Top 14 : sans la plupart de ses puissants avants, l’USAP peine à dominer ses adversaires
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Ici de dos face à Charles Laloi et Louis Carbonel, le Néo-Zélandais Max Hicks s’est montré plutôt intéressant. MAXPPP - Glenn Gervot
Hugo Bové
Depuis plusieurs matches, l’USAP a du mal à rivaliser physiquement. Mais elle arrive à pouvoir compter sur des joueurs comme Lucas Velarte, Joaquín Oviedo ou encore Max Hicks qui se sont montrés à leur avantage à Paris.
Depuis plusieurs semaines, l’USAP manque cruellement de perforateurs. Les absences de Posolo Tuilagi, Mathieu Tanguy, Patrick Sobela, Jacobus van Tonder, voire même d’Alan Brazo et Marvin Orie ne permettent plus aux Catalans de concasser leurs adversaires comme la saison dernière. Comme sur les matches à Aimé-Giral avec cette furia incessante, ou comme lors des victoires à Castres (13-17) et Montpellier (20-25) où la densité du banc avait tout changé. Cette puissance-là, l’USAP ne la possède plus pour le moment. Et cela se voit, notamment, sur les défenses de ballons portés. Plutôt forte dans ce secteur, elle a été durement dominée sur les quatre derniers matches qu’elle a disputés : Toulon et Paris en Top 14, mais aussi les Cheetahs et le Connacht en coupe d’Europe. Et c’est La Rochelle, l’un des packs les plus massifs du championnat qui arrive à Aimé-Giral dimanche prochain (18 h) pour venir récupérer des points et laver l’affront de l’an passé, où l’USAP s’était imposée avec le bonus offensif (27-15).
Velarte et Oviedo se complètent bien
En tout cas, sur la pelouse du Stade Français samedi (défaite 24-7), trois joueurs ont tenté de gagner cette ligne d’avantage. Mais ils étaient bien seuls. Lucas Velarte en tête de gondole, comme souvent, mais aussi Joaquín Oviedo et Max Hicks. Le premier cité n’a cessé d’être dans l’avancée sur chacune de ses prises de balles. Il a réalisé 10 courses et parcouru 44 mètres ballon en mains – le meilleur Usapiste – et il a également battu 3 défenseurs. Tout en se montrant actif en défense avec 7 plaquages réussis sur 8 tentés. Il symbolise cette identité catalane, et tente toujours d’emballer les matches. Peut-être parfois trop, comme son coup de pied totalement manqué dans ses propres 22 mètres (48e). Mais cela est toujours compensé par des avancées significatives au centre du terrain. Souvent accompagné, d’ailleurs, de son compère de la troisième ligne Joaquín Oviedo.
Le numéro 8 a été loin de faire son meilleur match, mais l’Argentin a toujours été dangereux quand il a été en possession du ballon. Notamment quand il arrive à être au soutien de Velarte sur des cellules de jeu après une touche ou une mêlée. Mais quand on voit moins Oviedo offensivement, c’est qu’il s’illustre défensivement. Il a réalisé un 9/10 aux plaquages, le meilleur Catalan dans ce secteur. Cette association en troisième ligne entre Lucas Velarte et Joaquín Oviedo marche, en tout cas, plutôt bien. Et elle pourrait être renforcée par Max Hicks pour être encore plus performante sur le court terme.
Samedi à Paris, le Néo-Zélandais a été utilisé en numéro 4 et a été plutôt bon. À l’image de son déboulé sur l’aile droite où il a pris de vitesse la défense parisienne, avant de mettre la pression sur Dakuwaqa grâce à un jeu au pied bien tenté (4e). Il est une solution en touche de par son profil, même si, sur ce match, il n’y a eu que très peu de munitions à se mettre sous la dent. Mais l’ancien joueur des Highlanders commence à bien se faire sa place dans le collectif catalan. Et pour défier une équipe dense comme le Stade Rochelais, on peut aisément imaginer une troisième ligne Velarte-Oviedo-Hicks qui serait au four et au moulin, et qui permettrait d’avoir des avancées significatives. En tout cas, pour répondre au défi physique qui va être proposé, il faudra proposer autre chose.