Gobelet : « On a failli perdre Julien Candelon à Vegas »
Après Wellington, le joueur de France 7 évoque Las Vegas, ses casinos, ses histoires cocasses et la formidable victoire contre l'Angleterre.
Parlez-nous un peu de ce tournoi si particulier.
Las Vegas est du même acabit que Wellington. Il se déroule sur trois jours avec deux matches par jour. Un format comme celui de Hong Kong, qui est due en grande partie à la chaîne américaine NBCsports, voulant retransmettre un maximum de match sur la côte est et la côte ouest.
Nous avons une poule relevée avec premier match contre les All-Blacks et décidons d’une stratégie assez spéciale pour contrer le jeu des néo-zélandais, en alignant principalement des « gros » dans la composition de départ afin de les mettre à mal dans la zone de combat. Stratégie payante en première mi-temps car nous ne sommes menés que 7/0. Mais c’est aussi énormément éprouvante physiquement, ce qui fait que nous avons craqué sur la seconde mi-temps (21/0).
On est après cela nous avons été reversés en Bowl avec une nouvelle fois les finalistes de Wellington : Kenya en quarts et l’Angleterre en demies, puis Argentine en Finale. Nous réalisons trois grosses prestations d’affilée qui nous permettent de dominer nos adversaires, avec notamment une victoire (la plus large, 7-40) historique contre l’Angleterre.
[video=youtube;o3vvMrG62BQ]http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=o3vvMrG62BQ[/video]
Etes-vous satisfait par votre parcours ?
On ne peut se satisfaire de prendre uniquement 8 pts, surtout après le niveau de jeu que nous avons produit tout au long du tournoi. On retrouve la problématique du Jour 1, où l’on commence par une défaite, ce qui ne nous ne permet pas d’avoir une bonne dynamique. On gagne néanmoins la Bowl, ce qui nous rassure sur notre niveau rugbystique.
Cette 5eme place mondiale est méritée, une saison World Series est compliquée à gérer tout au long de l’année, il faut être performant à chaque tournoi et prendre un max de points. Au niveau comptable, nous ne prenons que 13 points pour ces rounds 4 & 5, tandis que 8 des poursuivants ont pris plus de 20 pts : NZ 36/SAM 33pts/SA 32pts/ENG 27pts/SCO 24pts/FIJ 23pts/CAN 21pts/KEN 20pts.
Notre avance permet de limiter la casse dans le classement, mais nous sommes conscients que nous avons laissé environ plus 10pts en route qu’il faudra récupérer sur les prochains tournois pour pouvoir espérer rester dans le Top 5 mondial. On remarque que l’on peut plus se permettre de ne pas se qualifier en Cup 2 fois consécutivement car cela a des répercussions conséquentes sur le classement mondial.
Vous en avez certainement profité pour allér au Casino ?
Logeant au Monte-Carlo Hôtel, avec casino a l’intérieur, nous étions obligés de profiter de l’univers de Vegas, certains joueurs se sont essayés au Black Jack au Bellagio, d’autres sont restés à la traditionnelle roulette. Mais les joueurs ont su rester raisonnables et ne se sont pas fait prendre par l’enfer du jeu. Nous étions très fatigués de Wellington, du voyage avec son jet-lag, ainsi que par la différence de température. C’est toujours agréable de voir cet univers du jeu, ces temples de l’amusement où chaque hôtel rivalise à grands coups de dollars pour séduire les touristes.
Quel est le moment le plus marquant de ce tournoi ?
Personnellement, je n’ai vu aucun match. Après chacun de nos matchs je profitais de la chaleur du vestiaire pour me reposer et me concentrer sur le suivant. J’essayais de perdre un minimum d’énergie sachant que dehors le froid se faisait sentir (5°C).
Pour l'équipe de France, le moment le plus marquant est bien sûr cette victoire historique contre les Anglais, la plus large victoire du 7 français (7-40). Un match parfaitement maîtrisé où on les a dominés dans tous les secteurs du jeu. Il y avait une certaine euphorie. Chacun jouant sur le bon tempo.
Le plus drôle (sur ou en dehors du terrain) ?
Je peux le raconter car c’est tombé sur moi. On a failli perdre notre Julien Candelon avant le match contre l’Angleterre… Il s’est fait assommer par une barre de fer pendant qu’il se faisait masser.
Vue l’étroitesse de notre vestiaire, partagé avec les Australiens et les Fidjiens, chacun de se préparait de son côté. Pour ma part, je m’échauffais les épaules avec un élastique, sauf que l’élastique était accroché sur une mini barre en fer qui n’était pas fixée aux éléments du vestiaire. Cela a fait effet lance-pierre et a atterri plein sur la tête de Julien Candelon. Couché sur la table de massage, il a été assommé d’entrée. Mais plus de peur que de mal car il a retrouvé ses esprits tout de suite après sans conséquences.
Il est vrai notre match était programmé le matin et c’est toujours compliqué de remettre la machine en route aussitôt. J’avais senti que Julien n’était encore pas trop réveillé et un bon coup de barre de fer dans la tête était le meilleur des réveils. J’ai vu que ça lui a fait du bien puisqu’il a marqué un magnifique essai contre les Anglais !