Top 14 : "J’ai retrouvé mon vrai niveau", se satisfait Kélian Galletier, heureux de vivre une telle saison avec l’USAP
Le troisième ligne de l’USAP enchaîne les bonnes performances ces dernières semaines. Selon lui, son travail de longue haleine porte ses fruits et lui a permis de retrouver l’un de ses meilleurs niveaux. Personnellement, il se prépare à toutes les éventualités, y compris un départ à l’étranger. Le tout sans aucun regret.
Ces derniers temps, vous retrouvez du temps de jeu. Comment vous sentez-vous sur le terrain ?
On a beaucoup de concurrence dans l’équipe et donc beaucoup de rotations. Mais, moi, je me sens très bien. Je suis en forme physiquement et mes performances montrent que je suis bien revenu. Le début de saison était plus compliqué. Mais je pense que j’ai retrouvé mon vrai niveau. Ça fait plaisir.
Comment expliquez-vous justement que vous affichez l’un de vos meilleurs niveaux ?
C’est l’histoire des carrières et des saisons. Tu as des moments où tu es moins bien. Mais j’ai toujours cru au travail. Il n’y a que par là que ça passe. Ça ne veut pas dire que je ne travaillais pas en début de saison, mais je pense que les efforts payent sur la fin. J’ai eu davantage d’opportunités de jouer aussi, parce qu’en début de saison, j’ai moins joué. Après, c’est toujours pareil, la vérité est sur le rectangle vert. Si tu es bon, on te redonne ta chance. Si tu rates ta chance, il faut recravacher à l’entraînement. C’est le haut niveau.
En milieu de saison, la touche a été en difficulté. Désormais elle se stabilise et, comme à Bayonne, on sent que vous êtes précieux dans cet alignement…
Comme je l’ai toujours dit, la touche ce n’est pas un seul élément. C’est un travail quotidien et un assemblage de petits détails qui fait que la touche est performante. À force de travailler, notre touche s’est régulée. Après, évidemment, il y a des profils qui comptent dans un alignement mais, dans l’établissement d’une équipe, ça ne peut pas être au détriment du jeu, parce qu’il n’y a pas que la touche. Et le staff réfléchit comme ça. C’est sûr que, si tu as des alignements avec seulement des sauteurs, il y aura forcément plus de performance. Nous, nous sommes plus équilibrés. Nous avons des profils plus "porteurs de ballons". C’est notre caractéristique.
On a tout à gagner, plus rien à perdre.
Vous allez entamer un sprint final très serré au classement, quelle est l’ambition dans le vestiaire ?
La réalité, c’est que nous sommes maintenus. C’est une énorme pression en moins pour tout le monde ! C’est une réussite. Après, on l’a toujours dit et c’est vrai : l’espoir de la qualification est bien sûr présent. Désormais, on peut complètement se tourner là-dessus. Mais, au vu de nos deux dernières défaites
(contre Clermont et à Bayonne, NDLR), on se doit de gagner les deux derniers matches. L’avantage, c’est qu’il n’y a plus pression. On a tout à gagner, plus rien à perdre.
D’autant que, malgré votre 9e place au classement, vous avez presque votre destin en main avec les confrontations directes…
C’est un marathon qui se finit au sprint. Nous, on sait qu’on doit gagner nos deux matches. Si on n’accroche pas les six, mais qu’on retrouve la Champions Cup, c’est quand même quelque chose de fort parce que l’USAP a une histoire avec la grande Coupe d’Europe. Et sinon, on sera juste maintenu et c’est quand même positif. Ça permettra à l’USAP de continuer à grandir et rester sur la bonne voie pour performer lors des années à venir.
Est-ce qu’il y a eu une forme de soulagement quand vous avez appris que le dernier match de la saison à Aimé-Giral, contre Bordeaux, ne serait pas à huis clos ?
C’est évident que, sans notre public, ce n’est pas du tout pareil. Donc oui, c’est un soulagement. Puis, même, ça aurait été triste qu’on joue à huis clos. Mais il faut que ça serve de leçon à tout le monde. Il ne faut pas oublier ce qu’est le rugby. Il faut qu’on conserve cette idée du rugby : on se respecte sur le terrain et en dehors, c’est important.
Comment jugez-vous l’évolution de l’USAP lors des deux dernières saisons ?
La force du club c’est d’avoir eu de la continuité. C’est ce que Franck
(Azéma, NDLR) a compris en conservant l’ensemble du staff. Le club a eu l’intelligence de s’appuyer sur ce qui fonctionnait déjà et d’avoir amené de la qualité dans l’effectif aussi, avec des joueurs très performants, comme Tavite
(Veredamu, NDLR) ou Jaco
(van Tonder, NDLR). Ils ont tous été des vraies plus-values. Mais, vraiment, il y a une vraie continuité, même avec cette idée du jeu qui a été prônée pendant de nombreuses années ici et qui perdure. C’est le travail entre autres de David Marty. Il y a eu des ajustements au début, comme toujours avec les changements de coach et encore plus, avec la période particulière de la Coupe du monde, mais, au fur et à mesure de la saison, nous avons eu nos certitudes qui se sont accrues et nous avons pu faire de bonnes performances.
L’USAP m’a fait découvrir tellement d’autres choses que je n’avais pas connues.
Après la victoire à Montpellier (20-25), vous disiez qu’avoir signé à l’USAP était l’un des meilleurs choix de votre carrière. Qu’est-ce que cela voulait dire exactement ?
Il y avait un peu d’euphorie… C’était un match tellement particulier et encore plus pour moi. Mais dans ce sens-là, je voulais exprimer que j’ai passé 15 ans à Montpellier qui ont été merveilleux. J’ai construit des amitiés qui me resteront à vie. J’ai connu des titres et des sélections. Mais, quand je suis parti, c’était le bon moment. J’avais fini mon avenir de la plus belle des manières en gagnant le titre
(en 2022, NDLR). Et, être venu à l’USAP m’a fait découvrir tellement d’autres choses, que je n’avais pas connues que, c’est en ce sens-là que je dis que ça a été le meilleur choix. Ça s’est tellement bien goupillé… On fait tous des choix pendant nos carrières. Et celui-là, a été quasiment parfait pour moi. J’ai passé deux saisons à me régaler, j’ai profité du terrain et en dehors, de la vie de groupe, de la cohésion qu’on a, du terroir, des supporters etc. Je suis très content des choix de ma carrière. Et je n’aurai aucun regret…
Vous parlez un peu comme quelqu’un pour qui l’aventure à l’USAP est terminée…
Oui, parce que c’est un peu la tendance pour moi. Tout est encore possible. Rien n’est acté. J’ai des idées de projets, mais rien n’est fait. Je ne ferme pas la porte à la France, loin de là, mais selon les projets qui se sont présentés, je sais qu’une expérience à l’étranger me tente. Y compris, en termes d’expérience de vie avec ma compagne. J’ai toujours dit, même quand on échangeait avec Franck
(Azéma, NDLR), que je voulais bien finir. Et je pense que c’est ce qui se passe pour moi en ce moment. J’ai besoin peut-être d’un nouveau beau challenge, c’est pour ça que je parle de l’étranger. Après, je peux continuer, ici ou ailleurs, je peux arrêter aussi… Comme j’ai dit, je n’ai pas de regrets. C’est un avantage parce que ça me permet de choisir, sans pression.