Pour M@nu qui a pris la peine d'argumenter sur le texte ... Tu prends "origines" au sens trés strict du début du commencement alors que je me place dans la période d'implantation significative celle de la naissance du rugby des villages dès lors sorti des "collèges" ... le rugby n'a pas d'emblée baigné dans le cassoulet mais dès qu'il y est tombé, assez rapidement, il n'en est plus sorti ... Et ce n'est pas par hasard : ce sont les structures socio-géographiques déjà là avec lesquelles il est entré en résonance qui lui ont permis de se fixer jusqu'à ce que l'argent-roi vienne le débusquer pour des fins tout à fait différentes qui en modifient profondément la nature ... Mais il est clair qu'on peut aimer ça ...quant à moi (et beaucoup d'autres) sans m'en détourner complètement je le vivrai et le regarderai d'une autre façon ...
Ainsi va le monde quand Mr Moneybag vient aux commandes ...
Pour te répondre, durant les années 1920, le professionnalisme a frappé le rugby avec l'émergence de clubs créés dans le but de divertir une population ouvrière. L'exemple flagrant est le club de Quillan (et le chapelier Bourdel). Mais d'autres clubs (comme Villeneuve) ont aussi marqué cette période. Tu me répondras que tous ont disparus ... Pas tout à fait (ASM : Association sportive Michelin à l'origine si je ne me trompe pas - les auvergnats peuvent confirmer ou infirmer - très vite transformé en AS Montferrand) ... On peut critiquer la mondialisation (même si, aujourd'hui, les clubs les plus huppés ne sont pas ceux qui possèdent le plus d'étrangers), mais affirmer qu'elle est de nature à détruire l'essence même du rugby de terroir (là, je suis d'accord avec toi) est un raccourcis que je n'emploierais pas. Surtout quand on voit certains clubs comme Agen ou Bordeaux qui, sans avoir la puissance financière d'un RCT, sont composés majoritairement (je parle de l'équipe type) de joueurs non JIFF (je n'aime pas le terme d'étrangers).
Pour faire le parallèle avec le football, il existe encore des clubs qui, par nécessité ou par tradition, ont encore quelques joueurs "du cru" dans leur équipe type. On a beau parler professionnalisme, on trouvera toujours des joueurs attachés à leur club (à l'exemple de Ryan Giggs, le plus gallois des mancuniens ou de Messi, barcelonais d'Argentine) jusqu'à en devenir un symbole.
Le fait de parler du démon professionnel en comparaison du dieu amateur, si beau, si pur me laisse parfois pantois. Dans un monde pourtant de plus en plus ouvert et ou, pourtant, le communautarisme est parfois exacerbé, un peu de globalisation et d'intégration (par la culture, l'acceptation des autres ou le fait d'endosser - et de respecter - un maillot) ne font pas de mal. L'USAP qu'aux catalans a bien failli tuer le club dans les années 60 et n'oublions pas que si le club en est là où il est aujourd'hui, il le doit peut-être à un obscur sud africain qui eu pourtant toutes les peines du monde à s'intégrer.