Quatre semaines après avoir dit adieu au Top 14, les Catalans ont repris le chemin de l’entraînement ce mardi.
Entre le dernier match de Top 14 et le premier de ProD2, trois mois tout pile se seront lentement écoulés. En un trimestre, le staff catalan doit refaire d’une équipe maltraitée durant 10 mois une machine à gagner. Même si elle a peut-être perdu une part de son aura, l’USAP sera, avec Grenoble, l’équipe à abattre.
"Quelque chose à se faire pardonner"
Au parc des sports du Moulin-à-vent, dans ce centre d’entraînement provisoire devenu définitif, les Catalans se sont retrouvés lundi pour remettre l’USAP en route. Mardi matin par exemple, des petites grappes de joueurs se dispersaient aux quatre coins du centre, quadrillé par le staff et alternant entre terrain, musculation, etc. "La saison dernière, on a fait une préparation nulle, assume Arlettaz. On s’est beaucoup pressé sur pleins de choses parce qu’on avait l’impression qu’on était en retard sur le jeu par rapport au Top 14."
Qu’importe ce temps perdu qu’on ne rattrape plus, staff et joueurs font tout pour se libérer vers le futur, vers la Pro D2. "On sait tous, intérieurement, qu’on a quelque chose à se faire pardonner, témoigne le demi de mêlée Tom Ecochard. Et en même temps il faut passer à autre chose pour attaquer avec de la bonne humeur et de l’envie." "On ne veut plus vivre ça", prévient Arlettaz. Outre le physique, les grands travaux tourneront autour de la reconstitution d’une défense, en grande souffrance la saison passée. Pour quel objectif final ? Jouer les phases finales, répondent la majorité des Usapistes. "Top 14!", assume le deuxième ligne Berend Botha.
Gérald Bastide est-il le père Fouettard ?
"Des fois, des petits changements changent beaucoup." Dès sa première phrase, Patrick Arlettaz a voulu instiller l’idée qu’un nouveau cycle débutait à l’USAP. Régulièrement critiqué pour avoir fait preuve de conservatisme en prolongeant le staff au cœur de la tempête, le club connaît néanmoins plusieurs mutations internes. Plus qu’aux recrues, dont deux seulement sont intégrées pour l’instant (Quentin Etienne et Thibauld Suchier), le coach faisait allusion à son staff, remodelé à l’intersaison. Casquette crème vissée sur le crâne, son nouvel adjoint Gérald Bastide (ex-entraîneur de la défense du XV de France) représente le nouveau style de l’USAP. "Je l’avais eu en équipe de France – 19 et – 20 ans, rappelle Tom Ecochard. C’est quelqu’un de très exigeant, très rigoureux, qui amène un cadre et notamment dans le secteur défensif où il est très pointu. Tant mieux, on en a besoin. Il ne comblera pas les manques tout seul mais il va nous remettre sur le droit chemin." Pareil pour ces journalistes ou photographes un peu trop hardis, poliment et fermement repoussés sur la touche. Cette même presse peu avare de poncifs pourrait déjà le caricaturer en père Fouettard, mais l’arrière de la glorieuse de 1998 n’est de toute façon pas venu pour plaire. Joueurs et staff l’avaient appelé de leurs vœux en fin de saison : ils ont besoin de hausser leur niveau d’exigence. "C’était la première séance avec lui, c’est très intéressant, juge l’ailier Wandile Mjekevu. Je pense qu’il va apporter beaucoup, sur la défense mais pas que. Il est très présent, même quand on fait des séances de muscu, de gainage." "Gérald est compétent, enthousiaste et c’est un bon mec. Il n’y a aucune raison qu’il ne réussisse pas. Il n’est pas suffisamment beau pour prétendre à autre chose. Donc c’est parfait."