USAP : les douze travaux d’Aimé-Giral
Rarement une conférence de presse de l’USAP aura suscité autant d’intérêt et d’impatience dans les travées sang et or.
Se sachant attendu au tournant au bout d’une saison sportive dévastatrice et d’un certain isolement au sommet de la présidence, François Rivière n’a pas manqué son examen de passage, hier dans les salons d’Aimé-Giral, au cours d’un show bien rodé.
Face à un auditoire de deux cents partenaires, symbole d’une unité de façade, le patron du club catalan a dévoilé en trois axes (performance sportive, formation, politique de grands travaux) son "USAP d’aujourd’hui et de demain". Celle d’aujourd’hui étant condamnée à une relégation en Pro D2, c’est surtout celle de demain - à l’horizon 2023 - qui concentre toute l’attention, entre doutes et espoirs. Reste à savoir si la réalisation des ambitions de l’USAP sera à la hauteur des annonces scandées avec forte conviction.
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Quand je dis go, c’est go", a martelé Rivière, sur la foi d’un projet d’envergure faisant la part belle à la rénovation du stade Aimé-Giral. Objectif : être maître d’œuvre de la "Cathédrale" grâce au lancement d’un bail emphytéotique administratif qui permettrait au club d’engager "
20 à 25 millions d’euros" de travaux destinés à l’agrandissement de la tribune Chevallier avec commerces, restaurations, boutiques, espace gaming, parking… Si le premier coup de pelle n’est pas attendu avant les prochaines élections municipales, l’USAP a d’ores et déjà obtenu la garantie que pelouse, éclairage et sono seront rénovés lors de la prochaine intersaison. Question financement, c’est beaucoup plus flou, même si "FR" a assuré que les collectivités locales (mairie, Département, Région) participeraient "à hauteur de 50 %".
- Lanta et Rolland prennent du galon
L’autre chantier majeur concerne la création d’un centre d’entraînement et de formation qui prendra racine au Parc des Sports. Coût estimé : 15 M€. Qui financera ? L’incertitude demeure. Question chiffres toujours, le président a indiqué que le budget 2018-19 devrait avoisiner un déficit d’un million d’euros au 30 juin prochain. Voilà pourquoi les projections annonçant ce même budget hissé à 25 M€ d’ici 2023 semblent prématurées voire totalement utopiques. Une chose est sûre : l’USAP mise sur une enveloppe de 11 M€ la saison prochaine, avec une masse salariale de 4,6 M€.
En attendant, Rivière sait avec qui il cheminera main dans la main. Comme annoncé lundi dans nos colonnes, l’actuel directeur sportif Christian Lanta (66 ans) prendra de la hauteur dans un rôle de "président délégué" (son poste n’a pas été qualifié) en charge de la stratégie du club. Il sera épaulé par Bruno Rolland, nommé directeur général du club en remplacement de Denis Navizet, lequel se verra confier des missions "à la carte".
Bruno Rolland (39 ans) l’a assuré : la formation est un axe majeur de la performance sportive de l’USAP. Confrontée à la concurrence des autres clubs et à des installations indignes, elle s’est fixé une ambition : "Être capable de conserver et d’attirer des talents". Tout un programme.
Vincent Couture