Els de P@ris
USAPiste bavard
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- 1 Août 2012
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La Chronique d’Els de P@ris (troisième journée)
Non, non, non, l’USAP n’est pas morte
Objectivement, les nouvelles en provenance de Marcel Michelin ne sont pas fameuses. Elles sont même calamiteuses. Une troisième défaite de suite pour l’USAP, pas de bonus mais trois blessés graves, un poste de pilier droit décimé, doublé d’une erreur de rédaction de la feuille de match qui fait désordre et, pour finir, un classement calamiteux. Avant le déplacement à Clermont, on pouvait s’attendre au pire. Si l’on s’en tient aux faits et au seul plan comptable, on a été gâté. Comme on disait dans ma jeunesse, le sac du retour a dû être lourd à porter.
Fucking maillot. Et pourtant, il s’est passé quelque chose de l’ordre de l’indicible, du caché, du mystérieux, qui n’apparaît pas dans la sécheresse des comptes-rendus. Quelque chose qui aurait à voir avec l’âme d’un club, le nôtre. Et dont la valeur est inestimable. L’image finale de Marc Delpoux à la fin du match, au milieu de ses joueurs, essuyant quelques larmes après avoir harangué ses joueurs sans aucune retenue ni distance, comme l’aurait fait un entraîneur de cadets à la mi-temps d’une demi-finale régionale, puis celle de Hume, tout aussi déchaîné, traduisant en anglais l’esprit du discours du coach, en s’agrippant l’écusson catalan en parlant de ce « fucking » maillot qu’il portait, ces deux images, donc, avaient quelque chose de rassurant. Incontestablement, un grand moment d’émotion (il en faut) qu’on s’est pris à espérer comme fondateur.
Après cette partie surréaliste à bien des égards, cette vision des guerriers blessés mais pas morts, soudés autour de leur coach, laissera à beaucoup l’idée que ce soir, face à une adversité hallucinante, on avait assisté à un moment clé de l’histoire récente de l’USAP. Une épopée de desesperados, commencée dans un très mauvais film amateur et conclue par une chanson de geste. C’est l’image qu’on aimerait garder de ce match. Celle de la naissance d’un groupe. Dans notre manière de transformer les matchs en récits pleins de sens, on aurait envie que cette défaite joue un peu le rôle qu’a joué sous Brunel la victoire à Jean Bouin, un soir de mars 2008. Même s’il s’agit d’une (grosse) défaite, elle peut être porteuse d’avenir. L’histoire le dira.
Cours accéléré de valeurs catalanes. De toute façon, l’USAP n’avait pas le choix. Ou bien elle laissait filer ce match et s’apitoyait sur son sort et sur les circonstances pendant 75 minutes. Ou bien elle choisissait de relever la tête. Ce que le groupe a fait, sans avoir même le temps d’y réfléchir, après avoir perdu Mas et Pulu en 10 minutes, puis Perez peu de temps après, avoir été privée de la poussée en mêlée (remarquez, il valait peut-être mieux) et avoir enchaîné ensuite une kyrielle de blessures, est grand. Il y a tout lieu de penser que les Taumao, Charteris, Narraway, Mafi, Piukala et les autres ont vécu en 80 minutes une séance d’intégration accélérée aux valeurs catalanes. Mais ils ont fait beaucoup plus que cela. Ils ont été dignes d’un maillot qu’ils ne portent pourtant que depuis quelques semaines. Et ils nous ont procuré plus de joie qu’au cours des deux matchs précédents.
Un battement d’ailes de papillons. Dans l’enchaînement invraisemblable des faits, impossible de ne pas poser deux questions. La première, c’est celle des intentions de jeu dès l’entame. Impossible de passer sous silence le choix le plus étrange de ce match qui consiste quand même à jouer la première pénalité catalane à la main dans ses propres 22 mètres. Qui a pris cette décision incongrue ? La télévision nous a privés de ce moment de bravoure, personne ne s’attendant sans doute à une telle décision. Ce choix improbable suivait de peu un dégagement contré de Bosch faute d’une prise suffisante de profondeur, toujours dans les 22 catalans. De quoi s’arracher les cheveux aux termes des 5 premières minutes et surtout de s’interroger sur les options choisies. A moins qu’il ne s’agisse simplement d’une improvisation pleine de bonnes intentions mais qui s’est révélée suicidaire. On connaît la théorie selon laquelle un simple battement d’aile d’un papillon ici peut déclencher une tornade à l’autre bout du monde. Si l’on en croit cette thèse, les dérèglements du match pourraient avoir été causé par cette divagation initiale.
Imbroglio à droite. L’autre question s’impose, elle aussi. Que s’est-il passé autour de la feuille de match, après le forfait de Castex ? Difficile de comprendre l’imbroglio qui a abouti au constat de carence et aux mêlées simulées. Si erreur il y a eu, a-t-elle consisté à n’avoir pas inscrits Taumao et Schuster comme pouvant jouer à droite ou au contraire de l’avoir fait quand bien même ils ne pouvaient ternir cette place ? Toujours est-il qu’on avait nos droitiers sur le flanc et pas pour une béquille. Si j’ai bien compris, Berdos a pris la décision de faire jouer des mêlées simulées parce que, contrairement à ce qui était écrit sur la dite-feuille, Taumao et Schuster ne sont pas censés jouer à droite. Dans tous les cas, sa décision a été sage. Il n’aurait plus manqué qu’on perde aussi les deux piliers gauches dans un affrontement meurtrier. Vous me suivez, n’est-ce pas ? A ce moment du match, on se prenait pourtant la tête en se demandant alternativement qui était l’amateur de service ou si les Dieux nous étaient tombés dessus.
Dans de telles conditions apocalyptiques, que Piukala ait inscrit deux superbes essais, que Maffi ait fait tourner la tête à Fofana et à Stanley réunis et que Narraway, qui signe son meilleur match sous le maillot catalan, ait parfaitement joué le coup sur la passe au pied de Melé, relève du miracle et nous a mis en joie de manière inconsidérée. On a retrouvé un milieu de terrain, de Guirado à Hume en passant par ses deux centres impayables qui n’ont peur de rien et sont capables d’improviser des attaques en ligne qui n’étaient certainement pas répétées mais qui ont eu l’avantage de traverser la défense adversaire. Sur ce match impossible, on a vu plus de jeu, de franchissements et de continuité qu’au cours des deux premiers matchs. Dommage qu’on ne l’ait pas joué à 15, avec un vrai banc.
Mes qu’un bonus. Mais le plus beau, à mon goût, tient à la partie que les 14 présents ont sorti en défense face à une armada jaune et bleue qui a pêché un peu par arrogance et par facilité mais qui a trouvé un mur en face d’elle, avec des plaqueurs, des gratteurs et des arracheurs de ballons morts de faim. Même si notre jeune 10, bon animateur au demeurant, a paru bien tendre pour cet exercice de tranchées et la défense homme à homme. Pour tout dire, on craignait la 60ème minute, en pensant que cette défense allait s’effondrer par épuisement. Elle n’a rien lâché et mérite pour cela les honneurs et notre reconnaissance. Le score ne dit rien de tout cela. Ce que l’équipe a gagné à Clermont est peut-être plus important qu’un bonus. Où a-t-elle pu trouver les ressources nécessaires ? Mystère. Mais l’USAP de ces soirs de combats est une source inépuisable d’énergie. Plus que ne pourront jamais en produire les éoliennes, les gaz de schistes et tous les panneaux solaires du département réunis.
Impossible au sortir de ce match de savoir de quoi serait fait l’avenir de ce groupe et le nôtre par la même occasion. Avec quelle première ligne recevrons-nous les champions de la force basque ? Nul ne le sait. Mais si l’équipe est capable de reproduire le même combat, si ses feux follets peuvent remettre le feu au poudre, si Hook apporte la sécurité nécessaire et si l’état d’esprit est le même, alors, on pourra accueillir ces Bayonnais avec le respect qui leur est dû.
En chantant haut et fort : « Non, non, non, non, l’USAP n’est pas morte, (bis),… car elle bande encore ! » N’en déplaise aux grincheux, aux pisse-froid et aux comptables.
Non, non, non, l’USAP n’est pas morte
Objectivement, les nouvelles en provenance de Marcel Michelin ne sont pas fameuses. Elles sont même calamiteuses. Une troisième défaite de suite pour l’USAP, pas de bonus mais trois blessés graves, un poste de pilier droit décimé, doublé d’une erreur de rédaction de la feuille de match qui fait désordre et, pour finir, un classement calamiteux. Avant le déplacement à Clermont, on pouvait s’attendre au pire. Si l’on s’en tient aux faits et au seul plan comptable, on a été gâté. Comme on disait dans ma jeunesse, le sac du retour a dû être lourd à porter.
Fucking maillot. Et pourtant, il s’est passé quelque chose de l’ordre de l’indicible, du caché, du mystérieux, qui n’apparaît pas dans la sécheresse des comptes-rendus. Quelque chose qui aurait à voir avec l’âme d’un club, le nôtre. Et dont la valeur est inestimable. L’image finale de Marc Delpoux à la fin du match, au milieu de ses joueurs, essuyant quelques larmes après avoir harangué ses joueurs sans aucune retenue ni distance, comme l’aurait fait un entraîneur de cadets à la mi-temps d’une demi-finale régionale, puis celle de Hume, tout aussi déchaîné, traduisant en anglais l’esprit du discours du coach, en s’agrippant l’écusson catalan en parlant de ce « fucking » maillot qu’il portait, ces deux images, donc, avaient quelque chose de rassurant. Incontestablement, un grand moment d’émotion (il en faut) qu’on s’est pris à espérer comme fondateur.
Après cette partie surréaliste à bien des égards, cette vision des guerriers blessés mais pas morts, soudés autour de leur coach, laissera à beaucoup l’idée que ce soir, face à une adversité hallucinante, on avait assisté à un moment clé de l’histoire récente de l’USAP. Une épopée de desesperados, commencée dans un très mauvais film amateur et conclue par une chanson de geste. C’est l’image qu’on aimerait garder de ce match. Celle de la naissance d’un groupe. Dans notre manière de transformer les matchs en récits pleins de sens, on aurait envie que cette défaite joue un peu le rôle qu’a joué sous Brunel la victoire à Jean Bouin, un soir de mars 2008. Même s’il s’agit d’une (grosse) défaite, elle peut être porteuse d’avenir. L’histoire le dira.
Cours accéléré de valeurs catalanes. De toute façon, l’USAP n’avait pas le choix. Ou bien elle laissait filer ce match et s’apitoyait sur son sort et sur les circonstances pendant 75 minutes. Ou bien elle choisissait de relever la tête. Ce que le groupe a fait, sans avoir même le temps d’y réfléchir, après avoir perdu Mas et Pulu en 10 minutes, puis Perez peu de temps après, avoir été privée de la poussée en mêlée (remarquez, il valait peut-être mieux) et avoir enchaîné ensuite une kyrielle de blessures, est grand. Il y a tout lieu de penser que les Taumao, Charteris, Narraway, Mafi, Piukala et les autres ont vécu en 80 minutes une séance d’intégration accélérée aux valeurs catalanes. Mais ils ont fait beaucoup plus que cela. Ils ont été dignes d’un maillot qu’ils ne portent pourtant que depuis quelques semaines. Et ils nous ont procuré plus de joie qu’au cours des deux matchs précédents.
Un battement d’ailes de papillons. Dans l’enchaînement invraisemblable des faits, impossible de ne pas poser deux questions. La première, c’est celle des intentions de jeu dès l’entame. Impossible de passer sous silence le choix le plus étrange de ce match qui consiste quand même à jouer la première pénalité catalane à la main dans ses propres 22 mètres. Qui a pris cette décision incongrue ? La télévision nous a privés de ce moment de bravoure, personne ne s’attendant sans doute à une telle décision. Ce choix improbable suivait de peu un dégagement contré de Bosch faute d’une prise suffisante de profondeur, toujours dans les 22 catalans. De quoi s’arracher les cheveux aux termes des 5 premières minutes et surtout de s’interroger sur les options choisies. A moins qu’il ne s’agisse simplement d’une improvisation pleine de bonnes intentions mais qui s’est révélée suicidaire. On connaît la théorie selon laquelle un simple battement d’aile d’un papillon ici peut déclencher une tornade à l’autre bout du monde. Si l’on en croit cette thèse, les dérèglements du match pourraient avoir été causé par cette divagation initiale.
Imbroglio à droite. L’autre question s’impose, elle aussi. Que s’est-il passé autour de la feuille de match, après le forfait de Castex ? Difficile de comprendre l’imbroglio qui a abouti au constat de carence et aux mêlées simulées. Si erreur il y a eu, a-t-elle consisté à n’avoir pas inscrits Taumao et Schuster comme pouvant jouer à droite ou au contraire de l’avoir fait quand bien même ils ne pouvaient ternir cette place ? Toujours est-il qu’on avait nos droitiers sur le flanc et pas pour une béquille. Si j’ai bien compris, Berdos a pris la décision de faire jouer des mêlées simulées parce que, contrairement à ce qui était écrit sur la dite-feuille, Taumao et Schuster ne sont pas censés jouer à droite. Dans tous les cas, sa décision a été sage. Il n’aurait plus manqué qu’on perde aussi les deux piliers gauches dans un affrontement meurtrier. Vous me suivez, n’est-ce pas ? A ce moment du match, on se prenait pourtant la tête en se demandant alternativement qui était l’amateur de service ou si les Dieux nous étaient tombés dessus.
Dans de telles conditions apocalyptiques, que Piukala ait inscrit deux superbes essais, que Maffi ait fait tourner la tête à Fofana et à Stanley réunis et que Narraway, qui signe son meilleur match sous le maillot catalan, ait parfaitement joué le coup sur la passe au pied de Melé, relève du miracle et nous a mis en joie de manière inconsidérée. On a retrouvé un milieu de terrain, de Guirado à Hume en passant par ses deux centres impayables qui n’ont peur de rien et sont capables d’improviser des attaques en ligne qui n’étaient certainement pas répétées mais qui ont eu l’avantage de traverser la défense adversaire. Sur ce match impossible, on a vu plus de jeu, de franchissements et de continuité qu’au cours des deux premiers matchs. Dommage qu’on ne l’ait pas joué à 15, avec un vrai banc.
Mes qu’un bonus. Mais le plus beau, à mon goût, tient à la partie que les 14 présents ont sorti en défense face à une armada jaune et bleue qui a pêché un peu par arrogance et par facilité mais qui a trouvé un mur en face d’elle, avec des plaqueurs, des gratteurs et des arracheurs de ballons morts de faim. Même si notre jeune 10, bon animateur au demeurant, a paru bien tendre pour cet exercice de tranchées et la défense homme à homme. Pour tout dire, on craignait la 60ème minute, en pensant que cette défense allait s’effondrer par épuisement. Elle n’a rien lâché et mérite pour cela les honneurs et notre reconnaissance. Le score ne dit rien de tout cela. Ce que l’équipe a gagné à Clermont est peut-être plus important qu’un bonus. Où a-t-elle pu trouver les ressources nécessaires ? Mystère. Mais l’USAP de ces soirs de combats est une source inépuisable d’énergie. Plus que ne pourront jamais en produire les éoliennes, les gaz de schistes et tous les panneaux solaires du département réunis.
Impossible au sortir de ce match de savoir de quoi serait fait l’avenir de ce groupe et le nôtre par la même occasion. Avec quelle première ligne recevrons-nous les champions de la force basque ? Nul ne le sait. Mais si l’équipe est capable de reproduire le même combat, si ses feux follets peuvent remettre le feu au poudre, si Hook apporte la sécurité nécessaire et si l’état d’esprit est le même, alors, on pourra accueillir ces Bayonnais avec le respect qui leur est dû.
En chantant haut et fort : « Non, non, non, non, l’USAP n’est pas morte, (bis),… car elle bande encore ! » N’en déplaise aux grincheux, aux pisse-froid et aux comptables.
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