On a lu, et parfois connu des périodes, où le Rugby se jouait en une division de 64 clubs, voire davantage et c'est, suivant les époques, Lourdes, Toulouse, Béziers et parfois Agen qui gagnaient toujours à la fin, les autres clubs n'avaient que des miettes et Clermont allait souvent en finale.
On se souvient aussi de la période des licences rouges, qui permettaient à des clubs d'empêcher la mutation de leurs joueurs pendant un an, de l'interdiction de passer de XIII à XV (Bourret père s'en souvient), des emplois plus ou moins fictifs dans les Mairies ou dans l'entreprise du président du club dans les petits centres industriels, des bistrots ou des commerces dont les joueurs se trouvaient propriétaires alors qu'ils étaient amateurs, des manipulations de la fédération au bénéfice des gros pardessus agenais et des arbitrages "Ferrassiens" (qui valaient bien ce que l'on prête à la LNR ou à l'ERC). Bref, le c'était mieux avant, ça demande à être relativisé.
C'étaient d'ailleurs surtout les joueurs, et le public, qui payaient les pots cassés. Les premiers sous forme de subordination au club local dont ils avaient des difficultés voire une impossibilité de sortir. Les spectateurs par un jeu souvent assez pauvre égayé par quelques "générales". Quand aux écarts de scores, je me souviens de Béziers qui écrasait tout sur son passage en multipliant les baffes en première mi-temps et les essais en seconde.
Actuellement, tu vois moins de joueur du canton mais les meilleurs joueurs du monde passent par le top 14. Le niveau de jeu, même si parfois il n'échappe pas aux stéréotypes et s'aligne sur des formes treizistes et a fait perdre aux mêlées un peu trop de leur lustre, s'est quand même élevé et les formes de jeu d'avants et d'arrière.
Alors oui, il y a peu de prétendants au titre et ce sont les plus fortunés (mais quoi de neuf sinon que le niveau d'entrée s'est accru) mais on gagne une compétition des clubs européennes et peut être mondiale. (voir cette interview de Boudjellal plutôt intéressante :
http://www.sudouest.fr/2012/12/19/top-14-mourad-boudjellal-et-la-course-a-l-armement-912843-8.php ).
Finalement, la seule chose qui doit vraiment changer, ce sont les dirigeants. Les nôtres ne sont pas bons, n'ont rien compris et ont des mentalités de gros pardessus dans un univers qui s'est complètement transformé.