Article paru ce matin sur l'indep :
USAP : La vie sans Lucas Bachelier
Blessé et indisponible pour au moins six mois, le flanker usapiste se voit fauché en pleine ascension.
Certains joueurs sont plus irremplaçables que d’autres. Lucas Bachelier (21 ans) fait partie de cette catégorie-là. Il suffisait de voir la moue de l’entraîneur Patrick Arlettaz à la cérémonie des vœux de l’USAP, lundi soir au Mas Rières à Toulouges, ou près de 400 invités étaient conviés. «
Je n’en ai pas deux des comme lui », a lâché le coach, dont la soirée était un peu gâchée.
L’USAP n’est pas prête d’oublier Colomiers cette saison, là où la route s’est arrêtée pour Lucas Bachelier, vendredi soir sur la pelouse de Michel-Bendichou. Vingt-quatre heures après l’annonce de sa grave blessure au genou gauche (rupture des ligaments croisés) nécessitant six à huit mois d’indisponibilité, le troisième ligne de l’USAP est en train de réaliser tout ce qui va lui échapper. «
Ça m’embête de ne pas continuer de jouer avec les potes. La saison est ce qu’elle est, on a galéré mais je me régale et j’avais envie d’essayer d’attraper la qualif’. Ça me fait ch... aussi de rater le dernier match de Guillaume Vilacéca (qui n’est pas conservé par le club, ndlr)
. Je serai dans les tribunes pour l’applaudir mais j’aurais préféré être à ses côtés. Il y a plein de petits trucs comme ça qui vont me manquer », a-t-il confié hier d’une voix lasse.
« Je vais en baver »
Le joueur doit rencontrer un chirurgien d’ici deux jours et devrait être opéré dans le courant de la semaine prochaine. Des hauts, des bas, des pics d’euphorie, des coups de déprime, solitude et isolement font partie du sort réservé aux blessés longue durée. Un sort qu’a connu Bachelier la saison dernière. Fracture du coude, un an sur le carreau. «
Ça va être long là aussi. La rééducation, tout ça, je vais en baver, il faudra s’accrocher », s’encourage-t-il.
Avec le recul, on réalise le potentiel du joueur, capable d’exploser sur la scène de la Pro D2 lors de ses six premiers mois chez les pros. En dix-huit journées de championnat, le flanker catalan n’a raté que deux matches (à Montauban et à Mont-de-Marsan) et a été titulaire à quatorze reprises. Surtout, il pétait la forme en ce mois de janvier. «
Vu la concurrence à mon poste, je ne m’attendais pas à jouer autant. Mais à partir du moment où je m’en donnais les moyens, je prétendais être titulaire, dit-il.
Là, j’avais vraiment de bonnes sensations. Être freiné dans ma progression, c’est le plus frustrant. »
Dans sa tête, il a programmé son retour à la compétition début octobre. D’ici là, l’USAP aura bouclé sa saison. Bachelier se montre plein d’ambitions pour ses partenaires, ici et maintenant. «
On est une jeune équipe mais, selon moi, on n’a pas besoin d’attendre longtemps pour faire mal. » Reste que son forfait ne va pas franchement aider.