L’USAP licencie Pritchard
L’arrière-ailier catalan est accusé de s’être fait soigner en Angleterre sans avoir informé
le club. Le Canadien a bénéficié d’un traitement mettant en cause l’actovegin, un produit
interdit par le CIO
James Pritchard ne fait plus partie de l’effectif de Perpignan.
Arrivé à l’intersaison en provenance de Bedford (D2 anglaise), l’arrière-ailier canadien a été licencié la semaine dernière par le club catalan.
Dans les faits, l’USAP accuse James Pritchard, victime depuis le début de saison de claquages à répétition à la cuisse droite, d’être parti se faire soigner en Angleterre, début novembre, "sans en aviser préalablement les médecins ni l’encadrement du club". Il lui est reproché, à cette occasion, d’avoir subi un traitement médical administré par un kiné anglais, dont l’USAP "ignorait la nature exacte" et "sans aucune prescription ou accord préalable (du club)".
Selon nos informations, le traitement incriminé portait trace de la combinaison de deux produits: le traumeel, un produit de nature phytothérapeutique d’origine vétérinaire, et l’actovegin, un médicament composé d’extraits de sang de veau déproténéisé, qui est généralement utilisée pour améliorer la circulation sanguine.
L’USAP sort le bâton
Or, la loi française, ainsi que les règlements du CIO, interdisent de recourir à cette dernière méthode. Le 12décembre 2000, la commission médicale du CIO précisait ainsi que l’actovegin était interdit sous la catégorie "dopage sanguin". On se souvient que la même année, l’équipe l’US Postal avait été soupçonnée d’y recourir pendant le Tour de France.
Pour sa défense, James Pritchard plaide la bonne foi, arguant du fait qu’il a informé en toute transparence les médecins du club dès son retour à Perpignan. "Le joueur a donné tous les documents nécessaires", déclare Me Palao, qui est également l’avocat de l’Australien Daniel Herbert. Un argument balayé par le club "sang et or", qui brandit l’article b.3 de la convention collective concernant le suivi médical.
Un alinéa stipule en effet qu’"un joueur à la liberté de consulter tout praticien de son choix", mais qu’"il est tenu d’informer le médecin du club préalablement à la mise en œuvre de tout traitement prescrit". Une procédure qui n’a pas été respectée: "James Pritchard a commis une faute lourde. Il reconnaît les faits. Dans toute entreprise, il y a des règles à respecter. C’est donc normal qu’il soit sanctionné", a commenté laconiquement le président Marcel Dagrenat.
Dans cette affaire, l’USAP s’estimait par ailleurs en porte-à-faux vis-à-vis des instances fédérales. Au motif que toute administration de produit interdit doit être soumise à AUT (autorisation pour usage thérapeutique), délivrée par la fédération quinze jours avant un match officiel.