C 'est bien beau mais quand on est expat et qu il n'y a rien sur le .fr, on fait comment ?
On attend qu'une ame charitable recopie l'interview sur notre cher forum.
USAP : François Rivière hausse le ton, "Ce qui compte, c'est gagner"
Le 18 janvier à 6h00 par Recueilli par Vincent Couture | Mis à jour il y a 9 heures
"Tout le monde va faire des efforts", a insisté ce vendredi M. Rivière concernant la dette à long terme de 2,5 M€ accusée par l'USAP. "Tout le monde va faire des efforts", a insisté ce vendredi M. Rivière concernant la dette à long terme de 2,5 M€ accusée par l'USAP. PHOTO/H. J.
François Rivière a tapé du poing sur la table. Ce vendredi, le président de l'USAP a mis les joueurs devant leurs responsabilités en martelant l'objectif : la qualification pour les phases finales du Top 14.
Dix heures du matin, vendredi à Aimé-Giral. François Rivière reçoit. A deux jours de la venue de Gloucester en Coupe d'Europe, un duel comptant pour du beurre, le président de l'USAP n'attend même pas la première question pour amorcer son changement de cap et de ton. Terminé le lénifiant discours sur le maintien. Place au rappel musclé des objectifs : terminer dans les six premiers du Top 14. Jeudi soir, Rivière a adressé ses vœux bien sentis à l'ensemble du staff et des joueurs, en martelant une exigence : "gagner des matches." Le ton était donné...
Président, pourquoi décider aujourd'hui de recadrer sévèrement le groupe en interne ?
Après avoir employé mon temps à réformer les dossiers économiques et administratifs du club, j'ai décidé de prendre position sur le sportif car notre 11e place est inacceptable. Pas pour me mêler du technico-tactique, j'ai entièrement confiance dans le staff, mais parce que la seule chose qui compte est de gagner. J'ai dit aux joueurs : 'Moi je fais mon job de président en ce qui concerne le rétablissement économique du club, je fais mon job de président quand Dan Leo est convoqué en commission de discipline à Paris, et je dois faire mon job de président quand une équipe qui comporte quinze internationaux avec un budget de 15,5 M€ est mal classée. J'avais donné deux objectifs. Un quart de finale de Coupe d'Europe, c'est cuit. Deuxièmement, la qualification en Top 14. Donc maintenant, il faut gagner tous les matches.
On est loin du discours de ces dernières semaines concernant le maintien...
Dans toute ma carrière et dans toutes mes entreprises, j'ai toujours donné comme objectif de regarder en haut et pas en bas. Pour être dans les meilleurs, il faut vouloir être le premier et non pas se contenter de ne pas descendre. Je l'ai rappelé aux joueurs : il est inenvisageable d'être relégable. Depuis que je suis arrivé, il n'y a pas eu un seul jour de retard dans le paiement des salaires. Tous les arriérés qui étaient dus ont été honorés. L'objectif pour un club comme l'USAP, c'est d'être qualifié.
Mardi soir, l'attribution des droits télés à Canal + pour une somme de 350 M€ sur cinq ans vous a-t-elle satisfait ou pas ?
Oui. D'abord parce que je suis un des rares présidents de Top 14 à penser que même si Canal est une chaîne payante, c'est elle qui a rendu le rugby populaire. Ensuite, ça va faire plus de sous pour le rugby français et pour l'USAP, même si on ne connaît pas encore la répartition. Pour l'instant, les droits TV nous rapportent 1,5 M€, soit 10 % du budget. De même, la fréquentation moyenne par match est en augmentation (de 5 à 10 %) pour la première fois depuis quatre ans. Le budget supplémentaire sera de toute façon consacré au désendettement. Je veux repartir sur des bases saines.
Quel est le montant de la dette ?
Il a d'abord fallu recapitaliser le club à hauteur d'1,2 M€ pour faire face aux échéances à court terme, notamment auprès de l'URSSAF, à qui on devait près de 900 000 euros. Nous nous attaquons maintenant à une dette structurelle de 2,5 M€ liée aux boutiques et aux brasseries. On doit absolument éponger ce déficit dans l'année à venir. Tout le monde va faire des efforts, moi le premier puisque je suis l'actionnaire majoritaire.
Vous avez promis d'apporter à l'USAP 5 à 10 M€ sur 5 ans. Tiendrez-vous cet engagement ?
Si je voulais être drôle, je dirais que je crains de devoir le tenir. Et si je devais être optimiste, je dirais que je crois devoir le tenir. On est dans le vif du sujet. Il fallait que le budget du club soit augmenté de 2 M€. On a 1 M€ amené par les droits télé et les partenaires. Il va donc manquer 1 M€ chaque année, il faudra bien qu'il vienne de l'actionnaire. Pour l'instant, nos partenaires parisiens du 'Club català' ont apporté 100 000 euros. J'ajouterai que dans nos difficultés, Aviva, le premier sponsor du club, va réduire son partenariat. On recherche un nouveau sponsor maillot.
Recherchez-vous également à recruter une star ?
L'USAP a déjà quinze internationaux. Le principal sujet est d'apporter de la combativité à cette équipe et de pallier ses points faibles. D'où les arrivées de Genevois, Cabello et Matadigo. Il faut renforcer le secteur de la mêlée et muscler le pack. Je pense que le club n'a pas besoin de star mais de se concentrer et de gagner des matches. On refera le point en fin de saison, notre recrutement n'est pas terminé.
Etre président, c'est "90 % d'emmerdes et 10 % de plaisir", comme ils disent. Vous validez ?
Pour moi, c'est le contraire, même si 20 % des sujets concentrent 80 % des emmerdes. Il faut un enthousiasme permanent. De toutes mes entreprises, l'USAP représente la gestion la plus délicate. Car les joueurs sont de très grands pros avec des âmes d'enfants, des rêves fous, des problèmes de blessures...
Les mœurs du rugby vous étonnent-elles ?
Ce qui m'a le plus surpris, ce sont les réunions entre président de Top 14. C'est toujours un grand moment. On sent le basculement d'un rugby d'autrefois plongé dans un monde moderne. Derrière tout ça, le rugby se cherche et tient à conserver son ADN historique.
USAP-Toulon à Barcelone lors de la dernière journée. Le risque existe de prendre un bouillon populaire...
Il faut faire ce match pour rebâtir un partenariat financier important avec la ville et le Barça.
Le boss met la pression dans les vestiaires
Pour François Rivière, la période de grâce s'achève. Le temps de la réflexion aussi. Le président de l'USAP, qui fêtera le 12 février ses six mois à la tête du club, a clairement haussé le ton, vendredi matin dans le vestiaire des joueurs.
L'objectif d'un quart de finale européen étant d'ores et déjà passé à la trappe, le boss a mis la pression sur le championnat, en rappelant la priorité d'une qualification pour les phases finales. "Dans le rugby moderne, ce qui compte, c'est de gagner. Il appartient à mes collaborateurs de trouver la bonne méthode. Notre 11e place est inacceptable pour le président que je suis."
Un discours musclé, qui tranche avec la morosité des résultats actuels (une victoire en neuf matches). Sur l'air de ' je fais mon job en coulisses, faites le vôtre sur le terrain', François Rivière espère ainsi rebooster ses troupes en vue de la deuxième moitié de saison. Le message est clair.
Après s'être activé pour sécuriser les comptes, le patron des 'sang et or' a décidé de mettre son grain de sel dans le sportif.