Top 14 – USAP : Lucas Velarte, l’atout numéro 1 pour combattre
Hugo Bové02/01/2025 à 18:19
Cette saison, Lucas Velarte a disputé 11 matches de Top 14 et été titulaire à 9 reprises.L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Cette saison, Lucas Velarte a passé un cap qui lui permet d’être un joueur important dans le système de jeu de l’USAP. Le troisième ligne de 26 ans fait partie des meilleurs éléments depuis le début de l’exercice 2024-2025.
Comment appelle-t-on un garçon qui est le joueur avec les meilleures stats offensives et défensives de son équipe ? Et qui peut aussi bien jouer au talon, qu’en 8 ou qu’en 6 ? Un joueur très complet. Ou plutôt, Lucas Velarte. Le Catalan de 26 ans a réalisé une très bonne première partie de saison. D’abord en troisième ligne centre pour compenser l’absence de Joaquín Oviedo, "Veve" a ensuite glissé en tant que flanker pour densifier une troisième ligne qui en a bien besoin. Et ç’a été une révélation.
A lire aussi :Top 14 : Marvin Orie et Jake McIntyre de retour dans le groupe de l’USAP pour le déplacement à Lyon
Ses qualités rugbystiques, tout le monde les connaît depuis son jeune âge. À 18 ans, alors en août 2017, Lucas Velarte disputait son premier match avec les professionnels, lors d’une rencontre amicale contre le Leinster (42-32). Et, avec son casque jaune vissé sur la tête, il s’était illustré par une grosse percée de 60 mètres, où il avait pris toute la défense irlandaise de vitesse. Des qualités offensives qui, au talon, sont forcément moins exprimées. Alors qu’en troisième ligne, il se sublime. Souvent questionné à ce sujet, l’intéressé a souvent indiqué qu’il préférait évoluer avec le numéro 2 dans le dos. Mais Patrick Arlettaz, et désormais Franck Azéma, lui ont bien fait comprendre que c’est dans ce registre de numéro 8, et désormais numéro 6, qu’il serait le plus performant.
A lire aussi :Top 14 : Velarte, Granell, le manque de maîtrise, les blessures… Les coups de cœur et coups de griffes de L’Indépendant après Racing 92-USAP
Et, à force de travail et d’abnégation, Lucas Velarte est devenu un élément phare de l’effectif sang et or.
"C’est devenu un joueur sur lequel on peut s’appuyer, reconnaît Alan Brazo.
Après les entraînements, c’est souvent celui qui rentre le dernier au vestiaire. Ce n’est pas un surdoué, c’est juste quelqu’un qui travaille beaucoup." Et du travail, il en a eu dernièrement. Avec tous les blessés aux postes de deuxième et troisième lignes, les absences de joueurs importants dans le secteur de la touche, le staff a décidé de le faire sauter. Quand le lanceur devient le réceptionneur…
"C’est vrai qu’en touche, quand on l’avait en troisième ligne, au début, c’était un problème. Et quand on lui a dit qu’on allait le faire sauter une fois dans le match, mais ce n’était pas encore sûr, il passait 30 minutes après les entraînements à faire des sauts. Il n’y a pas de secret…, raconte Brazo, dont l’opération de ses ligaments croisés s’est bien passée.
Je suis très content pour lui. C’est un couteau suisse qui peut dépanner un peu partout. Et il a une activité folle dans l’engagement, en défense et en attaque."
La preuve en est, le Perpignanais, après 13 journées, est le joueur de l’USAP qui a réalisé le plus de courses (105) devant Sootala Fa’aso’o (90) et Tavite Veredamu (85). Mais il est aussi le joueur qui a le plus plaqué (112), devant Adrien Warion (109) et Jerónimo de la Fuente (75). Une activité démesurée, qu’il met en moyenne en application sur 60 minutes.
A lire aussi :Top 14 : le début de l’année 2025 peut permettre à l’USAP de décoller
Il incarne l’identité catalane
Mais là où apporte également Lucas Velarte, c’est sur son amour pour le maillot. Sa niaque sur le terrain. Son dévouement pour l’USAP. Ce qui en fait un joueur insupportable pour l’adversaire. Car chambrer, il aime ça. Le Clermontois Thibaud Lanen en sait quelque chose. Le public, aussi. Et il aime ça. Le "il" peut d’ailleurs tout aussi bien s’entendre à Velarte comme au public.
"Lucas a été bercé et biberonné à l’USAP. Il est bien ancré dans le département. On sent bien que les valeurs catalanes font partie de lui. Jouer à l’USAP, c’est vraiment le club qui lui colle à la peau", assure Samuel Chinarro. L’ancien deuxième ligne de l’USAP (1993-1998) l'a entraîné en Crabos, où Velarte était son capitaine.
"Ça ne me surprend pas de le voir à ce niveau-là. C’est un joueur qui est tellement passionné et qui aime tellement ce jeu, que s’il faut faire des efforts, s’il faut changer sa façon de jouer, s’il faut le sortir de sa zone de confort, il le fera avec grand plaisir dans la mesure où ça va le faire progresser à lui, et dans la mesure où, surtout, il peut apporter une plus-value à l’équipe."
A lire aussi :Top 14 : Lucas Velarte, bien plus qu'un joker pour l'USAP
Depuis son premier match de championnat en professionnel à Rouen avec l’USAP en septembre 2019, l’évolution de Lucas Velarte est remarquable. 92 rencontres jouées plus loin, le joueur de 26 ans s’est imposé comme un joueur quasiment indéboulonnable de la feuille de match. Même si cette saison il a d’abord profité des absences de Jacobus van Tonder et Patrick Sobela pour s’approprier le numéro 6, il est désormais dur d’imaginer que le staff puisse se passer de lui.
"On voit l’importance qu’il amène sur les matches. Qu’il soit titulaire ou remplaçant, qu’il soit 6, qu’il soit 8, il apporte quand même une grosse plus-value à l’équipe. Et puis c’est un joueur qui peut devenir, dans les années à venir, au vu du leader de combat que c’est, un capitaine. Ce n’est pas moi qui le décide, mais il en a l’étoffe", garanti le paternel de Bastien Chinarro, actuel deuxième ligne de l’USAP.
En fin de contrat en juin prochain, l’avenir de Lucas Velarte devrait bien s’inscrire dans la durée dans son club de toujours. Pour le plus grand plaisir de tous.