Pro D2 - Laïrle : "Usap-Mont-de-Marsan devrait être la demie la plus équilibrée"
Vincent Bissonnet
Le jeune manager de Soyaux-Angoulême, maintenu pour sa deuxième saison en Pro D2, analyse les deux demi-finales du week-end, parle des hommes à suivre et donne sa tendance en vue de la finale. Analyse.
Rugbyrama : A quel point Perpignan, le numéro 1 de la saison, part-il avec un ascendant sur Mont-de-Marsan ?
Julien Laïrle : Le rapport de forces me paraît assez équilibré. C'est dur de départager ces deux équipes. Ce qui est intéressant, c'est que ce sont deux styles qui vont s'opposer. L'Usap va essayer de prendre le dessus par sa vitesse. C'est une équipe qui a la faculté de rapidement déplacer le ballon et de déborder son adversaire. Mont-de-Marsan s'appuie davantage sur une conquête très dominatrice autour de sa mêlée et des ballons portées, ce que n'aime que modérément Perpignan. Par la suite, elle sait exploiter les ballons perdus et possède un bon jeu au pied de pression. C'est une partie indécise même si la logique voudrait que l'Usap l'emporte. Disons que c'est du 51-49.
Le barrage de Mont-de-Marsan face à Béziers, équipe réputée joueuse comme Perpignan, peut-il servir d'indication en vue de cette demi-finale à Aimé-Giral ?
J.L. : Oui, dans un sens, les Landais ont fait le match parfait en parvenant à contenir les Biterrois grâce à leur défense inversée, en retardant les soutiens et en contestant les ballons. Malafosse et
Tastet sont tout particulièrement précieux dans ces secteurs. Ils peuvent être injouables en la matière. Il faut s'attendre à ce qu'ils fassent la guerre dans les rucks dimanche.
Qui est le mieux doté au plan des individualités ?
J.L. : Si l'on s'en tient aux qualités intrinsèques des joueurs, c'est l'Usap. Du 1 au 15, c'est proche du Top 14 aux niveaux de la densité, de la vitesse et des dispositions athlétiques. Mais à côté de ça, ils peuvent être pris sur le combat comme à Massy où ils étaient venus chercher des points et avaient été dominés dans le jeu au sol.
L'autre demi-finale s'annonce-t-elle aussi équilibrée ?
J.L. : Je serais moins partagé sur le sujet. Les Montalbanais, même s'ils ont connu une baisse de régime, me paraissent être complets : leur conquête est très performante, leur défense est très bonne, ils arrivent à bien animer et ont des individualités pour faire la différence. Je ne sais pas si
Grenoble a la capacité de prendre le dessus sur
Montauban dans autant de domaines. En plus, il y a le contexte de Sapiac qui constitue un gros avantage pour l'USM. Peut-être encore plus que le stade Aimé-Giral. Les Sapiacains sont habitués à se mobiliser pour du Pro D2 et vont pousser derrière les leurs.
A vos yeux, Montauban est donc l'équipe qui possède le plus de chances d'accéder à la finale ?
J.L. : Je vois plus facilement passer Montauban de par ses capacités de maîtrise et de gestion. Je décèle un peu plus de fragilité chez les Perpignanais et les Montois. Si je devais miser, ce serait sur une finale Usap-Montauban. Mais une surprise n'est pas à exclure.
Si cela se confirmait, donneriez-vous un avantage aux Tarn-et-Garonnais ?
J.L. : Ce n'engage que moi mais, sur la durée et si l'on excepte quelques matchs où il a bafouillé son rugby, j'ai été impressionné par Montauban, par sa densité, sa vélocité et sa maîtrise.
Darbo et
Swanepoel parviennent notamment très bien à réguler le jeu aussi. Mais avec les beaux jours, l'Usap va voir ses points forts mis en valeur. Ce ne sera pas le Perpignan de janvier que l'on verra à mon avis.
Quels sont pour vous les hommes à suivre, ceux qui ont survolé la saison ?
J.L. : Il y a deux types de joueurs. Sur le talent, je dirais
Jérôme Bosviel, par sa capacité à marquer les points mais aussi à à s'illustrer dans le jeu, aussi bien à l'ouverture qu'à l'arrière. Sinon, sur la capacité à faire la différence, je dirais Lemalu de Perpignan à égalité avec Engelbrecht de Montauban. Ce sont deux éléments qui par leur technique ou leur impact sont capables de dominer plusieurs joueurs pour mettre leurs partenaires en position idéale.