, (25 ans, 1,88 m, 90 kg) s'efforce de ne jamais décevoir. "J'essaie de donner le maximum, de positiver. L'USAP, que je venais voir jouer à 5 ans avec mon père, représente beaucoup pour moi. Tout le monde a des hauts et des bas dans une saison, mais, il faut au moins mouiller le maillot à chaque fois", pense ce battant, dont les débuts en Top 14 remontent à 2009. Avec un tel état d'esprit pas étonnant que le garçon se soit toujours accroché. Même quand il a compris que son avenir ne s'écrirait peut-être plus à l'USAP où il s'était à nouveau engagé pour deux ans la saison dernière. "J'ai resigné car je voulais vraiment rester. Le club me faisait confiance. Il y avait un nouveau coach derrière, Patrick Arlettaz, avec lequel je souhaitais travailler. Quand je ne jouais plus, j'ai vu le staff pour savoir ce que je devais faire. On m'a fait comprendre qu'on ne comptait pas sur moi l'an prochain. J'ai pris un petit coup sur la tête, mais je les remercie de leur honnêteté", explique celui dont l'ambition est de gagner du temps de jeu, s'aguerrir et progresser.
"C'est l'année où je me régale le plus"
"Je n'ai aucune aigreur. Paradoxalement, c'est l'année où je me régale le plus, où je joue le plus, où je me retrouve dans le projet de jeu. Mon bilan est plutôt correct, mais je dois partir. Je comprends que le staff cherche un autre profil", explique sans amertume ce titulaire d'une licence Staps. D'ici à la fin de saison, Armand Batlle, en contact avec plusieurs clubs (Pro D2 et Top 14), dont Colomiers, aura encore l'occasion de rendre service à l'USAP. A commencer par demain contre Grenoble. "Ce sera du 50-50. Grenoble lutte pour la 6e place et le gagnant distancera l'autre. C'est un tournant de la saison et on n'a pas oublié le match aller. Nous avions dominé toute la partie avant de perdre sur un essai à la 78e minute (28-23)", se souvient l'ailier. Mais ça, c'était avant. Batlle espère marquer son 1er essai de la saison en Top 14 samedi contre le FCG.