Ok pour les "raisonnements parfois durs", mais ils n'aident en rien le club à engranger une dynamique positive, un cercle vertueux. Alors qu'on vient à peine de dépasser le quart de la saison, c'est déjà désunion, critique à tout-va et pessimisme ambiant. Si c'est ça être catalan, comme ce mantra-bouclier derrière lequel se cache catamaran à longueur de post, eh ben on n'est pas dans la merTe.
Supporter, c'est évidemment avoir un droit de critique. Mais de critique fondée, constructive, suivie d'un discours positif pour apporter des solutions. Ici, je n'en vois pas, chez les tenants du catastrophisme. On est mauvais, voilà la solution : "que Lanta se casse". "Que les non-Catalans foutent le camp". Wow. Je reste coi. Quel niveau d'analyse, de gestion, d'ouverture d'esprit. Quelle clairvoyance sur le métier de manager. Ce même manager que tout le monde portait au pinacle au printemps dernier.
C'est donc ça, être catalan ? Retourner sa veste à la première déconvenue ? Brûler ce qu'on a adoré ? Où sont les convictions, l'opiniâtreté du "burro", l'abnégation indispensable à toute réussite ? Où est la réflexion dans cet emportement sanguin permanent ? Devons-nous rappeler d'où nous venons ? De pro D2, dont nous avons eu bien du mal à nous extraire (4 ans !), d'une des villes les plus pauvres de France, du club au plus petit budget, avec un calendrier peu favorable. Rappelez-moi contre qui nous avons joué samedi ? Toulon ? Le club aux trois titres de champion d'Europe d'affilée ? Celui qui a soulevé le Brennus 4 fois entre 2012 et 2017 ? Avec 3 All Blacks dans un effectif regorgeant d'internationaux ?
Mais sérieusement, on est qui nous, face à ça ? Des petits, qui faisons de notre mieux. Qui menons à Mayol à la pause après avoir fait déjouer une équipe certes pas au mieux, mais qui reste sur le papier l'une des plus fringantes d'Europe. Donc oui, on était clairement en surrégime. Mais soyons lucides, en temps normal, on aurait dû en prendre 40 là-bas. Concéder a minima le bonus offensif aux Toulonnais. Et non. Moi j'ai vu une Usap venue avec des intentions et qui, si elle ne retombait pas trop souvent dans ses travers d'indiscipline et de fautes de main, aurait pu faire vaciller l'ogre toulonnais.
On n'est à rien de cette première victoire, de ce déclic psychologique. Alors au lieu de déjà chercher des coupables, faisons confiance au staff qui nous a fait brillamment remonter pour trouver les bons ajustements. On y est presque. La suite, à nous de l'écrire.
Quant à ceux qui critiquent le jeu de mouvement prôné par Arlettaz, quelle alternative proposent-ils ? Du combat ? Une défense fermée ? Nous manquons de muscle, nous nous ferons écraser. Trop indisciplinés, nous serons d'autant plus sanctionnés que notre agressivité augmentera. Arlettaz a raison. Si les Blacks dominent le rugby mondial depuis si longtemps en proposant un jeu rapide, basé sur le contournement et la technique individuelle, d'autres doivent s'en inspirer. A savoir si nous avons les moyens de le faire, c'est clair. Mais c'est à la fin de la saison qu'on le saura. En tout cas, et au vu de l'engagement que mettent les joueurs à chaque rencontre, manquer d'ambition serait une erreur. Et si nous devons y laisser notre peau, faisons-le avec panache. Sans trahir nos idéaux.