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Chronique ELS DE PARIS : En aïgua de botifarra ( USAP - Stade Français )

Els de P@ris

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1 Août 2012
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NOËL AU PRINTEMPS ?

On aurait pu croire que le printemps approchait à grand pas, du côté du café Six comme du côté de Perpignan, mais le général hiver avait décidé ce week-end de venir faire un petit coucou, avec ce qu’il a de meilleur : froid, neige et la spécialité météorologique catalane, une tramontane qui vous glaçait les os. Un temps à ne pas mettre grand-monde dehors, si ce n’est des supporters de l’USAP encore tout heureux de la belle surprise que leurs protégés avaient ramené de Toulouse et déposé dans leur chaussette sang et or. Des supporters presque prêts à croire à nouveau au Père Noël sponsorisé par une bière hollandaise et à ressortir des décorations dont on se demandait quand elles pourraient resservir. Presque cependant, car il y a loin de la coupe aux lèvres, et tout un tas de croquemitaines prêts à nous punir, avec notamment des Racingmen ressemblant de plus en plus au Père Fouettard, mais aussi notre adversaire du soir, dont le costume toujours coloré et chamarré ne devait pas cacher les sombres intentions : nous faire redescendre sur terre et prendre notre place dans la course aux cadeaux de fin de saison. De notre côté, et même si les dernières sorties laissaient entrevoir la mise en place d’un jeu plus complet, on ne pouvait que craindre notre légendaire inconstance et notre capacité à casser les jouets qui s’offraient à nous, et ce d’autant que le Tournoi des Six Nations nous privait de joueurs-clé (même si l’honnêteté nous pousse à dire que le pack adverse se présentait sans ses deux têtes de pont…). Confiance était donc faite à notre charnière de lutins pour animer le jeu, alors que devant, on n’était pas loin d’avoir notre meilleur équipage de rennes. Pas le droit à l’erreur donc, et c’est avec l’appréhension d’un enfant se demandant le 24 décembre s’il a été bien sage qu’on voyait entrer les équipes sur la pelouse…

Et dès les coup d’envoi, l’USAP mettait tout le monde dans l’ambiance avec un petit cadeau de bienvenue : une relance des 22 dont nous n’avons que trop le secret se terminait par une première faute, et offrait 3 points à notre ancienne gâchette, qui commençait à subir des sifflets d’une bêtise presque du genre à gâcher la fête. Fort heureusement, notre mêlée répliquait en emballant proprement son homologue, ruban rose en prime, et David Mélé pouvait remettre les compteurs à égalité. En ce début de partie, il n’était plus question de se faire des cadeaux, les deux équipes se rendant coup pour coup. Nos joueurs ayant le vent de face, et n’ayant pas reçu en étrennes de spécialiste du jeu au pied long, s’en remettaient à leur traditionnelle guirlande de passes, parfois avec une certaine réussite comme sur cette action d’ampleur permettant à notre lutin numéro 10 de passer un des drops dont il a le secret, parfois pour s’occasionner de belles frayeurs comme sur cette quasi-interception de Williams ou sur ces fautes évitables liées à des relances trop audacieuses. Fort heureusement, et même si le match était plaisant, nos adversaires avaient au moins autant de maladresses et encore plus de fautes que nous dans leur hotte. Ceci nous permettait de nous rapprocher de la crèche parisienne et, sur un beau mouvement de nos avants illuminé par un superbe échange Mélé-Planté, notre pilier volant des îles allait atterrir en terre promise. Magnifique action, où la vision du jeu de notre lutin avait fait la différence, qui laissait entrevoir une guirlande d’essais. Hélas, c’était plutôt le Stade Français qui confirmait ses bonnes résolutions et, si Popo manquait la cible et qu’une première attaque aboutissait à une superbe chevauchée de Luke Narraway, les Parisiens obtenaient leur récompense par Paul Williams prenant de vitesse notre pilier tongien et filant secouer notre arbre de Noël. Egalité donc, et un temps faible pour nos joueurs qui avaient du mal à contourner l’efficace ligne de défense parisienne, à tel point qu’on voyait les esprits s’échauffer, Sona Taumalolo expliquant à son vis-à-vis la traditionnelle recette de la dinde aux marrons. Malgré tout, on sentait que l’USAP prenait le dessus devant, et sans un coup de sifflet bien trop rapide de M. Rebollal, elle aurait pu obtenir un 2e essai en guise d’orange de Noël juste avant les citrons. Cela dit, arriver à égalité contre le vent n’était pas un si mauvais résultat, et on pouvait envisager la suite avec sérénité…

Au début du second acte, la neige commençait à faire son apparition, histoire de saupoudrer délicatement cet affrontement d’un peu plus de fraîcheur. L’USAP prenait les choses en main, alors que nos adversaires avaient décidé de changer tout le premier rang de leur traîneau. Mais comme souvent, l’USAP donnait beaucoup, mais sans grand pragmatisme : de beaux coups d’éclat, comme ce débordement d’anthologie d’un Taumalolo qui semblait, comme Vahaamahina, tellement partout sur le terrain qu’on l’aurait presque pris pour le Père Noël faisant le tour du monde en une seule nuit. Mais peu de concrétisation, si ce n’est qu’en face, les Parisiens accumulaient les fautes et risquaient de se voir privés de cadeaux, voire même de joueurs. Cela tombait sur l’autre régional de l’étape, Laurent Sempéré, à peine invité, et cela entraînait une tentative audacieuse de nos joueurs qui ressemblait beaucoup à un de ces cadeaux qu’on a trop pris l’habitude de distribuer sur tous les terrains de France. Pourtant cette fois, l’USAP arrivait enfin à jouer les pères Fouettard et punissait immédiatement ces garnements parisiens d’un essai sous les poteaux d’un Luke Narraway présent comme rarement, même si Seb Vahaamahina aurait au moins autant mérité ce cadeau, tant son activité fut grande samedi soir. Et comme nos adversaires ne semblaient nullement décidés à s’amender, ils se retrouvaient 13 à table, ce qui, on le sait, n’est généralement pas conseillé, comme le prouvait la punition immédiate de l’USAP (elle qui est d’habitude bien moins sévère) sous la forme d’un doublé de notre bûche tongienne. A ce moment, on se mettait même à rêver d’un cadeau bonus, et la passe au pied manquée d’un David Mélé qui avait vu Adrien Planté aussi seul que le Père Noël au Pôle Nord en mars nous faisait passer à côté d’un feu d’artifice final. Au lieu de cela, nos adversaires reprenaient du poil de la bête, et même si leur ouvreur nous offrait 3 points en ratant l’immanquable, les Parisiens gardaient la main sur le ballon et finissaient par nous punir de notre léger manque de concentration par un essai nous fermant la porte de toute surprise bonifiée. On peut même se demander s’il n’eût pas mieux valu que le jeune Plisson ait réussi sa pénalité, ce qui nous aurait permis de repartir avec un seul essai à marquer… D’autant qu’après une tentative manquée par David Mélé pour priver les Parisiens des 13 desserts du bonus défensif, Joffrey Michel, tout frais, s’enfonçait dans la défense parisienne aussi facilement que le Père Noël dans une cheminée, bien aidé, reconnaissons-le, par un discret et délicat passage à vide d’un Bertrand Guiry à l’activité toujours aussi débordante. La messe était dite, une dernière action nous faisait rêver encore un peu, mais on en restait là, avec une victoire nette et sans bavure au pied du sapin, ce qui était déjà intéressant…

En effet, malgré le petit regret d’un bonus offensif échappé en route et qui était largement récoltable, on ne peut que se féliciter de la dimension que prend notre équipe, malgré l’absence de joueurs-clé. On peut aussi se féliciter de la performance d’un pack, avec des îliens extraordinaires en figure de proue, qui a fait beaucoup de mal à son vis-à-vis, le poussant à de multiples fautes, bien punies qui plus est. Tout cela pour dire qu’on assiste peut-être, à défaut de résurrection, à la naissance d’une équipe. Qui aurait cru il y a quelques semaines que cette USAP puisse faire une performance aussi intéressante sans Nicolas Mas, sans Luke Charteris, sans James Hook ? Le collectif prend forme, une dynamique semble s’enclencher, le chemin de croix semble terminé. Voir des joueurs comme Daniel Leo, David Mélé, Armand Batlle, voire même Jérôme Schuster de nouveau ou enfin exprimer leur potentiel, nous rassure sur l’état d’esprit du groupe. Où cela nous mènera-t-il ? Peut-être nulle part, surtout si nous chutons lors de la piégeuse étape qui nous attend dans les Landes samedi. Peut-être très loin, car comme l’a dit notre entraîneur, si notre progression continue, nous n’aurons rien à perdre et pourrons en faire souffrir plus d’un. En tous cas, depuis deux semaines, on a de nouveau envie de croire au Père Noël en regardant l’USAP. Pourvu que ça dure plus d’une nuit !
 

Cata'tonique

Dieu du forum
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Excellent. J'espère que les joueurs et le staff te lisent :6775:
 

Els de P@ris

USAPiste bavard
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Epreuve de côte dans le plat pays landais


Ce déplacement à Mont-de-Marsan, dernier du classement, offrait à l’USAP une chance de remporter une 2e victoire à l’extérieur. L’USAP a saisi cette occasion, même si le succès fut moins facile face à de valeureux montois, l’avance au score de l’USAP connaissant des hauts et des bas dans cette plaine landaise. Avec cette victoire, l’USAP conserve toutes ses chances pour la course à la 6e place. Une course pour la 6e place qui, au vu du classement à l’issue de cette 20e journée, semble se transformer en course à 3 pour les 5e et 6e places.

Des hauts et des bas dans la plaine landaise
Aussi paradoxal que cela puisse paraître dans un département plutôt réputé pour son absence de relief, l’USAP nous a soumis au régime des montagnes russes au cours de cette soirée landaise : dans les hauts, l’USAP donnait l’impression de s’acheminer vers un succès facile ; dans les bas, l’USAP laissait Mont-de-Marsan revenir à portée de fusil, nous faisant craindre un second succès montois à domicile à la place du second succès de l’USAP à l’extérieur que nous espérions tous.

Après un début enthousiasmant, où l’USAP montrait le visage d’une équipe en confiance, monopolisant le ballon, développant de longues séquences de jeu avec toujours un coéquipier en soutien, l’USAP menait deux essais à zéro au bout de 30 minutes de jeu et semblait s’acheminer vers un succès facile et un bonus offensif. Mais un essai surprise des Montois, sur un ballon récupéré avec opportunisme sur un contre en touche de l’USAP, ramenait le score à 15-10.
L’USAP se re-détachait au score, grâce à 3 pénalités de Hook avant et après la mi-temps, mais un nouvel essai des Montois, qui n’ont jamais désespéré dans ce match, ramenait Mont-de-Marsan à 24-17, avec encore vingt minutes à jouer.

La rentrée de troupes fraîches permettait à l’USAP de reprendre le dessus : Pulu et Sébastien Taofifenua redonnaient de la force à notre mêlée qui avait paru en difficulté à plusieurs reprises ; Narraway et Strokosh apportaient leur présence dans chaque zone de combat. L’USAP était récompensé par un essai de Sébastien Taofifuena, utilisant intelligemment le règlement en marquant au pied des poteaux sur la protection du poteau.
Après l’essai de Romain Taofifenua en première mi-temps, c’était le deuxième essai pour les frères Taofifenua, tous les deux nés à Mont-de-Marsan à l’époque où leur père jouait sous les couleurs du Stade Montois. Des montagnes wallisiennes nées en plein pays landais : les frères Taofifenua sont décidément des êtres exceptionnels…

Valeureux Montois
Les couleurs du Stade Montois, défendues à l’époque par leur père Willy Taofifenua, et autrefois portés par des légendes du rugby français (les frères Boniface, Christian Darrouy, Benoît Dauga, Laurent Rodriguez, et bien d’autres) sont aujourd’hui vaillamment défendues par l’actuelle équipe de Mont-de-Marsan : on ne peut qu’être admiratif devant l’ardeur au combat et l’esprit d’entreprise constant de cette équipe landaise ; malgré leur classement, ils continuent à vendre chèrement leur peau chaque week-end, ils font honneur à leur club et au rugby, et on ne peut que leur rendre hommage.

Une course pour la 6e place qui tourne à la course à 3 pour les 5e et 6e places
Même si la victoire n’a pas été aussi facile qu’espéré, même sans le bonus offensif, l’USAP a encore gagné (7 victoires pour 2 défaites depuis début décembre) et garde toutes ses chances pour terminer dans les six premiers.

En quelques semaines, cette couse pour la 6e place a complètement changé de physionomie : il y a peu, l’USAP était un des membres d’un gros peloton qui espérait prendre la 6e place à Grenoble ; désormais, Biarritz et le Stade Français semblent décrochés, Grenoble paraît marquer le pas et a un calendrier difficile devant lui ; le seul concurrent paraît le Racing qui a la mauvaise idée de ne plus perdre aucun match depuis le début des matchs retours.

La remontée du Racing et de l’USAP est telle que, au vu du classement à l’issue de cette 20e journée, la course pour la 6e place semble se muer en course à 3 pour les 5e et 6e places : le Racing est revenu à hauteur de Montpellier, le 5e, et l’USAP est juste 3 points derrière. Montpellier et Racing vont justement se rencontrer le week-end prochain tandis que l’USAP reçoit Grenoble. Espérons que l’USAP sera se sortir de ce qui ressemble à un match piège, avec l’absence des internationaux, face à une équipe moins handicapée par les doublons. Une victoire contre Grenoble, avec la défaite de Montpellier ou le Racing, pourrait permettre à l’USAP de rentrer pour la première fois dans les six premiers, avant, quinze jours tard, un match contre le Racing, à Colombes, qui, dans le contexte actuel, ressemble de plus en plus à un 8e de finale…

Mais, de cela, il sera tant de parler après le week-end prochain. Pour l’heure, toute l’attention de l’USAP, et de ses supporters, doit se porter sur ce match contre Grenoble : une chose après l’autre, « poc a poc »…
 
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