Après avoir vu les deux matchs amicaux et la magnifique victoire contre l'Aviron, ce qui me frappe le plus, c'est l'accélération du jeu dans tous les secteurs de jeu. Le ballon circule plus et beaucoup plus rapidement, il est éjecté très vite de rucks (Ecochard et Degmache sont d'excellents accélérateurs), les joueurs arrivent toujours lancés, on ne voit plus ces ballons arrêtés dont on ne sait que faire et qui ont pourri bien des matchs les saisons passées, le jeu au sol ne s'éternise pas, on ne fait pas du jeu au large par défaut.
Tout va beaucoup plus vite : les ballons en première main, les relances, les changements de sens, les replacements offensifs et défensifs.
On ne voit même plus l'alternance des formes de jeu un peu stéréotypée qu'on voit en Pro D2 et même en Top 14.
Cela traduit, je pense, un très gros travail de fond sur le jeu et sur cette dimension essentielle du jeu qu'est la vitesse (cf. l'exemple des Blacks), une condition physique bien meilleure que l'an passé, une confiance accrue entre les joueurs qui se trouvent les yeux fermés (cf.l a croisée Château-Bousquet, les passes aveugles de Mafi…), une capacité de lecture des joueurs-clés, une prise de risque qui devient naturelle et une qualité d'adaptation au positionnement de l'adversaire et de lecture (cf. l'interception de JLP) qu'on n'avait pas vu depuis longtemps à Aimé Giral.
La vitesse, ce n'est pas la qualité première de la PRO D2 où les équipes préfèrent le combat au sol, qui permet de "gérer", où l'on prend tout son temps pour sortir la balle avant de recommencer.
Avec l'USAP de ce début de saison, le ballon bouge autant que les joueurs, qu'ils aient ou non le ballon. Le résultat est passionnant à regarder et enthousiasmant à soutenir. A ce jeu-là, l'USAP n'a même pas eu besoin de recourir souvent au jeu au pied de déplacement par dessus la défense.
Le plus incroyable dans ce match contre Bayonne, c'est qu'à la mi-temps, je me suis dit : "bon, l'essentiel est fait, ils vont gérer, ralentir un peu." Ils l'ont fait 10 minutes et puis la volonté de continuer à travailler dans l'accélération et la vitesse a pris le dessus. Peut-être aussi la médiocre qualité de la défense bayonnaise les-a-t-elle incités à continuer. Plus étonnant encore, on a eu l'impression, fausse sans doute, à vérifier en tout cas auprès d'eux, que les joueurs n'étaient pas fatigués à la fin du match. Comme si le plaisir pris sur le terrain et donné aux tribunes éliminait les efforts et la longueur de ces courses effrénées.