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Qu'est ce qu'il faut pas lire comme conneries...
Equerré je suis. Pas loin de vomir, même.
L’Indépendant. Photo par Leblanc Philippe
Jeudi, l’Indépendant nous apprenait que le représentant d’un fond d’investissement qatari (QIF), Jihad Manai, souhaitait acheter le RCNM, qui rappelons-le, est la propriété à l’heure actuelle de l’Australien Rocky Elsom. Depuis, les plus folles rumeurs circulent, qui enflamment le « mundillo » politico-sportif et la nombreuse foule des supporters de l’historique club. Une rencontre aurait eu lieu entre les deux parties, comme avec la mairie, qui aurait été contactée, dès le mois de septembre « grâce aux relations privilégiées qu’entretien Gilbert Ysern (ancien président du club) avec Jihad Manai. » Et le week-end dernier, la visite de cet émissaire qatarien Jihad Manai aurait paraît-il accéléré les choses.
Didier Mouly, le maire de Narbonne, enthousiaste, explique ainsi que ce dernier lui a précisé qu’il voulait que le RCNM retrouve le Top 14, et que tout soit réglé dans les plus brefs délais, avant le 31 décembre! Problème, pour l’heure, Rocky Elsom n’est pas vendeur. À quoi le « Qatarien », arrogant, répond qu’il aura un chèque avant la fin de l’année et qu’il pourra alors réfléchir. Cerise sur le gâteau, ce miraculeux investisseur précise qu’il ne souhaite pas prendre la direction du club, mais être seulement associé au conseil de surveillance, c’est à dire à rien: « Ce serait aux Narbonnais de trouver un président, un directeur général et un directeur commercial. » C’est pas beau ça! J’achète la maison, et je donne les clefs et tous les moyens financiers nécessaires aux narbonnais afin d’accéder au Top 14 pour y aller concurrencer Toulon, Clermont, Toulouse… Le rêve quoi! Mais bon, comme je ne crois guère à ce genre de conte de fées et que, de surcroît, je suis très curieux, je suis allé voir ce qui se cachait derrière ce fameux fond d’investissement qatari, à l’anagramme très évocateur QIF. Première surprise, il n’est pas domicilié au Qatar, mais dans un paradis fiscal: l’île de Man (dont la spécialité locale, pour ceux qui l’ignorent, est le trust, un système anglais créé au Moyen Age afin de gérer le patrimoine des croisés. Une structure qui permet de confier ses biens, à perpétuité, à un gestionnaire, le trustee, qui en assure la garde au profit d’un tiers, le bénéficiaire. Le trust a surtout pour avantage, dans ces juridictions anglo-saxonnes qui ignorent le secret bancaire, de garantir la confidentialité.) Qu’ensuite, la vocation de QIF n’est pas d’investir des fonds qatariens en Europe et en France, mais que « L’objectif d’investissement de la Société est d’investir principalement dans des actions au Qatar dans les sociétés cotées dans d’autres pays du Golfe. » Et qu’enfin son site web est vide, et que le « contact » du fond est en réalité un « tiers » nommé Galileo: un prestataire de services d’entreprise basée dans l’île de Man, fournisseur spécialisé de services de secrétariat et de comptabilité de sociétés d’investissement. Pour finir, une dernière précision concernant monsieur Jihad Manai , qui fait état, sur Linkedin, de sa formation de « Docteur en Médecine Vétérinaire, spécialisé en « chirurgie et médecine des grands animaux / des animaux pour l’alimentation et des équidés », notamment. Bref, on admettra sans peine que cette opération commando un brin surréaliste mérite que l’on s’interroge sérieusement sur ce coup d’éclat « qatarien », ses acteurs, ses véritables commanditaires et leurs véritables objectifs.