Rugby à XV - USAP : "Si on baisse notre niveau d'engagement, on n'existe plus !", encaisse Patrick Arlettaz
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Le manager général de l'USAP, Patrick Arlettaz, avait la mine des mauvais jours ce samedi après la défaite contre La Rochelle. Olivier Got - L'Indépendant
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Publié le 31/12/2022 à 20:58
Partagé entre déception et fatalité, Patrick Arlettaz estime que le groupe doit faire preuve de plus de maîtrise, pour éviter ces fautes qui font le bonheur des adversaires de l'USAP. Le manager promet de ne rien lâcher.
Quelle est votre analyse après cette défaite ?
On connaît la qualité de La Rochelle. Si en plus on leur offre 3-4 essais... Une sortie de camp mal négociée, un plaquage manqué sur l'engagement qui suit... Un maul mal défendu qui laisse leur 9 (Kerr-Barlow) marquer sans opposition... Ça fait beaucoup. Nous, pour rivaliser contre ce genre d'équipe, championne d'Europe en titre, il nous faut tout. Alors quand tu donnes aux Rochelais autant de possibilités de marquer aussi facilement...
Le carton rouge du capitaine, Mathieu Acebes, juste avant la mi-temps, n'a pas arrangé vos affaires ?
Non, c'est un manque de maîtrise. On connaît tous Mathieu. Il a utilisé le mauvais outil. Dans l'équipe, nous avons des joueurs très investis dans la mission que nous nous sommes fixés : maintenir l'USAP en Top 14. Ce genre d'émotion est tellement fort qu'il en a perdu sa lucidité. Ça ne nous a pas aidés, bien évidemment. Le sentiment de frustration était trop fort. Dans ces cas-là, il faut rester lucide.
Et Brive qui va gagner à Lyon...
Et oui, on est aujourd'hui dans une situation très difficile. D'ordinaire, à cette époque de l'année, on se souhaite de passer de bonnes fêtes. Nous n'allons pas passer de très bonnes fêtes... Je ne sais pas si je vais même tenir jusqu'à minuit... Brive qui va gagner à Lyon, ça veut aussi dire que tout est possible dans ce championnat. Il y a quinze jours, Brive enchaînait les défaites. En deux matches, ils obtiennent deux victoires en suivant. Alors évidemment, ce soir, c'est un peu la soupe à la grimace.
Vous êtes menés 3-22 à la mi-temps, vous savez que vous allez jouer la deuxième mi-temps à quatorze, sans votre capitaine, c'est pour cette raison que vous changez de première ligne à la mi-temps ?
On voulait insuffler un peu de sang neuf pour essayer d'inverser la dynamique. Avoir un peu plus de percussion avec Ma'afu (Fia), gagner un peu plus de duels avec "Lala" (Lam). On voulait changer de profils de joueurs pour réagir, et on peut dire que ça n'a pas trop mal marché. On a retrouvé de l'énergie. La deuxième mi-temps, même en infériorité numérique, doit nous montrer ce que l'on doit faire. On est mieux dans le match. On marque un essai, on reste longtemps à 22-10, on peut encore marquer. Si on inscrit un deuxième essai à ce moment-là, on peut imaginer une fin de match complètement folle... Et puis on se remet à commettre des erreurs, trois ou quatre assez grossières. On ne peut pas donner des points comme ça...
C'est de la fébrilité, un manque de confiance ?
Plutôt un manque de maîtrise. On maîtrise mal notre engagement. Et techniquement, ça crée pas mal de déchets. On ne peut pas offrir des occasions aussi faciles à l'adversaire. Il faut lui rendre la vie plus difficile.
La suite s'annonce difficile...
On ne va rien lâcher. On a besoin de tout le monde pour continuer notre mission. De tout le groupe, du public. Le rugby est un sport têtu et quand tu es dans le dur, tu es dans le dur... Tu te fais arracher un ballon, tu commets un en-avant, le ballon tombe quand tu es dans l'en-but adverse... Mais je le répète, on ne va rien lâcher. De toute façon, si on baisse dans l'engagement, notre niveau d'engagement, on n'existe plus ! On va fermer nos gueules et continuer comme ça, à travailler.
Pas facile, dans ces conditions, d'envisager le match à Clermont, samedi prochain ?
Nous n'avons pas le temps de nous poser des questions. Allons à Clermont pour batailler. Je sais que ça ne vous plaît pas, mais nous prendrons chaque match comme il vient. Week-end après week-end. On va continuer à fonctionner comme ça. On va le faire...
Quelle est la suite du programme ?
On va laisser les joueurs fêter le Réveillon entre eux, et dès lundi, nous nous retrouverons au Parc des sports pour préparer le voyage à Clermont. On ne va pas compter les points ce soir. On ne peut pas se le permettre. Nous le ferons à la fin du championnat. Il faut avoir le courage et la volonté de s'engager dans cette voie-là, difficile. On fera le point plus tard.
Gilles Navarro