Essaie encore une fois !
Patrick Arlettaz possède une voie forte, qui porte même contre le vent balayant le stade Aimé-Giral. Tant mieux pour lui et tant pis pour ceux qui commettent une bourde, comme l'arrière Haughton, jeudi matin à l'entraînement. "Richard, ta passe !" Une remontrance sèche et sans concession, qui s'adresse à tous quand la combinaison n'est pas exécutée dans le timing parfait. C'est ainsi que les Perpignanais ont préparé la réception du Racing-Métro, en visite ce soir à Aimé-Giral.
Du temps de sa carrière de joueur, l'entraîneur des trois-quarts 'sang et or' n'a jamais été considéré comme un grand finisseur. Voilà sans doute pourquoi 'Arlette' n'a de cesse de bousculer ses joueurs, pour leur inculquer un instinct de tueur. Celui qui manque cette saison à l'USAP, principalement à l'extérieur, où elle n'a plus gagné depuis plus d'un an. A la maison, dans l'antre d'Aimé-Giral, c'est un autre problème, il manque juste des essais.
Bref, efficacité et pragmatisme sont au coeur des soucis catalans, en quête de maturité collective. La dernière défaite (28-23) à Grenoble n'est toujours pas digérée et symbolise toute la frustration des Usapistes. Le manager Marc Delpoux sent, malgré tout, l'équilibre proche. "Il faut marquer des essais pour se mettre plus vite à l'abri. Plus tu es à l'abri, plus tu es décontracté. A Grenoble, j'ai vu des séquences extraordinaires. Ce match est notre plus gros regret. Qualitativement, je dirai qu'il est supérieur à Toulouse (victoire 34-20). Marquer des essais, c'est la finalité du projet de jeu. On doit augmenter cette exigence, car on est en retard sur nos objectifs au classement."
Tout le monde sur le pont
'Essaie encore une fois'. Telle est la formule martelée avant de défier les Franciliens. Un Racing-Métro qui sort de deux rencontres européennes au couteau face au Munster et aux Saracens, quand l'USAP, elle, soignait sans forcer sa différence d'essais (25) contre Rovigo (79-12) et Guernica (90-12). Comme quoi, quand ça passe... "Cette différence de préparation peut jouer en bien ou en mal, je ne sais pas. D'un côté, on a régénéré notre groupe, de l'autre, ils auront plus de rythme que nous", évoque Delpoux.
L'architecte du jeu catalan est un perpétuel anxieux et ne se refera pas. Gagner sur la corde raide, grâce à la botte de James Hook, lui suffirait amplement, alors qu'il se félicite dans le même temps de retrouver l'ensemble des forces vives. "Cette semaine, on était 18 trois-quarts à l'entraînement. Or, on s'est plus souvent retrouvé à 8 qu'à 18..."
L'USAP en aura bien besoin pour forcer le verrou du Racing, une formation aussi redoutable que séduisante aux yeux de Delpoux. "L'an dernier, ils se contentaient d'user de leur puissance physique et de concrétiser par des drops. Cette année, ils ont beaucoup plus d'alternance et de vitesse." Eux aussi ont des problèmes d'efficacité (5 essais marqués seulement), mais pour l'heure ils sont devant au classement. Et c'est tout ce qui compte.
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