T'es pas du matin
http://www.lindependant.fr/2012/12/19/je-ne-sais-pas-si-c-est-mieux,1712129.php
David (Marty), que vous inspire Montpellier, votre plus proche voisin ?
C'est un club qu'on connaît bien. Aujourd'hui, on peut parler de derby. Ça a remplacé les USAP-Narbonne de l'époque. En plus, je crois qu'ils ont une certaine envie de nous...
Une rivalité s'est-elle installée au fil des années ?
Pas de notre côté. Mais eux, j'ai l'impression que c'est ce dont ils ont envie.
Gardez-vous un match particulier en mémoire ?
Celui de l'an dernier (défaite 22-11), où on nous refuse trois essais. On avait perdu, mais on s'était retrouvé sur l'état d'esprit.
Depuis 2011, le MHR vous a chipé le leadership régional...
Honnêtement, on ne pense pas à ça. On pense à nous, à bien évoluer et à gagner des matches. Montpellier est une des équipes qui joue le mieux du championnat. Il va falloir qu'on soit prêt samedi, car ça va être très, très compliqué.
L'annonce du prochain transfert de Nicolas Mas dans l'Hérault pèse-t-il sur le contexte ?
Je ne crois pas, ce n'est pas le moment. On en reparlera l'année prochaine. Ça prouve surtout que Montpellier a des moyens. Et quand t'as des moyens, t'as plus d'ambitions. D'après ce que j'entends, ils font un gros recrutement. J'espère que ça va leur sourire.
Du coup, vous faite figure de dernier des Mohicans (à l'USAP depuis 2000, il a prolongé pour trois ans) ?
Ouais, ouais... C'est sûr que ça me fait bizarre, mais je comprends tout à fait 'Nico'. A sa place, j'aurais fait pareil. Mais bon... Montpellier, ça me reste en travers de la gorge.
Comment expliquez-vous votre fidélité au club ?
Moi ? Je suis bien ici, c'est tout. J'ai le sentiment qu'on ne me prend pas pour un con. Tant que ça sera comme ça, je ne partirai pas.
Un maillot pour la vie, vous êtes une espèce en voie de disparition...
On verra ça de moins en moins... Ça va devenir rare, car l'argent rentre de plus en plus en compte.
Justement, n'y a-t-il pas une certaine hypocrisie du milieu à placer systématiquement les valeurs avant l'argent ?
Bien sûr. Dans pas longtemps, je pense d'ailleurs que l'argent ne sera plus tabou. Le rugby prend cette tournure, ce sera comme les transferts en foot. Je ne sais pas si c'est mieux, mais c'est comme ça.
Les joueurs ne vont-ils pas devenir plus égoïstes ?
Forcément. Malgré tout, une somme d'individualités ne fait pas une équipe. Pour aller au bout des choses, comme nous en 2009 (champion de France), il faut un truc en plus, un état d'esprit particulier. Et ça, ça ne se décrète pas.
L'an prochain, ce sera votre responsabilité de garder les clés du vestiaire...
Evidemment que les valeurs du club me tiennent à cœur. J'ai envie qu'il y ait des prises de conscience de la part de tout le monde. Je vais essayer de tout faire pour. Au fil du temps, ça va arriver.
L'USAP a perdu un wagon d'anciens et connu beaucoup de changements en un an. Que pensez-vous de l'évolution du club ?
Je suis vigilant. J'ai envie de dire : 'Doucement, un peu de calme'. J'ai aussi envie de dire que les gars qui sont arrivés du monde entier ont un état d'esprit irréprochable. Sur le terrain, je vois qu'ils ne trichent pas. Ça me fait plaisir d'y aller avec eux. J'espère qu'ils ont envie d'y aller avec moi.
Le choc contre Montpellier désigne-t-il un carrefour ?
Je sens que si on gagne, on sera pas mal, à l'aube d'une belle aventure. Samedi, c'est le vrai tournant de la saison.
Le trois-quarts centre David Marty (30 ans, 37 sélections, 11 essais) deviendra l'an prochain le joueur plus ancien de l'USAP (ici contre Toulouse).