PRO D2 : Le patron c’est l’USAP !
Vainqueur chez son dauphin, le leader catalan a fait un grand pas vers les demi-finales (20-22).
À quoi se joue un destin ? À un détail, un rebond ou quelques centimètres qui ont fait d’Enzo Selponi un héros en une poignée de secondes (voir ci-dessous). Le demi d’ouverture catalan,
punching-ball préféré d’une partie des supporters de l’USAP sur les réseaux sociaux,
a peut-être retourné l’opinion de ses détracteurs en offrant la victoire aux siens à Sapiac (20-22). Au bout d’une rencontre haletante, féroce et formidable d’intensité, « Selpo » s’est engouffré dans l’intervalle qui s’est ouvert devant lui pour faire basculer définitivement le sommet de Pro D2 en faveur de l’USAP. «
Comme tous les grands matches, ça se joue sur un petit coup de dés, savoure Patrick Arlettaz, tout sourire dans les entrailles de Sapiac. À la fin, s’ils passent la pénalité, on repart avec zéro point ».
- Arlettaz : « Une immense fierté »
Le technicien fait référence à Jérôme Bosviel, le buteur montalbanais, qui a vu son coup de pied se fracasser sur le poteau catalan à la 79e minute. Le score est alors de 20 à 15 et sur la contre-attaque, Selponi permet à l’USAP de l’emporter sur le fil. «
On aurait quand même été satisfait de la copie (en cas de défaite, ndlr), reprend Arlettaz. Mais pas du résultat. Ce poteau nous enclenche une dynamique, et moi je suis entraîneur de l’USAP donc je ne peux que féliciter mes joueurs d’avoir été jusqu’au bout, d’avoir été aussi performants dans le contenu, même s’il y a encore des choses à travailler (...). C’est une immense fierté d’être venu gagner ici ».
Et une excellente opération pour l’USAP qui assoit sa position de leader de Pro D2, et, surtout, fait un pas de géant en direction du Top 2, synonyme de demi-finale à domicile (5 points d’avance sur Montauban, 7 sur Mont-de-Marsan). «
C’est très bien d’être premier, c’est bien pour la confiance, pour le groupe, souligne le troisième ligne Karl Chateau, auteur de 16 placages hier. Mais il faudra conforter cette place parce qu’on a un déplacement la semaine prochaine à Nevers et ça risque d’être très costaud. Il va falloir bien finir ce bloc et à ce moment-là, on verra quelle place on peut viser sur les deux dernières journées ». S’ils continuent sur leur dynamique actuelle, les Catalans ont le droit d’être ambitieux. Ils restent sur six victoires depuis leur faux pas face à Béziers (22-23) et débordent de foi et de confiance.
Il en fallait pour ne pas se laisser envahir par le doute quand Montauban a pris douze points d’avance après une pénalité de Bosviel (20-8, 48e). Ce groupe résiste à tout. À la malédiction qui touche ses cadres (Potgieter, Tau, Mach, Ratini, Bachelier, Millo-Chluski), à une infirmerie qui affiche complet avant le sommet d’hier (Bousquet, Vivalda, Muller, Forletta, Ruiz, Mafi, Piukala, Strokosch). Les partants ne lâchent pas à l’image du futur montois Jens Torfs, auteur du premier essai des siens (24e) et très en vue hier. Et les entrants apportent leur pierre à l’édifice comme Sadek Deghmache, jamais aussi bon qu’en sortie de banc. Les Catalans ont montré l’étendue de leurs ressources. Énormes dans l’engagement, ils ont dominé en mêlée une équipe de Montauban pourtant réputée dans ce secteur.
Le pire, c’est que les sang et or ont encore une marge de progression. Leurs quatre lancers perdus en touche leur donnent un axe de travail pour la suite. Mais une chose est sûre ce matin : l’USAP est passée en mode phases finales. Les supporters catalans peuvent commencer à préparer les sarments et leur kit barbecue pour le printemps.