Les Perpignanais ont montré deux visages contre l’avant-dernier. Malgré la victoire (24-20), il y a des choses à dire et à redire. Notamment sur le turnover et le coaching. Le coach Patrick Arlettaz au parloir.
« On est toujours responsable quand on fait rentrer sur un coaching et que ça ne donne pas satisfaction », avoue l’entraîneur Patrick Arlettaz. Séparée à la pause de ses adversaires de Valence-Romans sur un score de 21-3, avec trois essais inscrits, l’USAP de la seconde mi-temps a présenté un autre profil, celui façonné par un important turnover. Qui a laissé entrevoir un avant et un après. Un paradoxe même. Aurait-elle dû poursuivre un peu plus longtemps avec la même équipe qu’au départ pour définitivement mettre un genou à terre à ses adversaires ? « La tension du match a fait que ça a un peu desservi l’entrée des jeunes, l’entrée des jeunes sur la tension du match ça a un peu desservi au match donc on a dû revenir à des bases plus classiques. Le tout c’est de changer d’avis suffisamment tôt pour assurer l’essentiel. » Soit une victoire à l’arraché (24-20).
« Les changements n’ont pas amené ce que l’on espérait »
Sans aucunement remettre en question la qualité des jeunes joueurs engagés dans la partie (qui ont permis aux plus expérimentés de prendre du repos et soigner des blessures), en seconde mi-temps l’intensité s’est réduite comme peau de chagrin. La conquête a alors été approximative. Sur les impacts, les Usapistes ont reculé. La vitesse, un élément clé lors des phases de jeu où l’USAP a la main sur le ballon, a diminué. Pour Patrick Arlettaz, « il y a des matches où l’on peut être un peu moins bien. Mais il y a des socles immuables dans ce sport, les fondamentaux, qu’il faut avoir sur tous les matches. » De quoi perturber et faire se remettre en question les joueurs et le staff sur la copie rendue : « Il faut se poser des questions pour que l’on soit plus constant dans nos prestations. »
« Une expérience que l’on renouvellera mais pas de la même façon »
L’USAP se serait-elle sentie rassurée ? « On pensait qu’on pouvait être dans cette avancée, dans cette capacité à mettre du rythme, à jouer. En face Valence a été solide et on a perdu de dynamique. On a rectifié pour que le match se finisse bien », analyse l’entraîneur de la défense et de la technique individuelle Gérald Bastide. « Il y a eu des erreurs dans notre fonctionnement », concède-t-il. Le coaching a-t-il été trop important ? « On n’aurait peut-être pas dû le faire d’un coup comme on l’a fait », demande Gérald Bastide. A-t-il été réalisé trop tôt ? « Les changements n’ont pas amené ce que l’on espérait, il a fallu changer de nouveau », explique Patrick Arlettaz. Plus généralement pour lui « le contenu n’était pas suffisamment solide et bon pour pouvoir espérer que tout le monde s’en sorte sans frayeur. » Et pour la jeune garde qui a fait les frais des multiples changements de plans, « ce sont des expériences que l’on renouvellera, pas de la même façon mais que l’on continuera à faire, assure Gérald Bastide. Car pas mal de jeunes joueurs ont eu à un moment donné leur chance sur des matches comme ça et on passait un cap là-dessus. »
Laura Causanillas