Cette victoire vient confirmer un enseignement évocateur de cette première partie de saison : lorsque le staff et l'équipe ciblent un match à l'extérieur, le résultat final est à chaque fois en notre faveur et ce de façon plus ou moins nette.
Le staff et Mathieu Acebes notamment avaient évoqué, en conférence d'avant-match, la défaite à Colomiers comme levier de motivation supplémentaire. Honnêtement, je les ai trouvé assez durs envers eux-mêmes car même si, il est vrai, nous avions le match en mains en première période, les joueurs, malgré un XV de départ remanié à 80% et un fait de jeu en notre défaveur tôt dans la rencontre — à savoir la sortie d'un Pujol en feu entraînant une réorganisation complète de la ligne de trois-quart et notamment le positionnement d'Etienne au centre (là où Tilsley avait fait mal pendant la première demi-heure) — sont tout de même allés chercher un point de bonus défensif significatif dans un écrin hostile et face à une équipe qui avait mis au repos tous ses cadres cinq jours avant.
En tout état de cause, l'armada alignée à Aix n'a fait rire personne et comme cité plus haut, la première séquence offensive dans le camp aixois, débouchant sur le premier essai d'un Lemalu stratosphérique, est une merveille du genre. Pourtant, cette première mi-temps m'a fait sortir de mes gonds car je suis convaincu qu'en jouant plus juste et en usant de notre schéma tactique du début de saison, en l'occurrence utiliser à bon escient pour assurer nos sorties de camp le pied de Jaminet ou celui de Deghmache derrière les rucks (qui, de ce point de vue-là, a fait d'énooormes progrès, ce qui devrait amener à un peu plus de tempérance chez certains dans leurs commentaires bien que sa tendance à ne pas écouter les consignes de l'arbitre m'insupporte souvent), le trou aurait pu être fait plus rapidement, d'autant plus que nos adversaires du soir ont fait preuve d'un réalisme et d'un opportunisme quasi déconcertants sur chacune de leurs incursions.
Le faux rythme des 15 premières minutes du second acte auraient pu inquiéter mais cette équipe et son banc font vraiment état d'une force collective rassurante et d'un instinct de tueur à l'approche du money-time. Comme à Nevers où les Nivernais avaient dû essuyer de la casse tout au long du match, payée cher au cours de la dernière vingtaine de minutes, les Aixois ont été mâchés physiquement et ce dès le premier acte avec des genoux au sol, leur meilleur joueur (n°6) se tenant régulièrement l'épaule, etc.
Il n'y a pas à dire, malgré les 4 essais encaissés, la prestation d'hier est une performance car elle a encore une fois mis en avant la densité de notre effectif et la puissance de son état d'esprit, surtout qu'il y avait de la qualité en face.
Notre USAP creuse son sillon en haut du classement et nous offre du pur plaisir en cette période morose. Rien que pour ça, merci à l'ensemble des joueurs et de l'encadrement, et pourvu, pourvu que l'on puisse venir se vider les tripes en tribunes pour eux d'ici la fin de la saison.