Quand on a Bourquin, Alduy, Pujol ou Alliot au sommet de l'échelle politique, faut pas s'étonner que les intellectuels du journalisme soient des Fabrice Thomas, Nicolas Caudeville ou Luc Malepeyre, qui sont contre les politiques, ... tout contre.
Le texte du jour, est un ramassis d'imprécisions ou plutôt d'idioties. L'imposition de la langue française s'est plutôt fait sur le mode de la violence pédagogique et sociale. Le Français était la langue de l'élite et de l'administration et un moyen de domination sur ceux qui ne la parlaient pas. Il faut lire Eugen Weber pour comprendre ce que recouvre le terme de "modernisation des campagnes" et il reste problématique que la République ait repris à son compte et amplifié un mouvement de centralisation à la hache :
http://www.persee.fr/web/revues/hom..._0013-0559_1984_num_161_1_4960_t1_0057_0000_1 . Tout comme il ne faut pas oublier que "l'Ecole de la 3ème République", qui est également un moyen de domination et de reproduction sociale, génère une violence symbolique sur les enfants de familles paysannes ou ouvrières qui doivent, pour progresser à l'école, accepter que soient illégitimes les modes de vie de leurs parents.
Le centralisme n'est donc ni innocent ni neutre et l'on voit ces jours-ci, avec l'avis négatif du conseil d'Etat sur la signature de la Charte Européenne des Langues Régionales qui "empêche" le Président Hollande de tenir encore une de ses promesses de campagne, qu'il a toujours de beaux jours devant lui.
En réalité, la question est inverse ? Pourquoi, contrairement à ce qui s'est passé au Sud, les élites catalanes du Nord, ont choisi d'adhérer à des positions françaises ? Est-ce qu'il fallait mettre au pas, des paysans un peu trop revendicatifs et partageux (comme en 1907 ?) ? Est-ce que l'absence d'initiative économique locale a fait que la seule activité a été la quasi monoculture de la vigne, en attendant celle du tourisme et donc a placé le département dans une logique de dépendance ?
On pourrait appliquer au département des analyses sur l'impérialisme et les périphéries, dans la lignée de Wallerstein ou de Poulantzas qui montraient que dans un système d'économie-monde (comme l'Europe à partir du XVIIIème, il y avait le coeur du capitalisme (le monde anglo-saxon, le nord de la France, pays bas, Ruhr) et des espaces plus ou moins lointains chargées de fournir des produits semi-finis ou de faible valeur, qui les situaient en position intermédiaires par rapport aux terres lointaines et colonies. Dans ces semi-périphéries, une bourgeoisie locale commerçante et administrative, était distinguée en relai du centre et contribuait à un certain ordre social.
Cela marche assez pour le Roussillon ... la preuve il produit encore des Caudeville.