Albera
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En demies du Challenge avec Clermont, Giorgi Beria passe le test Springboks face aux Sharks
Face à une première ligne entièrement composée de champions du monde, le pilier gauche de l'ASM, en pleine forme ces dernières semaines, s'attend à un match dans le match qui l'inspire lors de la demi-finale de Challenge face aux Sharks (samedi 13 h 30).
Si l'on en croit ces confidences qu'il délivre parfois du bout des lèvres, à se reprendre quand il utilise une expression qui pourrait paraître hyperbolique, ça fait déjà trois semaines que le rendez-vous lui trotte dans la tête. « Depuis la victoire contre l'Ulster (en quarts de finale, 53-14 le 13 avril), je sais qu'on va jouer les Sharks, et, je ne pense pas qu'à ça, mais presque, date Giorgi Beria. Déjà, parce que c'est une demi-finale, et en plus, quand tu affrontes des mecs qui sont des références... Enfin, des références, je ne sais pas, disons, des mecs qui sont reconnus dans le monde, c'est plus excitant qu'autre chose ! »lire aussi Clermont sans Raka face aux Sharks
Allez, si, le pilier gauche de l'ASM peut l'utiliser franchement, ce terme de « références », personne ne trouvera qu'il en fait trop, parce que la franchise de Durban va aligner samedi au Stoop de Twickenham (13 h 30) une première ligne du genre épaisse pour la demi-finale de Challenge. Le pilier gauche, Ox Nché, le talonneur, Bongi Mbonambi, comme le droitier, Vincent Koch, tous sont des cadres des Springboks qui, en octobre dernier, ont joué un rôle dans la conquête du quatrième titre mondial des Sud-Africains.
« Le gaucher, sur la demie contre l'Angleterre, ils peuvent lui dire merci », souffle même Beria, admiratif, en se souvenant de l'entrée déterminante de Nché sous la pluie du Stade de France, pour renverser la mêlée du quinze de la Rose et le cours d'un match mal embarqué pour les siens. Sur la dernière mêlée, celle qui a obtenu la pénalité de la victoire (15-16, le 21 octobre), il poussait au côté de... Mbonambi et Koch et ce trio se retrouvera donc, six mois plus tard, face à Beria et ses deux compères de la première ligne jaune et bleu.
« On n'a pas changé nos habitudes pour préparer ce match, on s'est beaucoup concentrés sur nos propres routines, mais peut-être qu'on les a analysés un peu plus que d'ordinaire », admet Beria. La preuve de ce surcroît d'attention, l'Auvergnat s'est penché sur les mensurations de Nché. « Je me suis un peu renseigné, quand même, rigole-t-il, j'ai regardé son gabarit. On fait la même taille (1,75 m contre 1,76) mais lui est annoncé à 125 kg contre 112 pour moi. On a un peu de différence de poids, mais un peu le même genre de profil. »
Pas conservé à Clermont, futur Catalan
Mais pas encore le même type de CV, même si Beria est champion du monde lui aussi, et double, même, mais avec les U20 français, en 2018 et 2019, et montre surtout depuis plusieurs semaines une forme étincelante, qui a fait dire à Christophe Urios, le week-end dernier : « Il me surprend ! s'il avait été comme ça il y a quatre mois, il ne serait pas parti ! » En fin de contrat à l'ASM, où il était arrivé en 2016, à 17 ans, Beria n'a pas été retenu en Auvergne et rejoindra l'USAP l'été prochain. Un départ qu'il lui a fallu digérer. « Sur le moment, je disais que ça ne me travaillait pas... Par fierté, je ne sais pas. Mais une fois que j'ai eu l'accord avec Perpignan, j'ai senti une espèce de charge qui s'est enlevée, je me sens mieux, beaucoup plus libéré. Et ça coïncide avec le moment où je refais des performances remarquées. »On sent qu'il encadre son « remarquées » de guillemets précautionneux, mais sa force actuelle ne sera pas de trop face à Vincent Koch, contre lequel il a déjà livré deux duels directs, du temps où le Sud-Africain portait les couleurs du Stade Français (2022-2023) : « Personne n'avait dominé l'autre, ça avait été du 50-50. » Le féroce Mbonambi, avec « son profil de pousseur, un talonneur de mêlée », l'a mis face à une évidence : « On sait qu'en face de nous, on aura comme trois piliers qui sont là pour casser ce qu'il y a en face ! » Un art destructeur dans lequel excelle Nché. « Il est très solide, avec une certaine technique, détaille Beria.
Ce qui m'impressionne chez lui, c'est quand il rentre, il se met en demi-squat, et on voit qu'il est puissant, fort, capable de prendre la plupart des piliers droits au monde ! Tout jeune, et je me considère encore comme un jeune (à 24 ans), doit s'inspirer des mecs qui sont bons et lui sur ce terrain de la mêlée, c'est un des meilleurs, alors bien sûr qu'on s'en inspire. » Il aime aussi étudier « les mains de Cyril Baille » ou « l'agressivité de Reda Wardi ». Mais il insiste, ferme cette fois : « je reste Giorgi ». Même face à une meute de Boks.